Tesla se retrouve dans le viseur de la justice pour avoir gonflé la prime d’assurance de ses conducteurs en utilisant le système de safety score. Le constructeur automobile pourrait être forcé de rembourser les consommateurs lésés.
En France comme aux États-Unis, assurer un véhicule Tesla peut revenir très cher. De quoi sérieusement réfréner les envies de potentiels acheteurs de se procurer une voiture électrique du constructeur automobile. Face à ce constat, Tesla a décidé de lancer sa propre compagnie d’assurance nommée InsureMyTesla.
Afin de rassurer les consommateurs, l’entreprise base la prime d’assurance sur le comportement du conducteur. Le problème, c’est que l’entreprise créée par Elon Musk aurait adopté une pratique très controversée pour gonfler celle-ci. Une décision qui amène Tesla devant la justice.
Tesla devant la justice pour avoir gonflé des primes d’assurances avec son safety score
La Cour supérieure du comté d’Alameda annonce que Tesla va devoir faire face à une action collective. Des consommateurs accusent l’entreprise d’avoir surfacturé leur prime d’assurance en les basant sur de « fausses alertes d’accident au lieu d’un comportement de conduite réel ». Tesla Insurance Services avait demandé au juge de rejeter l’action, mais l’entreprise n’a pas été entendue.
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En cause, le système de « safety score » intégré à l’assurance de Tesla. Celui-ci attribue une note au conducteur en fonction de son comportement. S’il roule trop vite, qu’il reçoit des avertissements de collision ou même s’il roule de nuit, ce score baisse.
La prime d’assurance d’un conducteur évolue en fonction de son attitude de conduite. Un safety score particulièrement bas peut donc vite faire monter l’addition. Sachant que l’entretien des véhicules électriques est déjà coûteux… En début d’année, un assuré s’offusquait après que Tesla est allé jusqu’à doubler sa mensualité simplement pour la conduite de nuit.
Si l’entreprise d’Elon Musk se retrouve dans la tourmente, c’est parce que de nombreux utilisateurs indiquent avoir reçu des alertes de collision alors qu’ils ne rencontraient aucun danger apparent. Les consommateurs qui se sentent lésés ont donc lancé une action collective, comme cela se fait souvent aux États-Unis ou en Grande-Bretagne. Ricky Stephens, résident de l’Illinois, porte l’action pour des conducteurs basés dans le Colorado, le Maryland, l’Ohio, le Texas, ou encore l’Utah.
Son avocat veut que Tesla « prenne des mesures pour s’assurer qu’il ne tient pas compte d’événements de conduite qui ne se sont jamais produits » dans son safety score. La plainte demande également une restitution des bénéfices engrangées à l’insu des assurés.
A priori, Tesla ne risque donc pas d’amende, mais surtout la perte de confiance des conducteurs. Rappelons que la version 2.0 de Safety Score est sortie en mars dernier. L’entreprise la présente comme plus équitable, étant donné que le système était déjà critiqué avant cette action en justice.