Les régulateurs fédéraux américains viennent de dévoiler un premier et macabre bilan au sujet de la conduite semi-automatique. Sur 392 accidents déclarés en 10 mois toutes marques confondues, 273 ont eu lieu à bord d’une Tesla. Les autorités dénombrent 6 morts et 5 blessés graves au total.
Mauvaise presse pour Tesla et la conduite semi-automatique de ses véhicules. Aux États-Unis, les régulateurs fédéraux dévoilent un macabre record. En l’espace de dix mois, la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) aura enregistré 392 accidents liés à la conduite semi-automatique, avec six morts et cinq blessés graves. Les véhicules Tesla figurent au sommet de la liste, alors que l’Autopilot est suspecté d’avoir fait trois nouveaux morts.
Sur 392 accidents déclarés, 273 étaient au volant d’une Tesla
Tesla, qui assurait que l’Autopilot était dix fois plus sûr qu’une voiture classique, enregistre donc 273 accidents sur 392, en l’espace de dix mois. Honda arrive loin derrière, avec 90 incidents. Ces résultats marquent le premier grand compte rendu des accidents liés à la conduite semi-automatique : ils fournissent un aperçu saisissant, quoique limité, de l’impact de cette technologie.
116 voitures accidentées sur les 392 signalées sont entrées en collision avec un autre véhicule, tandis qu’au moins quatre impliquaient un « usager de la route vulnérable », tel qu’un piéton ou un cycliste. Au total, les véhicules équipés d’un ADAS (système avancé d’aide à la conduite) sont entrés en collision avec au moins un cycliste, trois piétons, 20 poteaux (ou arbres) et 10 animaux.
La majorité des accidents signalés se sont produits en Californie. L’État le plus peuplé du pays représentait 125 des incidents signalés. La Floride est arrivée deuxième avec 33 incidents, suivie du Texas et de New York avec 33 et 30, respectivement.
Le système avancé d’aide à la conduite de niveau 2 mis en cause
Les données, publiées mercredi, proviennent de données d’accidents autodéclarés, sur des routes accessibles au public. Les constructeurs automobiles sont tenus de soumettre des rapports d’incidents chaque fois qu’un ADAS de niveau 2 est utilisé dans les 30 secondes suivant un accident.
Un ADAS de niveau 2 correspond au moment où le conducteur n’a pas constamment les mains sur le volant. Les différents systèmes d’assistance à la conduite effectuent des tâches indépendamment du conducteur (alerte de franchissement de ligne, maintien de la distance de sécurité, etc.).
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Si Tesla arrive au sommet de cette liste, cela ne signifie pas que leurs technologies sont moins sûres que celles de leurs concurrents. D’une part, la fonction Autopilot de Tesla fait partie des technologies de conduite semi-autonome les plus utilisées au monde (loin derrière Bosch, DENSO ou Continental). D’autre part, la Tesla Model 3 est devenue le véhicule électrique rechargeable le plus vendu à l’international. Il est donc naturel que la firme représente la plus grande part des accidents.
En outre, la NHTSA affirme que certains constructeurs automobiles dotés de capacités télématiques (comme Tesla) sont mieux équipés que d’autres pour partager des données sur les accidents. Dans certains cas, le même rapport pourrait avoir été signalé plusieurs fois.
Pourtant, ces résultats ne sont pas de bon augure pour Tesla, qui assurait que l’Autopilot impliquait 9 fois moins d’accidents que les autres voitures, en janvier. La firme martèle depuis plusieurs années que la technologie de conduite autonome fait partie intégrante de la vision à long terme de l’entreprise. Elon Musk a par ailleurs réitéré cette conviction cette semaine, lors d’une interview de Kilowatts publiée sur YouTube.