Déjà condamné en Allemagne l’année dernière pour le même motif, l’Autopilot Tesla est maintenant étudié par le département des véhicules motorisés en Californie pour affirmer ou non si la publicité de la marque est jugée comme mensongère.
Le 14 juillet 2020, un tribunal allemand a déclaré coupable la société Tesla de publicité mensongère. À l’origine du problème, l’Autopilot qui, traduit sur le site allemand, laissait entendre que la voiture disposait d’une véritable option de pilotage automatique correspondant au niveau 5 d’un véhicule autonome.
En attendant de faire appel, Tesla avait fait changer le terme « Autopilot » en « Autodrive » sur les documents allemands. Selon un nouveau rapport, ce serait maintenant au tour du DMV (Department of Motor Vehicles) de la Californie de se pencher sur le cas de l’Autopilot : « le cas Tesla est en cours d’examen par le DMV de Californie pour déterminer si l’entreprise induit en erreur les clients en annonçant les capacités de son option “full self-driving ” ».
La dénomination de l’Autopilot mise en cause
Au cœur de la polémique on trouve le package FSD, Full Self-Driving ou conduite autonome totale, des véhicules de la marque. Le problème est qu’à l’heure actuelle, le système FSD ne permet qu’une conduite autonome de niveau 2 (à la limite du niveau 3 selon les situations), ce qui le place loin du niveau 5 d’une conduite pleinement autonome.
Néanmoins, le package est évolutif et promet un passage au dernier niveau de conduite autonome selon Elon Musk. Le reproche fait à Tesla est de ne mentionner aucun délai et donc de jouer sur les mots.
De nombreuses personnes n’hésitent pas à pointer du doigt le manque de transparence de la dénomination et accusent le constructeur des mauvais usages du système à cause du manque d’information. De son côté, le patron de Tesla avait déclaré que les personnes qui ne connaissaient pas le système avaient plutôt tendance à faire preuve d’une grande prudence lorsqu’ils confient les commandes à la voiture.
Et l’actualité aurait tendance à lui donner raison si l’on regarde, par exemple, ce conducteur arrêté pour s’être installé à l’arrière en laissant l’Autopilot conduire. Difficile de plaider la mauvaise information lorsque l’on se fait arrêter pour la seconde fois en quelques mois. De plus, les articles de presse rappellent régulièrement que la conduite 100 % autonome n’est pas encore prête.
Autopilot : qu’est-ce que risque Tesla ?
En cas de verdict défavorable, que risquerait l’entreprise ? Au-delà des sanctions financières, c’est le permis de déploiement de véhicules autonomes qui pourrait être retiré au constructeur dans l’État de Californie déclare la porte-parole du DMV. Celle-ci ajoute également que la police peut envoyer à la fourrière un véhicule utilisant une technologie de conduite autonome sans autorisation.
On imagine mal ce genre de sanction être appliqué, obligeant Tesla à désactiver l’Autopilot sur l’ensemble des véhicules circulant en Californie. Néanmoins, la menace pourrait être suffisamment sérieuse pour pousser le constructeur à changer provisoirement le nom de son option si la justice le décide.
Source : electrek