Nous avons testé le Sony WH-1000XM4. Un casque antibruit haut de gamme qui a la lourde tâche de succéder au 1000XM3, plébiscité par les consommateurs et les critiques.
- Pause active, multipoint, Sony se met à la page… enfin
- Rendu audio précis, belle spatialisation
- Gigantesque autonomie
- Meilleure réduction de bruit du marché
- Commandes tactiles corrigées
- Trop cher compte-tenu des évolutions
- Logements des oreilles peu profonds
- Un peu trop porté sur les basses (mais equalizer disponible)
Le WH-1000XM4 ne démérite jamais. Digne successeur du 1000XM3, il en reprend tous les atouts et l’améliore en apportant des fonctions qui lui manquaient cruellement. On pense ici à la pause active et à la connexion multipoint, deux fonctions indispensables sur des casques Bluetooth haut de gamme. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit surtout que Sony n’a en fait que très peu remanié son casque. Posés à côté, les XM3 et XM4 sont jumeaux. Se pose alors la question du prix. Sony lance le 1000XM4 à 380 €, même tarif que pour le 1000XM3 à sa sortie. Pourtant, avec toutes les similitudes qu’ils entretiennent, on a plus l’impression d’être sur une version 3.5 que 4. Et s’il n’est plus commercialisé officiellement, le 1000XM3 se trouve aujourd’hui à moins de 200 € sur les marketplace. Les 180 € d’écart se justifient alors difficilement. Un capteur de proximité, du multipoint, une pause à la voix, voilà ce que l’on paye avec cette différence puisque la qualité sonore, le design et l’autonomie restent aussi bons que sur le M3. Un peu cher payé. Aussi, si vous possédez déjà le 1000XM3, l’investissement n’en vaut pas le coût. En revanche, si vous cherchez à vous équiper, vous aurez avec le WH-1000XM4 ce qui se fait de mieux actuellement sur le marché des casques Bluetooth grand public. Le dernier choix est de jeter son dévolu sur l’un des derniers exemplaires disponibles du WH-1000XM3 à bon prix.
En 2018, Sony lançait une bombe sur le marché audio, le WH-1000XM3 était né. Un casque qui répondait alors à tous les critères, ou presque, que l’on attendait sur un casque haut de gamme. Longtemps, le marché des casques à réduction de bruit active a été tenu d’une main de fer par Bose. La marque américaine a su génération après génération imposer ses QuietComfort. Mais son QC35 II s’est heurté à un élément imprévu : le WH-1000XM3. Une sonorité à nul autre pareil, neutre et fidèle, et un système de réduction de bruit plus efficace que celui de Bose. Le constructeur américain était battu.
Deux ans plus tard, Sony lance donc une nouvelle référence de son 1000X. Une déclinaison qui rencontre aujourd’hui le Headphones 700 de Bose qui a su apprendre de ses erreurs. Sur le papier, le WH-1000XM4 est plus une évolution de la génération précédente qu’un remaniement complet. Certes, le 1000XM3 était excellent, mais on espère que Sony n’a pas uniquement palier ses défauts.
Le 1000XM4 ne change pas de design
Le design du WH-1000XM3 était efficace. Sony a donc jugé bon de ne pas y toucher. Le 1000XM4 est donc identique. Enfin, presque. En plongeant dans le détail, on s’aperçoit que l’ouverture de l’arceau n’est pas identique. Elle est plus réduite sur le nouveau modèle. De plus la mousse qui garnit cette partie est ici plus épaisse.
Dans la pratique, on perd quelques millimètres d’ouverture. Cela pourrait être gênant pour les utilisateurs à grosses têtes. Mais la différence qui touchera tous les consommateurs, c’est la pression exercée par les écouteurs sur le crâne. Avec un arceau légèrement plus grand, on gagne en rigidité. La force exercée est donc plus importante sur le WH-1000XM4 que sur son prédécesseur. Pas de panique, cela reste supportable, d’autant plus que l’on peut espérer que le casque gagne en souplesse avec le temps.
Toujours dans la partie morphologique, les oreilles peuvent être amenées à toucher le tissu qui garnit l’intérieur de chaque écouteur. Une gêne peut en découler. Cela dépend néanmoins de taille et écartement de chaque oreille. Difficile à mesurer, donc. On peut simplement dire que c’est notre cas et que nous n’avons pas ce problème avec le Headphones 700 de Bose, lequel exerce aussi une pression moindre sur la boîte crânienne. Il est aussi plus confortable lorsqu’il fait chaud.
En revanche, côté compacité, c’est le WH-1000XM4 qui gagne. Si sa housse l’accueille partiellement replié et est donc assez imposante, il peut se fermer complètement sur lui-même avec une oreillette sur l’autre. Ainsi rangé, il trouve sa place très facilement dans un sac.
Comme dit plus haut, Sony a repris le design du WH-1000XM3. Il présente donc la même finition mêlant cuir et plastique dur recouvert d’une surface satinée. Les matériaux sont de qualité et on n’a peu de crainte sur la durée dans le temps de ce 1000XM4. Le poids est aussi inchangé : 252 grammes.
Le capteur de proximité fait enfin son apparition
Le 1000XM3 était presque parfait. Il ne lui manquait que quelques fonctions et parmi elles ont trouvait la pause active. En retravaillant son casque, Sony en a tenu compte. Lorsque l’on regarde l’intérieur de l’oreillette gauche, on découvre donc un capteur de proximité logé dans le fond. Grâce à lui, et en l’activant dans l’application compagnon, le casque met automatiquement en pause le contenu lu lorsqu’il est ôté. De plus, ainsi retiré, il s’éteint automatiquement au bout de 5 minutes, ce qui est idéal pour économiser la batterie. Une fonction bien pratique qui manquait cruellement au 1000XM3, d’autant plus qu’elle était déjà présente chez la concurrence depuis longtemps. Le PXC 550 de Sennheiser offrait ainsi cette fameuse pause active dès 2016.
Si c’est une belle évolution, on regrette cependant qu’il n’y ait qu’un seul capteur de proximité sur le WH-1000XM4. Cela signifie que si l’on soulève l’écouteur droit, rien ne se passe. Sony a bien pensé à ajouter une option pour faciliter la communication avec le casque sur les oreilles. Intitulée “parler pour chatter” dans l’application Sony Headphones Connect, elle met automatiquement le casque en pause si l’utilisateur se met à parler.
Une option qui peut devenir agaçante si elle n’est pas bien configurée puisqu’on se retrouve alors avec des pauses répétées à la moindre parole. Heureusement, il est possible de déterminer entre plusieurs sensibilités de détection, plusieurs temps d’activation (15, 30, 60 secondes ou plus). Et pour couronner le tout, Sony fait intervenir sa réduction de bruit pour limiter les bruits ambiants et se concentrer sur la voix de son interlocuteur. Attention cependant, même basse, la sensibilité interdit toute parole de l’utilisateur. Elle limite principalement la détection des paroles environnantes.
Des commandes tactiles enfin au niveau
Commençons par ce qui fâche. Le WH-1000XM4 est lent à l’allumage. 16 secondes, c’est le temps qu’il lui faut pour se connecter aux deux appareils possibles. Le temps avant qu’il ne soit opérationnel pourrait être réduit s’il ne choisissait pas de connecter en dernier l’appareil qui a été utilisé en dernier avant son extinction. C’est ce que nous avons reproduit avec Spotify lancé sur un PC et un smartphone. Lorsque la musique jouait en dernier sur le PC, il se connectait en dernier au prochain démarrage du WH-1000XM4. Même séquence pour le smartphone. Étrange choix puisque l’on se retrouve alors à attendre 16 secondes avant d’avoir sa musique dans les oreilles.
Et puisqu’il ne faut pas l’accabler seul, notons que le Bose Headphones 700 requiert 14 secondes pour être opérant. C’est un peu moins, mais toujours trop long. En revanche, il est possible avec celui-ci de totalement désactiver les annonces vocales, de quoi grappiller quelques secondes au démarrage. On passe alors à 9 secondes.
Passé ce désagrément, on se penche sur les commandes tactiles du WH-1000XM4. Et là, Sony est parvenu à corriger l’un des défauts du WH-1000XM3. Ce dernier offrait une zone tactile peu performante, absorbant une énorme latence entre l’ordre et son activation. C’était d’ailleurs particulièrement pénible. Le souci a été analysé et traité. Les commandes sont désormais réactives, tant le double tap pour mettre en pause que le passage à une autre piste ou la modulation du volume. Idem pour la fonction Quick Attention qui, en posant la paume sur la zone tactile de l’écouteur droit, coupe la réduction de bruit pour laisser l’utilisateur entendre son environnement. Une opération très chaotique sur le WH-1000XM3, mais très réactive sur son successeur. Bon point.
A l’écoute, c’est un 1000XM3 toujours un peu trop basseux
Sony avait une bonne base avec le WH-1000XM3. Un son équilibré dans l’ensemble avec une belle spatialisation et une justesse extraordinaire. Les points à revoir n’étaient pas légion. D’ailleurs, et Sony ne s’en cache pas, la partie audio du WH-1000XM4 est entièrement la même que celle de son prédécesseur. Sony n’a fait que modifier légèrement les aigus pour booster le rendu général et le rendre plus dynamique. Le WH-1000XM4 propose donc un son de qualité avec des aigus et des médiums bien définis et bien calibrés d’origine.
Côté basses, l’accent est toujours mis sur ces fréquences. En résulte une sonorité un peu trop appuyée trouverons certains audiophiles. Une signature qui se rapprocherait plus d’un Beats ou d’un Bose. On perd en neutralité ici. Pour de la musique contemporaine, le WH-1000XM4 fait parfaitement le travail. En classique ou jazz, on aura peut-être tendance à se diriger vers l’equalizer intégré à l’application Sony Headphones Connect afin de réduire un peu les basses. A noter que le rendu sonore est identique, à l’oreille, tant en Bluetooth qu’en filaire. Idem lorsqu’on active la réduction de bruit, on n’entendu aucune différence dans la position des fréquences.
WH-1000MX4 : toujours la meilleure réduction de bruit active
Le système de réduction de bruit du WH-1000XM3 était largement plébiscité. C’est l’un des meilleurs du marché. Même le Headphones 700 de Bose est battu sur ce point, bien qu’il soit plus récent. Sony appuie le trait avec son évolution, le 1000XM4. Ce dernier dispose d’un nouvel algorithme intelligent qui adapte jusqu’à 700 fois par seconde les paramètres de la réduction de bruit afin de corriger en permanence l’intrusion des sons ambiants captés par les micros.
Le résultat ne se distingue pas à l’oreille lorsque l’on chausse alternativement le WH-1000XM3 et le WH-1000XM4, mais on peut dire qu’en tout cas ça demeure excellent et au moins aussi bien que sur le précédent modèle de Sony.
Le 1000XM4 n’est pas à l’aise en kit mains libres
Côté micro, puisqu’on en parle, le WH-1000XM4 en dispose de quatre, deux sur chaque oreillette. S’ils sont dévolus à la réduction de bruit, ils sont également utilisés lorsque le casque est mis en kit mains libres. Sony les met à profit pour nettoyer les bruits ambiants lors des conversations. Un usage que l’on a déjà croisé chez Bose avec le Headphones 700. En environnement calme ou modérément animé, le résultat est très bon. L’interlocuteur entend sans problème le porteur du casque. En revanche, si l’on se déplace dans une rue bruyante, c’est la catastrophe. Malgré ses efforts, le WH-1000XM4 ne parvient pas à retransmettre correctement la voix de l’utilisateur. Un point sur lequel le Bose Headphones 700 demeure donc champion.
Enfin du Bluetooth multipoint sur le casque de Sony
Outre la pause active, le reproche que l’on faisait au WH-1000XM3 était l’absence de Bluetooth multipoint. Impossible d’utiliser plusieurs appareils en même temps avec ce modèle. Un manque que vient combler le WH-1000XM4. On peut le connecter simultanément à deux appareils. Une fonction essentielle lorsque l’on apprécie écouter la musique sur son ordinateur tout en continuant de recevoir ses appels sur son smartphone.
Le passage de l’une à l’autre des sources est automatique et se fixe sur le dernier appareil qui lit un contenu audio ou passe/reçoit un appel. Seul bémol sur le multipoint de Sony, si dans les deux derniers appareils utilisés, l’un n’est pas disponible, il ne va pas chercher à se connecter à un autre qu’il aurait en mémoire. Imaginons qu’il est raccordé à votre PC et votre smartphone. Après extinction de ce PC, il s’en déconnecte, mais ce n’est pas pour autant qu’il va se connecter à votre tablette lorsque vous rentrerez chez vous. Il faut obligatoirement le faire manuellement.
Une autonomie stratosphérique
Le WH-1000XM3 était déjà champion dans ce domaine. Son successeur ne déçoit pas en respectant une fois de plus scrupuleusement les données constructeurs. 30 heures d’autonomie, c’est ce qu’on obtient, mais attention, dans certaines conditions : sans fioritures, en avec le codec Bluetooth SBC. En revanche, la réduction de bruit est activée. Sans elle, on explose les compteurs en dépassant les 40 heures.
Si l’on active une meilleure qualité sonore, ainsi que l’antibruit ou encore les fonctions annexes telles que la détection de mouvement ou l’option “parler pour chater”, l’autonomie chute d’autant. Et malgré tout, le casque de Sony parvient là encore à tenir plus de 20 heures en étant au maximum de ses capacités. Une belle prouesse que le constructeur japonais peut se targuer de tenir depuis deux générations.