Ce PC portable gamer conçu par Acer offre un excellent rapport performances / prix, grâce en particulier au couple Intel Core i5 et Nvidia GeForce RTX 3060, une puce graphique qui peut être exploitée pour réaliser des tâches professionnelles graphiques ou multimédia. La configuration pourrait profiter d’une réduction importante pour la rentrée (-200 €).
- Processeur graphique performant
- Ecran 144 Hz
- Clavier RGB
- Connectique complète
- Autonomie médiocre
- Ecran peu lumineux et peu contrasté
Avec son processeur Intel Core i5 doté de six cœurs physiques et sa puce graphique Nvidia GeForce RTX 3060, ce PC portable Nitro 5 offre une grande polyvalence. En effet, outre ses facultés indéniables dans le domaine ludique, avec en particulier son écran supportant une fréquence de 144 Hz, ses performances peuvent aussi être mises à profit pour une utilisation professionnelle, en particulier avec des applications compatibles Nvidia Studio, à l’instar de celles d’Adobe (Photoshop, Lightroom, Premiere Pro, etc.). Seule son autonomie laisse à désirer, ce qui est souvent le cas avec une configuration dotée de composants performants, et donc énergivores.
Parmi les différentes familles de PC portables présentes au catalogue du taïwanais Acer, deux sont spécialement destinées aux amateurs de jeux : les Predator et les Nitro. Et si les premiers exploitent les composants les plus performants du moment, ce qui peut faire grimper leur prix considérablement, les PC portables de la gamme Nitro sont plus abordables, et disposent donc d’un équipement moins prestigieux.
Pour autant, le Nitro AN515-57-50FJ affiche des composants bien équilibrés et suffisants pour jouer en Full HD dans de bonnes conditions. En effet, il embarque un processeur Intel de onzième génération, qui porte le nom de code Tiger Lake H. Il s’agit d’un l’occurrence d’un Core i5-11400H. Il est associé à un écran LCD Full HD supportant une fréquence de rafraichissement de 144 Hz et – surtout – à une puce graphique Nvidia GeForce RTX 3060.
Ce qui est intéressant avec cette configuration qui intègre un processeur lancé en 2011, c’est que – dans le cadre des offres de la rentrée – son prix devrait baisser sensiblement, pour arriver sous la barre des 1000 €, ce qui en ferait une machine très séduisants, car – en temps normal – les PC portables vendus à moins de 1000 € intègrent – au mieux – une puce graphique Nvidia GeForce RTX 3050, voire RTX 3050 Ti.
Pour les jeux, mais pas uniquement !
Si la configuration a avant tout été conçue pour satisfaire les besoins des joueurs, la puissance de calcul de la puce graphique Nvidia GeForce RTX 3060 peut également être mise à profit dans le cadre d’une utilisation professionnelle, si on fait du montage vidéo, de la retouche graphique ou de l’affichage en 3D (DAO, CAO, synthèse d’images, etc.).
Le Nitro 5 est estampillé GeForce RTX Studio, ce qui est le gage que de nombreuses applications professionnelles peuvent exploiter pleinement les hautes performances de la puce GeForce RTX 3060, avec une stabilité optimale grâce aux pilotes Studio, spécialement optimisés. Parmi celles-ci, on peut citer – par exemple – Adobe Premiere Pro, Blender, Adobe Photoshop, Adobe Lightroom, Adobe Illustrator, Unreal Engine ou encore Twich Studio.
Il est donc en mesure de séduire les personnes ayant un budget limité, les étudiants par exemple, qui désirent une machine avec laquelle ils pourront aussi bien travailler que se détendre, en jouant.
Du côté de la concurrence, parmi les autres PC portables (abordables) au format 15,6 pouces et dotés d’une puce GeForce RTX 3060, on peut citer le Dell G15. La dernière mouture (modèle 5511) de ce modèle est actuellement proposée sur le site du constructeur à 1350 €. Pour ce prix, la configuration est dotée d’un écran LCD pouvant fonctionner en 120 Hz et d’un processeur Intel, toujours de 11ème génération, mais un peu plus véloce, car il s’agit d’un Core i7-11800H, qui intègre 8 cœurs cadencés à 2,3/4,6 GHz (lire notre test du Dell G15).
Chez Asus, il faut se tourner vers la gamme TUF. On y trouve des PC portables, en version 15,6 ou 17,3 pouces et dotés de processeurs Intel (TUF F15 ou TUF F17) ou de puces AMD (TUF A15 ou TUF A17). Ces PC portables sont généralement proposés entre 1300 € et 1400 €, bien sur avec la même puce graphique et processeur équivalent (Intel de 11ème génération ou AMD Ryzen 7 de 5ème génération). Les modèles les plus récents disposent des puces Intel de douzième génération, aux environs de 1500 € (avec un Core i7-12650H).
Un châssis complet, mais peu sécurisé
Le Nitro 5 d’Acer mesure 36,3 x 25,5 x 2,4 cm et pèse 2,3 kg. C’est plutôt dans la moyenne haute, pour une configuration au format 15,6 pouces. Par exemple, c’est également le poids de l’Asus TUF A15. D’autres machines, comme la dernière mouture du Dell G15 peuvent atteindre un poids supérieur (300 grammes de plus en l’occurrence).
En revanche, chez Asus, plusieurs PC portables gamer ont un poids inférieur ou égal à 2 kg, comme le ROG Zephyrus G15, le TUF Dash F15 ou encore le Zephyrus M16 (lire notre test du Asus TUF Dash F15). D’autre part, chez Lenovo, le Legion Slim 7 (15,6 pouces toujours) affiche également un poids légèrement sous la barre des 2 kg (lire notre test du Lenovo Legion Slim 7).
Les joueurs invétérés apprécieront le fait que le clavier du Nitro 5 soit doté de touches rétro éclairées en RGB sur 4 zones. La gestion des effets lumineux s’effectue par l’intermédiaire de l’application Acer NitroSense.
On peut également y ajuster le mode de fonctionnement du Nitro 5 (Economie d’énergie, Equilibré ou Hautes performances), et surveiller la température du CPU et du GPU, ainsi que la vitesse de rotation des ventilateurs, qui sont chargés de maintenir les deux composants au frais (ou du moins d’empêcher une trop forte montée en température lors d’une utilisation intensive sur de longues périodes).
On note aussi que les deux blocs de touches traditionnellement utilisées pour les déplacements dans les jeux (touches de direction et ZQSD) sont détourées, afin de les mettre en évidence et qu’on ne jamais les perdre de vue dans le feu de l’action.
Le clavier dispose également d’un pavé numérique, toujours plus pratique à utiliser lorsqu’il s’agit de saisir des valeurs que de passer par la rangée de touches placée en haut du clavier. Au final, malgré la présence de ce dernier, le clavier dispose de touches assez larges et bien espacées, ce qui permet d’éviter les fautes de frappe. Dès lors, on apprécie la frappe rapide qu’il autorise. Il est complété par un pavé tactile, qui – malgré ses dimensions modestes – s’avère agréable à utiliser.
Autre bon point, en raison de son format, le PC portable dispose d’une connectique complète, qui comprend trois ports USB A 3.2, au autre de type USB C, une sortie vidéo HDMI, la traditionnelle prise casque / micro et un connecteur Gigabit Ethernet.
Ce dernier est constitue un net avantage par rapport aux PC portables au format 14 pouces, qui n’en sont pas dotés et qui doivent s’en remettre uniquement à une connexion Wi-Fi, avec ses éventuels problèmes de stabilité ou de fiabilité. On note par ailleurs que le connecteur d’alimentation est le seul à être placé à l’arrière du boîtier. Et, bien sur, le Nitro 5 supporte également les technologies Wi-Fi 6 (ax) et Bluetooth 5.1.
Signalons enfin que les communications vidéo seront assurées par une Webcam, qui ne peut filmer qu’en définition 720p (ce qui n’est pas surprenant car la configuration exploite les technologies de 2021 et que les Webcams Full HD commencent tout juste à se démocratiser).
D’autre part, comme souvent, si le clavier du PC portable comporte une touche permettant de couper le micro, rien n’est prévu pour désactiver le capteur vidéo. Signalons d’autre part que la Webcam est incompatible avec Windows Hello. Et comme le bouton de démarrage du Nitro 5 ne fait pas office de lecteur d’empreintes digitales, il faut s’en remettre au bon code PIN pour déverrouiller l’accès au PC portable.
Pour la restitution du son, deux haut-parleurs sont placés sous le châssis. Ils délivrent un son correct, suffisant pour jouer ou regarder des films et des séries. Ils s’avèrent toutefois limités lorsqu’il s’agit d’écouter de la musique, principalement en raison du manque de basses. Et ce n’est pas l’application DTS:X Ultra qui va changer la donne du tout au tout. Elle permet néanmoins de sélectionner différents profils audio, en fonction du type d’utilisation (jeux, musique, voix, films), et intègre un égaliseur à 10 bandes, pour peaufiner le rendu audio (avec la possibilité d’enregistrer 3 profils personnalisés).
Un écran LCD fluide
Comme la plupart des PC portables équipés d’une puce graphique Nvidia GeForce RTX 3060, le Nitro 5 est équipé d’un écran LCD IPS. Signalons d’autre part que les configurations destinées aux joueurs et dotées d’une dalle OLED sont rares. Son format de 15,6 pouces offre un bon compromis entre le confort d’affichage et la portabilité.
Si la dalle LCD n’est pas tactile, elle a l’avantage d’être mate. On peut donc utiliser le PC portable aussi bien en extérieur qu’à l’intérieur, en plein jour comme de nuit, sans que l’affichage ne soit perturbé par des reflets.
Au format 16:9, la dalle supporte une définition Full HD, soit 1920 x 1080 pixels. Ce mode est tout à fait suffisant, car bien adapté aux performances de la puce graphique Nvidia. Il serait inutile de proposer un écran supportant une définition QHD, car la GeForce RTX 3060 ne pourrait pas – la plupart du temps – calculer assez d’images par seconde pour offrir des animations d’une fluidité satisfaisante (entre 30 et 60 images par seconde). Les PC portables gamer que nous avons testés depuis un an et dotés d’un écran QHD (2560 x 1440 pixels), comme le Asus Zephyrus M16 ou le Asus Zephyrus G14, disposaient respectivement d’une puce graphique GeForce RTX 3070 et Radeon RX 6800S, plus véloces que la RTX 3060 (lire notre test du Asus Zephyrus G14).
D’autre part, pour offrir des animations extrêmement fluides, l’écran supporte une fréquence de rafraichissement maximale de 144 Hz. On peut ainsi bénéficier dans certains jeux d’une réactivité optimale, grâce à des animations pouvant comporter jusqu’à 144 image par seconde, au lieu de 60.
Nous avons utilisé notre sonde X-Rite i1Display Pro Plus, afin de mesurer les performances de l’écran LCD. La première mesure fait état d’une luminosité maximale de 258 nits, ce qui peut sembler assez peu. On note toutefois qu’il est plutôt courant d’obtenir une valeur inférieure à 300 nits pour un PC portable gamer. De plus, lorsqu’on joue ou qu’on regarde un film, cette luminosité s’avère satisfaisante. Rappelons que les écran LCD les plus performants en la matière affichent des images avec une luminosité maximale comprise entre 400 et 500 nits.
Même constat pour ce qui concerne le taux de contraste. En effet, ce dernier a été mesuré en moyenne à 1126:1. Si cette valeur peut sembler relativement faible dans l’absolu, les PC portables gamer affichent généralement un taux de contraste compris entre 850 et 1300 nits. Les configurations affichant les plus haut taux de contraste sont le Acer Triton 300se (1894:1), le récent Dell XPS 17 9720 (1650:1), qui est d’ailleurs plus un gros ultrabook doté de composants performants, et le Dell G15 (1558:1).
Pour le reste, l’écran du Nitro 5 affiche des couleurs parfaitement neutre, puisque la température moyenne des couleurs relevée est de 6428 K. En revanche, avec un Delta E mesuré à 5,7, la fidélité des couleurs est des plus moyennes (il faudrait dans l’idéal que le Delta E soit inférieur à 3).
Des composants bien adaptés pour jouer en Full HD
Le Nitro 5 AN515-57-50FJ embarque un processeur Intel de la génération Tiger Lake H, lancée l’année dernière. Il exploite une architecture qui était traditionnelle jusqu’à l’année dernière (et qui est toujours exploitée par AMD sur ses puces Ryzen), différente de celle des puces Intel de douzième génération, appelée Alder Lake, qui ont fait leur apparition début 2022 et qui exploitent des cœurs dits hautes performances (core P) et des cœurs dits efficaces (core E).
Ce Core i5-11400H intègre donc 6 cœurs multi threadés (12 threads au total donc), qui fonctionnent à une fréquence de 2,7 GHz (et jusqu’à 4,5 GHz en mode Turbo). La puce est complétée par 16 Go de mémoire DDR4 et d’un SSD de 512 Go.
Sans être aussi véloce (bien sur !) en termes de calculs purs que le dernier Core i7-12700H, le Core i5-11400H réalise un score Cinebench R20 3769, en mode multi-threadé. Ce dernier s’avère dans le même ordre de grandeur que le résultat de la puce Intel Core i7-1260P, de la génération Alder Lake, que l’on trouve par exemple dans l’ultrabook Lenovo Yoga Slim 7i Carbon que nous avons récemment testé.
Pour la gestion de l’affichage, le Nitro 5 peut faire appel à la puce graphique intégrée au Core i5, une Intel UHD Graphics, aux performances très limitées (bien moins performante que la puce Iris Xe) mais suffisantes pour de nombreuses applications/sites multimédia comme Netflix ou Spotify, ou au processeur graphique Nvidia GeForce RTX 3060.
Avec cette dernière, il devient possible de jouer dans de très bonnes conditions, en Full HD et dans un mode graphique très détaillé (mode Ultra ou Très élevé). En effet, avec des jeux comme The Division, The Division 2, Far Cry 5 ou Shadow Of The Tomb Raider, on obtient des animations très fluides, comprenant entre 70 et 100 images par seconde. Grâce à l’affichage en 144 Hz, on peut donc tirer parti des possibilités de la puce Nvidia. Bien sur, ces animations peuvent encore gagner en fluidité si on baisse légèrement le niveau graphique dans ces jeux (mode Moyen ou Elevé).
Si on compare les performances du Nitro 5 avec celles du Dell Alienware X14, que nous avons testé il y a quelques mois et qui embarquait la même puce graphique GeForce RTX 3060 et un processeur Intel récent, le Core i7-12700H, on se rend compte que la présence de la puce Intel Core i5-11400H ne fait perdre qu’entre 5 et 10 images par seconde, avec les jeux cités ci-dessus. Dès lors, on peut se demander s’il est vraiment indispensable de payer un surcoût pour bénéficier d’un processeur Intel Core i7.
Avec un jeu moins gourmand en ressources graphiques, comme Fortnite, le Nitro assure une excellente fluidité d’affichage, puisque les animations comportent entre 90 et 100 images par seconde, avec une qualité Epique ! Et si on baisse la qualité graphique juste d’un cran (mode Elevé), on ne bloque pas le compteur à 144 images par seconde mais on flirte tout de même avec les 120 à 130 images par seconde la plupart du temps !
Une petite batterie implique une autonomie limitée
Pour assurer son fonctionnement loin d’une prise électrique, le Nitro 5 intègre une batterie de 58,75 Wh. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une telle capacité n’est pas extraordinaire pour un PC portable gamer. Généralement, dans ce type de configuration, on trouve une batterie ayant une capacité comprise entre 70 et 90 Wh
Par exemple, c’est une batterie de 86 Wh que l’on trouve dans le Dell G15, ou de 80 Wh pour le Dell Alienware X14. Même l’ultrabook gamer d’Acer, le Triton 300se, trouve le moyen d’embarquer une batterie légèrement plus grosse, de 62 Wh !
La conséquence est inexorable : même après avoir ajusté la luminosité de l’écran à 200 nits, le Nitro 5 n’est pas en mesure de fonctionner très longtemps sur batterie.
Ainsi, si on lance le test d’autonomie Modern Office intégré à l’application PC Mark 10, le PC portable ne peut fonctionner que 5 heures. C’est peu ! Toutefois, on sait pertinemment que les configurations qui embarquent des composants performants ne peuvent fonctionner sur batterie aussi longtemps que les ultrabooks, qui offrent une autonomie pouvant dépasser 9 heures, voire 10 heures, avec ce test (qui – rappelons le – fait tourner en boucle plusieurs applications bureautiques et graphiques).
On peut citer en exemple le Dell Alienware X14, avec sa puce Intel Alder Lake H (Core i7-12700H) et – comme le Nitro 5 – un écran Full HD 144 Hz et GeForce RTX 3060. Malgré une batterie de plus grande capacité de 35 % (80 W), l’autonomie de ce PC portable s’est également avérée assez médiocre, car il est resté en fonctionnement qu’une heure et 18 minutes de plus (soit + 25%).
Mais, il y a des exceptions, à l’instar du Asus Zephyrus G14, qui – avec équipement totalement différent, comprenant un écran QHD 120 Hz, un processeur AMD Ryzen 9 6900HS et puce graphique AMD Radeon RX 6800S – a déroulé le script du benchmark entre 7 heures 13 minutes et 10 heures 15 minutes, selon le mode de fonctionnement sélectionné (sa batterie a une capacité de 76 Wh).
Le Nitro ne s’est pas non plus vraiment illustré pour le streaming vidéo. En effet, un film de 2 heures lu depuis Netflix en Wi-Fi a fait baisser le niveau de la batterie de 36 %, ce qui permet d’envisager une autonomie totale d’environ 5 heures et demie.
Enfin, pour recharger la batterie, Acer fournit un adaptateur, assez imposant, qui offre une puissance de 180 W. Son connecteur est propriétaire. Lors de nos tests, il a permis de regonfler la batterie les accus à hauteur de 39 % en 30 minutes, et de 74 % au bout d’une heure de recharge. Il faut attendre une heure et demie pour atteindre 97 % de charge.
C’est donc assez rapide, mais pas extraordinaire, compte tenu de la puissance du chargeur et de la capacité relativement petite de la batterie…