Nous avons testé le Bose QC45, la nouvelle génération de casque à réduction de bruit du constructeur américain. Un casque qui a la lourde tache de succéder aux fameux QC35 et QC35 II.
- Le son Bose flatteur, avec des aigus mieux dessinés
- Scène sonore large
- L'une des meilleures réductions de bruit active
- Autonomie en hausse
- Revêtement des oreillettes renforcé
- Léger, pliable
- Une mise à jour paresseuse des QC35
- Plus cher et moins complet que le Headphones 700
- Kit mains-libres peu performant dans un environnement bruyant
- Pas de pause active
- Pas de personnalisation des commandes
- Pas d'égaliseur
- Latence importante (mais pas rédhibitoire)
- Manque une commande sur le casque
- Impossible de désactiver l'ANC (Silence ou Aware)
- Le rendu audio médiocre en passif (casque éteint et branché en jack)
C’est un fait, le QC45 est un très bon casque à réduction de bruit active. Pour autant, on ne peut le décorréler de l’historique de Bose. Coincé par le Headphones 700 marketé plus haut de gamme, il n’ose pas assez. Il se contente d’améliorer quelques aspects des QC35 et QC35 II. Bose livre ainsi une mise à jour faignante de son casque mythique, tout comme a pu le faire Sony avec le 1000XM4. Cependant, trop de fonctions lui manquent pour pouvoir boxer dans la même cour, pour des utilisateurs avertis. Difficile donc de le conseiller pleinement. Plus haut de gamme et plus complet, le Headphones 700 est pourtant moins cher aujourd’hui. À choisir, c’est lui qui gagne notre crédit. L’aspect pliable du QC45 est la seule différence en sa faveur. Enfin, si vous possédez déjà un QC35 de première ou seconde génération, gardez-le, les améliorations ne valent pas le nouvel investissement. A moins bien évidemment que votre exemplaire ne parte en lambeaux.
Note de la rédaction : la note est basse, mais aurait pu l’être plus encore. Elle se maintient à 7/10 puisque le QC45 est tout de même un bon casque, mais pas beaucoup mieux qu’un QC35 II et surtout mal tarifé sur le marché français. Ce mauvais positionnement coûte cher à Bose.
Cinq ans après le QC35, Bose s’est enfin décidé à rajeunir sa gamme QuietComfort. Nous avons bien eu entre temps le QC35II, une évolution très légère surtout centrée sur l’ajout des assistants vocaux. En 2019, c’est le Headphones 700 qui nous a décroché les oreilles avec un tout nouveau design, une réduction de bruit performante et une excellente fonction mains libres. Néanmoins, ce dernier ne s’inscrit pas dans la gamme QuietComfort. Il n’est pas pliable, plus sédentaire.
Le QC45 trouve donc aujourd’hui toute sa place. Son objectif est de rajeunir les QuietComfort. Le verbe est juste puisque nous allons voir que Bose n’a finalement pas pris de risque avec lui, un peu comme s’il avait peur de dénaturer la recette des QC35 qui fonctionne à merveille depuis des années.
Prix et disponibilité
Le Bose QC45 est d’ores et déjà disponible. Il est lancé à 349,99 €. C’est 30 € de moins que le QC35 II à sa sortie. Un bel effort de la part de Bose qui, s’il innove assez mollement avec ce QC 45, ne cherche pas totalement à prendre les consommateurs pour des vaches à lait.
Mais on pourra être plus critique en faisant entrer dans la danse le Headphones 700. Bien qu’il accuse déjà deux ans d’ancienneté, ce casque demeure un excellent modèle antibruit qui reste dans le coup. Nous l’utilisons d’ailleurs quotidiennement et le QC45 ne s’est pas révélé être un “game changer” face à lui. Du côté de Bose, on nous explique que le Headphones 700 est leur modèle le plus haut de gamme vendu 390 €. Problème, il est régulièrement en promo et on le trouve aujourd’hui à 300 €. Le plus grand concurrent du QC45 serait donc son propre frère.
Le QC45 est confortable, léger, pliable
On prend le même et on recommence. Bose ne touche que très peu à l’apparence du QC45 qui est presque identique à celle des QC35. On notera que les coussinets bénéficient de l’amélioration apportée sur les Headphones 700. On a donc une structure plus dense qui devrait être plus durable. Autant nous avions pu connaître des déboires avec les coussinets des QC35, autant ceux des Headphones 700 sont toujours en bon état après deux ans d’utilisation. Ce devrait être la même chose pour ce QC45.
Ce que l’on remarque particulièrement à la sortie de boîte, c’est le poids du casque. Il est très léger. Il pèse très exactement 238 grammes. Du coup, il gagne 4 grammes par rapport aux deux QC35, ce qui ne se ressent bien évidemment pas. Parlons donc du confort. Dans QuietComfort, il y a “confort” et le QC45 ne va pas bafouer ses origines. Il demeure donc très plaisant à porter, conservant les atouts de ses prédécesseurs en la matière.
À l’usage, le casque se fait oublier. Bose ayant bien étudié la répartition des masses, il n’exerce pas de pression excessive. Côté oreillettes, elles se maintiennent très bien en place, sans pour autant enserrer la tête. On peut courir avec sans crainte qu’il ne tombe, mais attention, il n’a aucune certification de résistance ni à l’eau ni à la sueur. Autre bémol que l’on peut soulever : avec leur nouveau revêtement, les oreillettes isolent encore mieux les oreilles. De fait, elles respirent encore moins. Si à cette époque de l’année nous ne ressentons aucune gêne, le QC45 peut être plus compliqué à utiliser de longues heures en plein mois d’août.
Ce que l’on apprécie toujours aussi, c’est la compacité de l’ensemble. Bose est capable de proposer un casque haut de gamme offrant de belles performances dans un format réduit. De plus, et c’est une des marques de la gamme QuietComfort, il est pliable. S’il est fourni avec une trousse de transport à plat, ses oreillettes peuvent se plier l’une sur l’autre. Un bon moyen pour gagner de la place dans un sac. En revanche, Bose n’a pas revu l’articulation de ces mêmes oreillettes. Elles ne pivotent donc sur elles-mêmes que dans un sens. Impossible de les mettre à plat lorsqu’on pose le casque autour du cou, ou tout du moins pas dans le bon sens.
L’application du QC45 est vide, trop vide
Bose ne prend pas de risque non plus sur l’ergonomie de son casque. Le QC45 conserve donc toutes les commandes des QC35, les boutons étant placés aux mêmes endroits. Point de tactile, mais des boutons mécaniques qui font leur job.
Malheureusement, on ne bénéficie toujours pas de commandes complètes sur ce QC45. Manque à l’appel le “piste précédente”. Les autres sont bien là. Trois boutons sur l’oreillette droite permettent d’adresser le volume, la lecture/pause, piste suivante et l’assistant vocal. Quant à l’écouteur gauche, il est pourvu d’un unique bouton dédié à l’activation de la réduction de bruit. Et aucune possibilité de modifier les commandes du casque. Dommage, ceux qui n’utilisent pas Siri ou Google Assistant auraient pu mettre la fonction “piste précédente” à la place.
D’ailleurs, l’application de Bose se révèle famélique. Peu d’options disponibles, aucune chance que l’utilisateur ne s’y perde. On est à mille lieues du Sony Headphones Connect, que nous avons utilisé notamment sur le WF-1000XM4, qui grouille de paramètres. Bose se veut didactique, facile à prendre en main. Le QC45 doit convenir à tout le monde, tout de suite. Aucun égaliseur, pas non plus de gradation dans la réduction de bruit ou dans le mode transparence, on oublie également la pause automatique. Dommage, puisque toutes ces options sont disponibles avec le Headphones 700, que l’on trouve moins cher, rappelons-le.
Coup de chance, le QC45 est tout de même multipoint. On peut donc l’associer à deux appareils en même temps. On écoute de la musique sur son PC, un appel retentit sur le téléphone, la connexion bascule automatiquement. Extrêmement pratique, surtout à l’heure du télétravail.
L’application se limite donc à régler le mode de l’antibruit, choisir sa source, régler le retour de la voix pour les appels, ainsi que l’extinction automatique et… c’est tout. Famélique, disions-nous.
La réduction de bruit au top de Bose
Bose est un pionnier du genre. Sa gamme QuietComfort repose d’ailleurs entièrement sur sa technologie de suppression active du bruit. Le QC45 reprend le système du QC35 et l’améliore même. On a droit à un travail plus large sur toutes les fréquences et surtout une suppression augmentée au niveau des graves, fréquences les plus délicates à atténuer.
Bose opte toujours pour un ANC fixe et non dynamique, comme on peut le voir fleurir sur les écouteurs true wireless. Ainsi, il ne s’adapte pas l’environnement, mais supprime sommairement en continu le maximum de bruits. D’ailleurs, Bose ne s’encombre pas de moult options en la matière. La réduction de bruit est soit activée (Silence), soit en mode transparence (Aware). Aucune possibilité n’est laissée à l’utilisateur de désactiver entièrement l’antibruit, dommage.
Concernant le mode transparence, celui-ci inverse les micros pour faire entendre l’extérieur comme si l’on ne portait pas de casque. Celui du QC45 est particulièrement efficace. Seules les basses ne sont pas pleinement retransmises et l’on conserve un voile sur l’ensemble du spectre, mais c’est convaincant tout de même.
Au global, la réduction de bruit du QC45 fait partie des meilleures du marché. Tout en haut de la liste, on trouve les AirPods Max d’Apple. Le casque de Bose est plus au coude-à-coude avec le WF-1000XM4 de Sony, juste en dessous.
Un rendu audio typé, mais flatteur
Le QC45 est utilisable en Bluetooth ou en filaire via un câble jack 3,5 mm vers jack 2,5 mm (une spécificité limite propriétaire un peu agaçante). Et d’entrée de jeu, nous déconseillons absolument cette dernière connectivité, tout du moins si vous n’allumez pas le casque. En passif et en filaire, le QC45 voit son rendu audio s’effondrer totalement. Les basses filent par la porte de derrière, les aigus chatoyants sont enterrés, l’ensemble du signal est comme coiffé d’un voile qui étouffe l’écoute. On fera donc attention à surveiller l’autonomie du casque pour s’épargner cette écoute déséquilibrée.
En Bluetooth, ou en filaire actif, le QC45 est heureusement tout autre. Avec lui, Bose prouve une fois de plus qu’il maîtrise son domaine, mais était-ce encore nécessaire. D’ailleurs, disons que le constructeur n’a pas mis l’accent les nouveautés de cette partie de son casque puisqu’il reprend en réalité la calibration et les composants des QC35. La signature sonore est toujours en W, marquée sur les basses et les aigus. Bien évidemment, on est loin d’un rendu naturel, mais ça n’a jamais été dans le cahier des charges de Bose. L’objectif est de flatter les oreilles des clients. Un peu comme la pelouse verte fluo sur les téléviseurs en mode magasin. Ce que l’on cherche, c’est offrir un son clair et immersif et par-dessus tout qui plaise au plus grand nombre. Et pour rappel, Bose ne propose aucun égaliseur dans son application. Aussi, il faut composer avec cette signature efficace, mais un peu grossière pour un puriste.
Notons par ailleurs que le QC45 ne s’embarrasse pas de multiples codecs. En Bluetooth 5.1, Il se contente des SBC et AAC. Point d’AptX ici. Est-ce gênant ? Pour le rendu audio assez peu, le travail des algorithmes de Bose étant suffisant pour offrir une bonne restitution (bien que typée). De plus, la différence ne se ferait entendre que sur des pistes loseless ou très peu compressées, ce qui n’est pas le cas des services de streaming, largement plébiscités de nos jours. En revanche, ça aurait pu changer un peu la donne côté latence, comme nous allons le voir.
Une latence en baisse, mais toujours élevée
Bluetooth, le QC45 n’échappe pas à une certaine latence. Celle-ci s’établit entre 170 et 200 ms. C’est plutôt important, mais toujours mieux que les QC35 qui montent à 300 ms.
En pratique, ce n’est pas gênant si l’on se cantonne au streaming. Les applications que sont Netflix, Disney+ ou encore YouTube intègrent toutes une synchronisation automatique réduisant la latence induite par le matériel.
Nous avons testé le QC45 en regardant quelques scènes de Highlander (1986) sur VLC. Nous n’avons observé aucune désynchronisation labiale flagrante. En revanche, nous avons itéré la même opération sur notre Switch Oled. Là, le décalage est léger, mais perceptible. Ce n’est pas gênant pour du jeu solo, pour peut que le son soit secondaire. En revanche, c’est pénalisant dans un jeu multi comme Fortnite ou un Crypt of the Necrodancer, basé sur le rythme.
Ajoutons qu’à la pression des boutons, la commande n’est pas exécutée immédiatement. Une petite latence traîne.
Le QC45 est idéal pour les appels au calme…
Notre dernier test d’un casque Bose était celui du Headphones 700. Et c’était une révélation en matière de kit mains libres. Le constructeur avait alors mis le paquet sur cette fonction en insérant six micros pour réduire les bruits du côté de l’appelant et quatre du côté de l’appelé. Le résultat était époustouflant, faisant du Headphones 700 le meilleur casque du marché pour les appels.
En chaussant le QC45, on pouvait penser que Bose aurait poursuivi cette orientation. Malheureusement, il n’en est rien. Comparé aux QC35, on a bien un quatrième micro qui vient se loger dans les oreillettes, mais il ne suffit pas à atténuer les bruits de la rue, qu’elle soit calme ou bruyante. Le vent n’arrange rien et s’immisce dans les conversations. Hors environnement calme, le QC45 ne sera pas un bon compagnon pour vos appels. Encore une fois, on lui préfère le Headphones 700, plus haut de gamme, mais pourtant moins cher aujourd’hui.
Le QC45 est le plus autonome des casques Bose
Bose annonce 24 heures d’autonomie pour son QC45. Dans les faits, on s’en approche. C’est plutôt une bonne nouvelle puisque sur ce point Bose a donc fait un effort. On gagne 4 heures comparé aux Headphones 700 et QC35. Néanmoins, on est encore loin du podium. Actuellement, règnent en maître les WF-1000XM4 de Sony et Jabra Elite 85H, avec tous deux plus de 30 heures disponibles.
Notons que le QC45 modernise aussi sa connectique. Il gagne un port USB-C. Dommage cependant qu’il ne soit pas possible de l’utiliser en filaire de cette manière et surtout qu’il soit impossible de l’utiliser tout court lorsqu’il est en charge. Comptez un peu plus de 2 heures pour une charge complète.