Le ROG Phone 9 est la dernière mouture en date du smartphone gamer d’Asus. Au programme : la nouvelle puce Qualcomm Snapdragon 8 Elite, un écran OLED 185 Hz, des gâchettes virtuelles, le module AeroActive Cooler optionnel et un dispositif visuel dorsal original, appelé Anime Vision.
- Quelles sont les caractéristiques techniques de l’Asus ROG Phone 9 ?
- Quel est le prix de l’Asus ROG Phone 9 ?
- Design : arrivée de l’Anime Vision, en version mini
- Affichage : un bond en avant pour le taux de rafraichissement
- Snapdragon 8 Elite : un bond en avant pour les performances
- Pas de téléobjectif : un bond en arrière pour la photo
- Autonomie : on atteint des sommets
- Notre verdict
- Très hautes performances
- Design original
- Gâchettes tactiles
- Nombreuses fonctions IA
- Ecran très lumineux
- Fréquence de rafraichissement maximale de 185 Hz
- Ecran dorsal Anime Vision
- Capacité de la batterie accrue par rapport au ROG Phone 8
- Charge sans fil Qi
- Module AeroActive Cooler (optionnel) avec caisson de basses
- Prise casque
- Disparition du téléobjectif
- Chargeur non fourni
L’année dernière, le premier smartphone équipé de la dernière puce haut de gamme de Qualcomm (le Snapdragon 8 Gen 3 à l’époque), présentée fin octobre 2023, avait fait son apparition mi décembre (sur le Redmagic 9 Pro en l’occurrence). Puis, de nombreux smartphones haut de gamme lui avaient emboité le pas, début 2024, en intégrant eux aussi ce qui allait être le processeur le plus véloce de 2024. On peut citer par exemple le Galaxy S24 Ultra de Samsung, le Honor Magic 6 Pro, le OnePlus 12 ou encore – bien sur – le ROG Phone 8 Pro d’Asus, que nous avons immédiatement testé.
Cette année, alors que le nouveau vaisseau amiral de la gamme de CPU Qualcomm – le Snapdragon 8 Elite – n’a été officiellement dévoilé qu’il y a moins d’un mois, l’Asus ROG Phone 9, le premier smartphone a tirer parti des performances du Snapdragon 8 Elite, annoncées en nette hausse par rapport à son prédécesseur, est d’ores et déjà disponible.
Quoi de plus normal pour un smartphone gamer que de figurer parmi les premiers à intégrer cette nouvelle puce surpuissante ? Quel est l’impact du processeur Qualcomm de dernière génération sur les performances et l’autonomie de ce nouveau ROG Phone ? Quelles sont les autres modifications qui ont été apportées par Asus par rapport au précédent ROG Phone 8 ? C’est ce que nous allons voir dans ce test complet.
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Quelles sont les caractéristiques techniques de l’Asus ROG Phone 9 ?
Comme tous les ans, la principale différence entre le ROG Phone 9 et son prédécesseur réside dans l’intégration de la dernière puce haut de gamme de Qualcomm, le Snapdragon 8 Elite, toujours plus performante. Plusieurs autres nouveautés, sont également au programme, comme une augmentation de la capacité de la batterie et de la fréquence de rafraichissement maximale de l’écran.
D’autre part, certaines caractéristiques sont spécialement conçues pour séduire les joueurs, comme des gâchettes virtuelles, le mini écran dorsal (Anime Vision) et la possibilité de greffer un module de refroidissement, appelé AeroActive Cooler X (et AeroActive Cooler X Pro pour le modèle équipé d’un caisson de basses permettant de renforcer le rendu audio).
Si on ajoute à tout cela la possibilité de recharger la batterie sans fil et la résistance totale à l’eau et à la poussière, on constate qu’il ne manque finalement, compte tenu du prix du smartphone, que le téléobjectif photo, qu’Asus réserve cette année (contrairement à la précédente génération de ROG Phone) à la version Pro du ROG Phone 9.
- Processeur : Qualcomm Snapdragon 8 Elite
- Mémoire : 12 Go LPDDR 5X
- Stockage : 256 Go UFS 4.0
- Écran : OLED 6,78 pouces, 2400 x 1080 pixels, 185 Hz max, 1600/2500 nits, Gorilla Glass X
- Capteur grand-angle : 50 mégapixels
- Capteur ultra grand-angle : 13 mégapixels
- Capteur macro : 5 mégapixels
- Capteur frontal : 32 mégapixels (objectif équivalent à 22 mm)
- Vidéo : 4K @ 60 images par seconde, 8 K @ 30 images par seconde
- Batterie : 5800 mAh, recharge filaire 65 W (chargeur non fourni), recharge sans fil Qi 15 W
- Connectivité : 2 ports USB C, prise casque 3,5 mm, Wi-Fi 7, Bluetooth 5.3
- Dimensions : 16,4 x 7,7 x 0,9 cm
- Poids : 227 grammes
- Divers : Lecteur d’empreintes digitales sous l’écran, reconnaissance faciale
- OS : Android 15
- Résistance : IP68
- Autre : Gâchettes tactiles, Anime Vision, AeroActive Cooler X Pro optionnel
Quel est le prix de l’Asus ROG Phone 9 ?
Le modèle de base du smartphone d’Asus, le ROG Phone 9, est proposé en deux versions. La première est dotée de 12 Go de mémoire et de 256 Go d’espace de stockage. Et si elle est disponible en pré commande dès aujourd’hui, pour 1100 €, elle ne sera livrée qu’aux environs de mi janvier. La seconde dispose de 512 Go d’espace de stockage, pour 1150 €.
Comme nous allons le voir, au fil des différentes sections de ce test, ce modèle souffre de quelques limitations, malgré son prix assez élevé, par rapport à son grand frère. Ce dernier, l’Asus ROG Phone 9 Pro, s’avère plus sophistiqué et plus complet. Celui-ci est également proposé en pré commande, pour 200 € de plus (avec 16 Go de mémoire et 512 Go d’espace de stockage), soit 1300 €. Et il sera pour sa part disponible plus tôt, dès mi décembre.
Enfin, si on désire bénéficier immédiatement du module AeroActive Cooler X Pro et d’encore plus de mémoire et de stockage, il faudra acquérir le ROG Phone 9 Pro Edition, doté de 24 Go de mémoire et de 1 Go (1500 €).
Si aucune offre de lancement n’est pour l’instant annoncée pour le ROG Phone 9, la pré commande de son grand frère permet de se voir offrir la version Pro du module (offre valable jusqu’au 1er janvier). Ce dernier est également vendu seul, pour 100 € (contre 80 € pour l’AeroActive Cooler X “pas Pro”, qui n’intègre pas de caisson de graves).
Une seconde offre ne comprend pas le smartphone. Il s’agit d’un pack comprenant – en plus du module AeroActive Cooler X Pro – la manette ROG Tessen, la coque de protection Devilcase et un film de protection en verre trempé pour l’écran. Le tout est proposé à 149,90 €, au lieu de 294,90 € en temps normal.
Enfin, rappelons que le ROG Phone 8 Pro est toujours en vente à 1149 €.
Design : arrivée de l’Anime Vision, en version mini
L’Asus ROG Phone 9 est disponible en deux coloris, noir et blanc (contrairement au ROG Phone Pro, qui n’est proposé qu’en noir). L’année dernière, le ROG Phone 8 était proposé en noir ou en gris. Le smartphone mesure 16,4 x 7,7 x 0,9 cm, pour un poids de 227 grammes. Sa prise en main s’avère agréable, grâce à un dos légèrement granuleux, qui ne retient absolument pas les traces de doigts.
Comme sur son prédécesseur (ou le Redmagic 9 Pro d’ailleurs), on retrouve les AirTriggers, c’est-à-dire les gâchettes virtuelles, placées sur la tranche du smartphone. Celles-ci se configurent très facilement, par l’intermédiaire de l’application Génie du jeu, que l’on fait apparaître à l’écran – depuis n’importe quel jeu – en faisant glisser son doigt d’un coin de l’écran vers le centre de ce dernier.
Ces gâchettes peuvent également être mises à profit dans le module photo, pour déclencher une prise de vue. Attention toutefois, lors de nos tests, cette méthode a engendré de nombreuses photos accidentelles, car – lorsqu’on tient le smartphone de façon à prendre une photo – on a souvent tendance à appuyer sur ces touches sensitives.
D’autre part, alors que – l’année dernière – le dos du ROG Phone 8 arborait le logo d’Asus, qui pouvait être éclairé selon divers effets RGB, la nouvelle version du ROG Phone remplace ce dispositif par l’Anime Vision. Il s’agit d’une matrice de mini LEDs, placée au dos du smartphone et qui permet d’afficher diverses informations (heure, niveau de charge de la batterie, notifications, etc.). Ce dispositif original avait été inauguré sur le ROG Phone 8.
On note que ce dispositif est plus petit (et pas aussi sophistiqué) sur le ROG Phone 9 que sur le ROG Phone 9 Pro. En effet, il ne comporte que 85 LEDs (blanches), contre 648 sur le ROG Phone 9 Pro (et 341 LEDs sur le ROG Phone 8 Pro rappelons le). Cela permet à ce dernier de proposer des mini jeux de type casse brique ou Space Invaders. Totalement inutile donc indispensable aux joueurs ! De plus, les LEDS du système Anime Vision du ROG Phone 9 Pro sont de deux couleurs : blanches et rouges. Mais, ne faisons pas la fine bouche. Cet affichage dorsal apporte tout de même une petite touche futuriste au ROG Phone 9, qui pourrait séduire certains.
Pour l’audio, le ROG Phone 9 exploite deux haut-parleurs, qui restituent donc un son stéréo. On peut juste regretter qu’un d’eux soit placé à côté du port USB C et ne diffuse donc pas le son directement vers l’utilisateur. Le rendu audio s’avère néanmoins assez bon, avec un niveau de puissance respectable. Mais c’est surtout l’ajout du module AeroActive Cooler X Pro qui change la donne, puisque son caisson de basses procure une rondeur très appréciable aux différents styles musicaux.
Ceux qui préfèrent se passer du Bluetooth pour connecter un casque utiliseront la prise casque présente à côté du port USB C. De plus, grâce à la technologie Dirac Virtuo, on bénéficie d’une qualité optimale, avec en particulier quatre profils audio prédéfinis (Dynamique, Musique, Cinéma, jeux) ainsi qu’un égaliseur à dix plages de fréquence.
Précisons enfin qu’à l’instar de son prédécesseur, le ROG Phone 9 est certifié IP 68, ce qui garantit son étanchéité totale à l’eau et sa résistance à la poussière.
Affichage : un bond en avant pour le taux de rafraichissement
La diagonale de l’écran OLED du ROG Phone 9 est de 6,78 pouces. Elle est donc inchangée par rapport au ROG Phone 8 Pro. Idem pour la définition d’affichage, de 2400 x 1080 pixels. De nombreux smartphones haut de gamme proposent une définition plus fine. Mais est ce vraiment indispensable ? Surement lorsqu’on regarde des vidéos en haute définition ou des photos, mais pas dans le feu de l’action des jeux (en plus, cela impacterait fortement les performances du GPU).
La nouveauté réside dans le fait que la fréquence maximale puisse désormais grimper jusqu’à 185 Hz (contre “seulement” 165 Hz sur le ROG Phone 8 Pro). Précisons que ce mode ne peut être activé qu’en jeu, en passant par le tableau de bord appelé Génie du jeu (sinon, elle est de 165 Hz au maximum).
Ce taux de rafraichissement extrême était il nécessaire ? Sans doute pas ! Tout d’abord, parce que la différence avec le mode 165 Hz ne sera vraisemblablement pas visible par la grande majorité des utilisateurs. Ensuite, car le GPU Adreno n’est pas capable – dans la plupart des jeux – de calculer 185 images par seconde, même en baissant drastiquement le niveau de précision graphique (voir section suivantes sur les performances).
Enfin, encore faut-il que ce mode soit supporté par vos jeux préférés, ce qui rarement le cas. Par exemple, Fortnite et Genshin Impact ne supportent qu’un taux de rafraichissement maximal de 90 et 60 Hz respectivement.
Dans les paramètres d’affichage, ou dans le panneau Génie du jeu, il est possible d’opter pour le Mode automatique, qui fait varier – selon l’application en cours – la fréquence de 1-120 Hz, grâce à la technologie LTPO. On peut aussi utiliser une fréquence fixe, de 60 Hz, 120 Hz, 165 Hz et donc 185 Hz.
Pour ce qui est des performances d’affichage, Asus reprend la formule du ROG Phone 8 Pro, avec une luminosité maximale annoncée de 1600 nits lorsque la luminosité adaptative est activée (et jusqu’à 2500 nits en pic).
Nous avons passé l’écran du smartphone au crible, à l’aide de notre sonde Calibrite Display Pro HL, tout d’abord dans le profil d’affichage Optimal (celui utilisé par défaut), et sans avoir activé l’option Luminosité adaptative. On obtient alors les résultats suivants :
- Luminosité maximale de quasiment 1000 nits (997 nits précisément !). Ce résultat s’avère des plus satisfaisants, comme c’était déjà le cas sur le ROG Phone 8 Pro de l’année dernière (1017 nits). On note toutefois que – récemment – l’écran du Google Pixel 9 s’est avéré encore plus lumineux (1225 nits).
- Température moyenne des couleurs de 7537 K, ce qui indique que la colorimétrie est un peu froide.
- Delta E moyen mesuré à 3,3. La fidélité des couleurs est donc quasiment assurée (le Delta E moyen devrait être inférieur à 3 dans l’idéal).
Les choses s’arrangent si on bascule dans le profil d’affichage Standard. En effet, si le niveau de luminosité maximum ne change pas, la colorimétrie s’avère quant à elle nettement plus neutre (6625 K), et la fidélité des couleurs devient bien meilleure, puisque le Delta E moyen est mesuré à seulement 2.0.
D’autres profils d’affichage sont proposés : Naturel, Cinématique, Personnalisé. De plus, on a la possibilité d’ajuster manuellement la colorimétrie de l’écran, afin d’obtenir un rendu des couleurs qui va correspondre parfaitement aux gouts de chacun.
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Snapdragon 8 Elite : un bond en avant pour les performances
Le Snapdragon 8 Elite, présent dans l’Asus ROG Phone 9, inaugure une toute nouvelle architecture, qui exploite les cœurs Oryon de Qualcomm (le Snapdragon 8 Gen 3 se reposait sur des cœurs Kryo). Ceux-ci sont déjà utilisés depuis six mois dans le Snapdragon X Elite, qui équipe désormais de nombreux ultrabooks.
Une nouveauté de la nouvelle puce réside dans l’abandon des cœurs à faible consommation électrique (efficiency core). De plus, alors que le Snapdragon 8 Gen 3 disposait de 6 cœurs performants dont un surcadencé à 3,3 GHz (Prime Core), le Snapdragon 8 Elite exploite désormais deux blocs dotés chacun d’un cœur très performant (cadencé à 4,32 GHz) et de trois autres cœurs fonctionnant à 3,53 GHz. Chaque bloc peut s’appuyer sur un cache de second niveau de 12 Go.
Les performances du smartphone sont facilement configurables par l’intermédiaire de l’application Armoury Crate d’Asus. En effet, en plus de fournir un état précis des différents éléments du smartphone (température, niveau de charge de la batterie, taux d’utilisation de la mémoire et du SSD), l’application permet de sélectionner un des trois modes de fonctionnement prédéfinis :
- Mode X : pour des performances maximales, avec taux de rafraichissement maximal de l’écran de 165 Hz.
- Mode Dynamique : recommandé dans le cadre d’une utilisation quotidienne.
- Mode Ultra durable : pour une autonomie optimale, avec fréquence d’affichage de 60 Hz.
Et force est de constater que – lorsque le Mode X est activé – les performances brutes du ROG Phone 9 sont en très nette hausse par rapport à son prédécesseur. En effet, les indices Geekbench du smartphone sont de 3068 (mono cœur) et de 9876 (multi cœurs), contre respectivement 2290 et 7216 pour le Snapdragon 8 Gen 3 qui équipait l’année dernière le ROG Phone 8 Pro ! Dans les deux cas, la progression est donc spectaculaire : +33 % et +36 %.
Le constat est le même avec l’application PC Mark, qui mesure les performances de l’intégralité du système en faisant tourner en boucle un script faisant intervenir diverses applications bureautiques et multimédia. Le score du ROG Phone 9 est de 28671, contre 22409 pour le ROG Phone 8 Pro. Encore une fois, la hausse est considérable, puisque de l’ordre de 27 %.
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Des performances graphiques extrêmes
Pour ne rien gâcher, le GPU Adreno 830 s’avère le plus performant que l’on puisse trouver sur les smartphones Android (alors que le GPU Adreno que l’on trouve au sein des puces Snapdragon X Elite des ultrabooks n’est pas vraiment à la hauteur du GPU Arc d’Intel). Bien sur, comme chaque année, Qualcomm annonce des performances en nette hausse par rapport au GPU Adreno intégré au Snapdragon 8 Gen 3.
En l’occurrence, cela se vérifie aisément. En effet, le score obtenu par le nouveau GPU du Snapdragon 8 Elite – avec le test 3D Mark Wild Life Extreme – est quasiment de 6000, alors que son prédécesseur plafonnait à environ 5200. La progression est donc d’environ 15 %.
Idem pour le résultat au test Solar Bay. Le ROG Phone 9 obtient un score de plus de 10 000, alors que le GPU du Snapdragon 8 Gen 3 était – dans le meilleur des cas – légèrement inférieur à 8700. La hausse est encore une fois d’environ 15% !
Inutile de dire qu’en pratique, les jeux tirent parti de cette puissance graphique pour afficher des animations d’une très grande fluidité, même si on utilise les meilleurs réglages graphiques possibles. Par exemple, Fornite peut fonctionner en qualité Epique et offrir des animations comportant 90 images par seconde, quelles que soient les situations (c’est le maximum proposé par le jeu). Cette fluidité extrême est susceptible de procurer un net avantage sur ses adversaires (voir photo ci-dessous). Mais, on est bien loin des 185 images par seconde supportées par l’écran.
C’est encore pire avec le jeu Geishin Impact, puisque la version pour Android ne peut fonctionner qu’en mode 60 Hz, au mieux. Et on observe que – même lorsque le niveau graphique est au maximum – la fluidité s’avère parfaite.
Module AeroActive Cooler X Pro
S’il y a une chose que les joueurs savent, c’est que des composants performants chauffent beaucoup lorsqu’on les pousse dans leurs derniers retranchements. Surtout sur de longues périodes ! Par exemple, si on utilise le ROG Phone 9 dans le mode X, pour jouer deux heures à Fortnite, sa température passe de 28 degrés à 41 degrés (ce qui reste d’ailleurs très raisonnable !). Cela semble corroborer les affirmations de Qualcomm, selon lesquelles la nouvelle architecture du Snapdragon 8 Elite autorise de hautes performances tout en ayant une consommation électrique réduite par rapport à son prédécesseur.
L’ajout du module AeroActive Cooler X Pro permet de limiter la chauffe. En effet, grâce à son ventilateur intégré, la même séance de jeu ne fait monter la température qu’à 34 degrés.
Si on lance le benchmark 3D Mark Wild Life Extreme Stress Test, qui fonctionne en boucle pendant 20 minutes (toujours dans le mode X), la température du smartphone peut atteindre 57 degrés (sans l’AeroActive Cooler X Pro). C’est pratique en hiver, car cela permet de tenir bien chaud aux mains !
Si on réitère l’opération en fixant l’AeroActive Cooler, en mode Intelligent, le même stress test de l’application 3D Mark ne fait grimper la température que jusqu’à 51 degrés. Et si on fait fonctionner le module en mode Glacial, le refroidissement est alors optimal, et la température ne dépasse pas 48 degrés.
Seule conséquence négative : le module génère une hausse assez significative du volume sonore. Mais, a priori, lorsqu’on joue, on utilise un casque ou des écouteurs intra auriculaires, ce qui permet de couvrir le bruit généré par la ventilation. Même le son délivré par les haut-parleurs du smartphone fait oublier facilement le bruit de la ventilation.
Le module AeroActive Cooler apporte deux autres améliorations au ROG Phone 9 : il comporte deux gâchettes physiques et – surtout – un caisson de basses. Ce dernier avait été ôté du module qui accompagnait le ROG Phone 8 Pro, l’année dernière. Or, selon le constructeur, de nombreux utilisateurs qui avaient particulièrement apprécié ce renforcement audio des graves, sur le module du ROG Phone 7, s’étaient plaint de cette disparition. Il s’agit donc en quelque sorte d’un retour à la normale, avec une qualité audio renforcée par des basses boostées (restitution audio de type 2.1).
Dernier petit bonus appréciable : le module est doté d’un pied rétractable, qui permet au smartphone d’être maintenu en position quasiment verticale, ce qui s’avère particulièrement pratique lorsqu’on désire poser le smartphone pour regarder des vidéos par exemple.
Et l’IA dans tout ça ?
Le processeur Qualcomm Snapdragon 8 Elite intègre le NPU Hexagon. Sa puissance, de 45 TOPS, est mise à profit sur l’Asus ROG Phone 9 pour réaliser certaines actions dans les jeux. En fait, celles-ci sont principalement exploitées dans Genshin Impact. Elles permettent de ramasser automatiquement des objets, d’automatiser la course du personnage, d’afficher les conversations avec les PNJ en accéléré, ou encore d’effectuer une fuite rapide, pour se libérer de certains sorts de blocage (n’est ce pas un peu de la triche ça ?).
D’autres fonctions, comme celle appelée Auto Skill Upgrade, peuvent être activées dans certains jeux de type MOBA, comme Arena Of Valor, MLBB ou League Of Legends Wild Rift.
Le constructeur a également mis à profit les possibilités en matière d’intelligence artificielle du NPU de la puce de Qualcomm pour accélérer diverses autres fonctions du smartphone. Par exemple, le mode appelé Vidéo de portrait permet de filmer quelqu’un et de flouter automatiquement l’arrière plan sur toute la séquence. Il est également possible de générer des fond d’écran par IA, avec différents styles (cyberpunk, nature, SF, espace, etc.) ou d’obtenir en temps réel la traduction d’une conversation téléphonique.
D’autre part, le mode AI Transcript peut générer un texte structuré, voire son résumé, à partir d’un enregistrement. Enfin, la fonction de Google Encercler pour chercher (Circle to search) sera également de la partie prochainement.
Pas de téléobjectif : un bond en arrière pour la photo
Le ROG Phone 9 embarque trois objectifs dorsaux. Le principal capture des photos en mode grand angle, équivalent à un 24 mm. Il est associé à un capteur Sony Lytia 700, de 50 mégapixels. De plus, il dispose d’un dispositif de stabilisation optique sur 6 axes, amélioré par rapport à celui du ROG Phone 8, afin de minimiser les photos floues et de réduire les tremblements lors de la capture de vidéo.
Si les photos sont capturées par défaut en 12 mégapixels (afin de bénéficier d’une meilleure qualité lorsque les conditions d’éclairage ambiant sont limitées, en intérieur ou la nuit), on a la possibilité de réaliser des clichés en 50 mégapixels. Mais, pour cela, il faut se rendre dans les paramètres du module photo, ce qui n’est pas très intuitif, surtout si on désire passer régulièrement d’un mode à l’autre.
Le deuxième objectif réalise des photos en mode ultra grand angle, avec une définition de 13 mégapixels.
Le troisième et dernier objectif, quant à lui, permet de prendre des photos en mode macro, avec capteur de 5 mégapixels. Il remplace le téléobjectif de 32 mégapixels avec zoom optique 3x qui équipait le ROG Phone 8. Cette année, il semble que le constructeur taiwanais désire privilégier le ROG Phone 9 Pro pour la photo, car il sera le seul modèle de fin 2024/2025 à bénéficier du téléobjectif avec zoom optique 3x (le même que le ROG Phone 8). Dommage !
En plein jour, la qualité des photos réalisées à l’aide des objectifs ultra grand angle et grand angle s’avère des plus satisfaisantes.
En l’absence de téléobjectif, il n’est pas possible de se rapprocher de son sujet en utilisant un zoom optique. On est donc dans l’obligation de recourir à un zoom numérique, moins performant. Dans l’interface du module photo, Asus limite son facteur de grossissement à 2x. Toutefois, il est possible de pousser ce dernier jusqu’à 8x. Et force est de constater que c’est plus prudent, car si la précision des photos est bonne si on active le zoom 2x, elle devient plus discutable si on utilise un zoom numérique 5x, voire 8x.
En effet, si certains éléments des images générées conservent une précision correcte, comme la structure colorée du parc pour enfants ci-dessous, d’autres parties de l’image (les feuilles des arbres ou par terre) ressemblent plus à de l’art moderne. Comme souvent, cette qualité très dégradée est surtout visible si on affiche les images sur un grand écran (TV ou moniteur).
De nuit, le ROG Phone 9 limite les dégâts. En effet, on constate que la qualité des clichés demeure correcte lorsqu’on utilise l’objectif ultra grand angle. Le piqué de l’image n’est pas vraiment au rendez-vous, mais les clichés peuvent faire illusions, surtout si on les regarde sur un smartphone.
Comme souvent, les photos prises avec l’objectif grand angle sont bien meilleures, avec une colorimétrie souvent plus chaude et une bien meilleure précision générale. Enfin, si on doit vraiment utiliser le zoom numérique, il faut se limiter au mode 2x, dans un environnement comportant une ou plusieurs sources d’éclairage.
Bon point, le constructeur propose plusieurs fonctions intéressantes, comme celle appelée Photo Vibe, qui permet de faire varier la colorimétrie des photos, pour que les couleurs apparaissent plus ou moins chaudes, avec des contrastes plus ou moins prononcés (modes Riche et chaleureux, Doux et chaud, Fraicheur intense, Fraicheur douce).
On peut juste regretter qu’il faille se rendre dans les paramètres du module photo pour modifier ce paramètre. Il n’est pas possible de changer rapidement le mode de capture, grâce à un menu qui serait facilement accessible, près du déclencheur virtuel. Pas très pratique si on désire réaliser une prise de vue avec chacun de ces réglages et comparer les résultats.
D’autre part, l’option Speed Shot peut être activée lorsqu’on a besoin d’une réactivité optimale, par exemple pour prendre en photo un objet ou une personne en mouvement. Encore une fois, il faut se rendre dans les paramètres pour activer ou désactiver cette option. D’ailleurs, on se demande pourquoi cette fonction n’est pas activée par défaut !
Dernier bon point, différentes actions peuvent être déclenchées automatiquement lorsqu’on appuie deux fois rapidement sur la touche de réglage du volume : Quick Shot (prise rapide de 3 photos), enregistrer une vidéo (4K en 60 ips avec stabilisation adaptative ou 8K en 30 ips), ouvrir le module en mode photo ou en mode selfie.
Bien sur, les trois objectifs dorsaux sont complétés par un objectif frontal, de 32 mégapixels, qui permet de réaliser des selfies précis.
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Autonomie : on atteint des sommets
Pour assurer une autonomie satisfaisante lorsqu’on désire jouer, le ROG Phone 9 est équipé d’une batterie de très grande capacité : 5800 mAh. Rappelons que la batterie du ROG Phone 8 Pro a une capacité inférieure de 300 mAh (5500 mAh), alors que d’autres smartphones haut de gamme, comme le Samsung Galaxy S24 Ultra ou le Honor Magic 6 Pro ont des batteries de 5000 et 5600 mAh, respectivement.
Seul le Redmagic 9 Pro, concurrent direct du ROG Phone d’Asus, embarque une plus grosse batterie, de 6500 mAh. Toutefois, malgré cela, l’autonomie de ce smartphone demeure très inférieure à celle du ROG Phone (selon nos mesures).
En effet, en utilisant le test d’autonomie intégré à l’application PC Mark (avec le mode Ultra durable activé dans Armoury Crate), l’Asus ROG Phone 9 a fonctionné pendant pas moins de 19 heures et 47 minutes ! Il s’agit donc d’une nette hausse par rapport à l’autonomie que nous avions mesuré l’année dernière avec le ROG Phone 8 Pro (18 heures et 4 minutes). Les optimisations de la nouvelle puce de Qualcomm en matière de consommation électrique, et la plus grande capacité de la batterie, expliquent sans doute cet exploit.
En revanche, si on passe en mode X (qui offre des performances deux fois supérieures), le smartphone n’a fait tourner le benchmark que 9 heures et 29 minutes (contre 10 heures et 16 minutes pour le précédent modèle). Ce résultat demeure tout de même satisfaisant, compte tenu de la fréquence de l’affichage dans ce mode (165 Hz).
D’autre part, pour le streaming vidéo, le ROG Phone 9 s’avère également très endurant. Ainsi, si on lit un film en boucle depuis Netflix, en Wi-Fi et en mode Ultra Durable cette fois, on constate une baisse du niveau de la batterie de 38 % au bout de 8 heures. Donc, au total, on peut envisager jusqu’à 21 heures d’autonomie en streaming vidéo. Ce résultat s’avère à peu près en phase avec l’annonce du constructeur (22 heures).
Enfin, lorsqu’il s’agit de jouer, le constructeur annonce une autonomie de 4 heures 30 minute. Or, lors de nos tests, deux heures de fusillade avec Fortnite ont fait baisser le niveau de la batterie de 35 %. On peut estimer l’autonomie totale – sans le module AeroActive Cooler Pro X et avec une batterie pleinement chargée au début de la séance de jeu – d’environ 5 heures et 42 minutes. D’autre part, si on connecte le module, la même phase de jeu consomme 41 % de la capacité de la batterie (puisque ce dernier est alimenté par le smartphone). L’autonomie totale est donc ramenée à environ 5 heures.
Pour la recharge filaire, le ROG Phone 9 supporte les chargeurs de 65 W au maximum. Seul regret, celui-ci n’est n’est plus fourni. Compte tenu du prix demandé, cela semble un peu abusé de la part du constructeur. Le bon point, en revanche, réside dans le fait que le smartphone est compatible avec la recharge sans fil QI, avec une puissance de 15 W.
Notre verdict
- Très hautes performances
- Design original
- Gâchettes tactiles
- Nombreuses fonctions IA
- Ecran très lumineux
- Fréquence de rafraichissement maximale de 185 Hz
- Ecran dorsal Anime Vision
- Capacité de la batterie accrue par rapport au ROG Phone 8
- Charge sans fil Qi
- Module AeroActive Cooler (optionnel) avec caisson de basses
- Prise casque
- Disparition du téléobjectif
- Chargeur non fourni
L’Asus ROG Phone 9 ne se contente pas d’intégrer la dernière puce Qualcomm, qui permet de jouer dans les meilleures conditions possibles. Il dispose également d’un équipement complet et performant, complété par de nombreuses fonctions originales. Le tout avec un design séduisant, avec en particulier son écran dorsal. Sans oublier son module optionnel AeroActive Cooler X Pro, qui complète parfaitement le smartphone. Au final, seul l’abandon du téléobjectif (sur ce modèle) constitue une régression regrettable par rapport au précédent modèle.