Présenté lors du Computex 2019 de Taipei, le ZenBook Pro Duo est une machine sur laquelle on se retourne. Sous couvert d’un design somme toute assez sobre se découvre une association étonnante de deux écrans, le second étant moitié moins imposant que le principal. À l’intérieur, une configuration de pointe. Notre version de test (UX581) […]
- Un double écran intégré
- Un PC gaming en tenue camouflage
- Du Wi-Fi 6
- Le repose-poignets qui améliore le confort
- L'autonomie
- L'aluminium fragile
- clavier trop étriqué
- Dalle principale brillante
Le ZenBook Pro Duo est une vitrine technologique. Asus y manie tout son savoir-faire. Le ScreenPad Plus est agréable à utiliser et semble même prometteur si des éditeurs daignaient s’y intéresser (les fonctions d’Asus sont déjà sympas). À 3000 € la bête, on a droit à une débauche de performances pour un PC portable à l’allure bien sage. Point de néons ici ou autres couleurs criardes. S’il se destine aux créatifs de prime abord, il plaira certainement aux joueurs en quête de sobriété. On regrette que le clavier soit un peu trop étriqué et que son autonomie soit complètement en deçà des standards, en faisant plus un transportable qu’un véritable PC portable.
Présenté lors du Computex 2019 de Taipei, le ZenBook Pro Duo est une machine sur laquelle on se retourne. Sous couvert d’un design somme toute assez sobre se découvre une association étonnante de deux écrans, le second étant moitié moins imposant que le principal. À l’intérieur, une configuration de pointe.
Notre version de test (UX581) est le plus onéreux des deux modèles proposés par Asus. Son prix : 3000 €. Oui, c’est cher, très cher même, mais le public visé n’est pas Monsieur Toutlemonde qui veut aller sur Facebook, regarder Netflix et ouvrir Word à l’occasion.
Comparatifs et tests des meilleurs PC portables 2019 par marque
Non l’objectif d’Asus avec ce ZenBook Pro Duo est d’aller chasser sur les terres des MacBook, un marché professionnel où se trouvent depuis peu une dizaine de marques dont Acer avec ConceptD, MSI avec ses Prestige et Modern ou encore Razer. Toutes ces entreprises se sont rassemblées, avec Asus, sous une même bannière brandie par Nvidia : RTX Studio. Le ZenBook Pro Duo est le modèle poussé par Asus dans cette gamme naissante.
ZenBook Pro, un design sobre mais léché
Le ZenBook Pro affiche une ligne plutôt conventionnelle. Au premier regard, on aurait même (presque)l’impression d’être face à une machine lambda lorsqu’il est fermé. C’est dans le détail qu’il se différencie. Son châssis en aluminium est déjà un bon indicateur. Ses profils laissent paraître de larges ouïes d’aération qui présupposent des composants aux performances de premier plan qui nécessitent d’être bien refroidis.
Le ZenBook Pro Duo apparaît avec une finition bi-ton. La majeure partie de la machine est dans un bleu nuit alors que son pourtour est dans un gris brossé du plus bel effet. À noter que l’aluminium n’est pas à toute épreuve. Dépourvus de housse lors de notre test, nous l’avons baladé dans un sac à dos sans plus de précautions. Après plusieurs jours, des marques sont apparues sur le capot, sortes de griffures. Pourtant aucun jeu de clefs dans ledit sac. Seulement le chargeur, un câble USB-C et quelques accessoires. Attention, fragile !
Au format 15,6 pouces, le bestiau est campé. Son poids est à l’avenant avec 2,5 kg sur la balance. On est à la limite du portable, et sans doute plus proche de la station de travail transportable. Détail ingénieux, Asus a pensé une charnière qui se poursuit dans le prolongement de l’écran. Lorsqu’on ouvre celui-ci, elle vient se poser sur la surface où est installé l’ordinateur pour lui offrir son appui arrière. Côté utilisation, c’est très agréable puisque l’on gagne un léger angle sur la partie clavier qui est plus orientée vers l’utilisateur.
Enfin, notons la présence d’un stylet fourni avec le Pro Duo. Actif, il s’appaire en Bluetooth. Un bon ajout pour un PC de créatif. Néanmoins, il aurait été intéressant de lui aménager un emplacement de stockage dans le châssis pour éviter de le perdre.
De la multiplication des écrans
C’est le point d’orgue de ce PC portable : son double écran intégré. L’écran secondaire est en réalité un ScreenPad Plus. Il est l’évolution ultime du pavé tactile d’Asus qui a connu un touchpad avec pavé numérique puis un autre avec écran intégré (le ScreenPad 2.0).
Alors que la Touch Bar d’Apple ne permet d’afficher que quelques raccourcis et notifications, le ScreenPad Plus du Pro Duo est reconnu par Windows comme un véritable écran secondaire. Mieux encore, équipée d’une sortir HDMI, la machine d’Asus peut porter son affichage à trois moniteurs.
Dans sa version la plus haut de gamme, la nôtre, le Pro Duo vient avec un écran principal doté d’une dalle Oled Ultra HD (3840 x 2160 pixels). Une option coûteuse, mais qui apporte tellement en qualité d’affichage. Les noirs profonds sont un régal, tout comme la colorimétrie d’ailleurs. Son spectre colorimétrique est très large, plus que le sRGB. Seule la justesse des couleurs serait à régler avec une sonde pour un travail de précision en photo ou vidéo.
Le second écran n’est pas à utiliser comme un écran de travail. Il s’agit plus d’un affichage secondaire qui permettra d’afficher des commandes d’un logiciel ou des fenêtres accessoires comme Spotify ou un traitement de texte. Pour les retouches graphiques, on préfèrera l’éviter, sa dalle LCD se prêtant moins à l’exercice que l’Oled.
De plus, situé juste au-dessus du clavier, l’écran est à l’horizontale. Malgré le petit angle donné par le pied, il est impossible de le consulter correctement sans s’en approcher, la faute à un angle de vision perfectible. En revanche, on apprécie tout particulièrement sa dalle mate sur laquelle glisse littéralement le stylet. Dommage de ne pas avoir droit au même traitement sur l’écran principal.
Quant aux usages de ce ScreenPad Plus, ils sont multiples, tous ceux d’un écran classique, en fait. Il est même possible de jouer dessus ou regarder une série Netflix, bien que ce ne soit pas le plus approprié (si ce n’est pour se détendre en cachette au bureau). En termes de productivité en revanche, il faut tout organiser à la main.
Les logiciels comme PhotoShop ou Premiere Pro ne supportent pas d’eux-mêmes ce double écran atypique qui conjugue surtout deux définitions différentes en hauteur. On espère donc pour les acquéreurs de Pro Duo que les éditeurs se penchent dessus afin que les logiciels spécialisés s’y intègrent plus aisément, mais rien n’est moins sûr, cette machine étant une pièce unique qui ne devrait pas se vendre autant qu’un MacBook Pro, par exemple.
Un ScreenPad Plus qui prend trop de place
Le ScreenPad Plus, c’est bien, mais ça prend de la place. Sur le Pro Duo, il prend plus de la moitié de la surface habituellement allouée au clavier et au touchpad. Ce dernier se retrouve d’ailleurs collé à droite des touches dans un espace totalement étriqué. Il a le mérite de présenter un pavé numérique intégré. En revanche, il est drôlement petit comparé à n’importe quel autre PC.
Pour placer son clavier, Asus a triché sur l’espacement des touches et coupé en deux la touche Entrée. Heureusement, la frappe demeure efficace, tout du moins ne fait-on pas de fautes de frappe à cause de cela. Pour le côté agréable, en revanche, on repassera. D’autant plus que ce fameux clavier affleure complètement avec le bord bas du châssis. Derrière la barre d’espace, le vide.
Alors pour effacer ce petit désagrément, Asus ajoute un repose-poignet dans la boîte du ZenBook Pro Duo. Une gentille attention qui s’avère salvatrice. Ce bloc de plastique bien dessiné et qualitatif vient épouser la forme biseautée du bord bas de la machine. Il laisse même passer la lumière de la Led d’activité. Dès lors, le confort est drastiquement amélioré. Néanmoins, cette solution ne nous semble pérenne que pour un usage sédentaire. Qui s’embarrassera de cet encombrant accessoire en déplacement ? Pas nous.
Des performances de premier ordre
Pour 3000 €, Asus gratifie ses clients d’une configuration plus qu’honnête. Au coeur de notre Pro Duo, on trouve un Core i7-9750H (un Core i9-9980HK est aussi disponible), 32 Go de RAM et une GeForce RTX 2060. De quoi faire baver n’importe quel gamer. Et pourtant, toute cette puissance est dévolue à la productivité, en théorie. En ce sens, le choix de la carte graphique est discutable. Développée pour les usages professionnels, une Nvidia Quadro aurait certainement mieux trouvé sa place ici. La proposer en option aurait tout du moins été appréciable.
Joueurs que nous sommes, nous avons testé ses performances sous 3DMark. Le ZenBook Pro Duo y récolte un score de 2055 points dans le benchmark Time Spy. C’est tout à fait minable pour ses composants ! Oui, mais pour ce test, l’ordinateur fonctionnait sur batterie. Et il convient de rappeler que la grosse carte graphique de Nvidia ne se met en branle que lorsque l’ordinateur est sur secteur, afin de préserver l’autonomie. De facto, tournant sur le processeur graphique intégré d’Intel, un UHD 630, la machine ne fait pas de miracle.
Une fois branché au courant, le Pro Duo passe en mode turbo, façon de parler. Là, il s’arroge un joli score de 5675 points. Un résultat qui le place alors bien au-dessus d’un portable gaming, si l’on suit le schéma de 3DMark. Néanmoins, il reste en deçà d’un PC de jeu taillé pour l’Ultra HD (6733 points).
Et cette analyse théorique se vérifie en pratique. Mis à l’épreuve avec le benchmark intégré de Metro Exodus, le ZenBook Pro Duo a tout le mal du monde à faire tourner le jeu en Ultra HD. Pour espérer une moyenne approchant des 30 images par seconde (ips), il faut passer l’option graphique générale en Medium. En mode Extreme, qui passe les options graphiques en Ultra, c’est une moyenne de 11 ips que l’on obtient. C’est absolument injouable.
La RTX 2060 en a donc sous le pied, mais elle demeure un peu sensible à l’Ultra HD. Quad HD ou Full HD seraient plus son terrain de chasse privilégié pour les productions gourmandes. Quant au traitement vidéo, en revanche, aucun problème, elle avalera les montages sans rechigner et c’est bien là ce que l’on demande à une machine dévolue aux créatifs.
L’autonomie en berne
Doté de son fameux ScreenPad Plus, le Pro Duo part avec un désavantage de taille. Gérer un second écran Ultra HD avec une batterie somme toute assez modeste de 71 Wh n’est pas une sinécure. Lors de notre test, l’autonomie a flanché après un peu moins de quatre heures. Un temps durant lequel nous avons surfé en Wi-Fi avec la luminosité à 50 %, les deux écrans activés.
Phénomène étonnant, on ne gagne que quelques minutes si le ScreenPad Plus est désactivé. On est ici bien loin des standards proposés par des ordinateurs tout aussi premium comme le Spectre de HP ou le XPS 15 de Dell, lesquels offrent des autonomies plus proches de 8 heures. Et c’est sans parler du MacBook Pro qui dépasse les 10 heures.
Une connectique complète jusqu’au Wi-Fi 6
Pour être complet, abordons la connectique. Elle est ici fournie avec une sortie HDMI 2.0, un USB-C, deux USB 3.1 et un minijack. En sans-fil, on a droit à du Bluetooth 5.0 et surtout au Wi-Fi 6, le 802.11 ax nouvellement arrivé. Celui-ci permet de meilleurs débits, censés être deux fois plus rapides que le Wi-Fi ac. Néanmoins, son atout principal est plutôt de pouvoir décongestionné le réseau Wi-Fi lorsque plusieurs appareils sont connectés à un même routeur compatible.