D’anciens employés de Tesla ont partagé entre eux des vidéos privées de clients filmées par les caméras des voitures. Une véritable atteinte à la vie privée, les séquences captées étant censées servir à peaufiner l’intelligence artificielle des véhicules en respectant l’anonymat des utilisateurs.
Tesla intègre une myriade de caméras dans ses véhicules. Certaines permettent de faire fonctionner l’Autopilot en lieu et place des radars. D’autres caméras se chargent de s’assurer de l’attention du chauffeur et de permettre le pilotage à distance et le stationnement automatique. Sans oublier le mode sentinelle qui filme les personnes potentiellement suspectes qui s’approchent du véhicule.
Les employés de Tesla partagent entre eux les vidéos privées des clients
Autant de données censées rester anonymes. Or une enquête de Reuters vient de révéler que nombre d’images étaient partagées par d’anciens employés sur des groupes de discussion et des communications individuelles pendant plusieurs années. Et certaines vidéos sont pour le moins compromettantes.
L’une d’entre elles montre une Tesla roulant à grande vitesse avant de heurter un enfant à vélo. Une autre vidéo dévoile un homme nu en train de marcher vers une voiture. “Nous pouvions les voir faire la lessive et des choses vraiment intimes. Nous pouvions voir leurs enfants”, confie un ancien collaborateur de Tesla à l’agence de presse.
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Même Elon Musk aurait été épié par les employés de Tesla
Le partage de vidéos privées était devenu un jeu pour les employés. Des vidéos capturées dans les garages des utilisateurs ont également été partagées dans les groupes d’employés. Une séquence dévoile notamment une Lotus Esprit blanche apparue dans le film James Bond L’espion qui m’aimait. Il s’avère qu’Elon Musk a acquis ce véhicule il y a dix ans. Il est donc possible que les employés aient fait fuiter des images captées par une Tesla dans son garage.
La politique de confidentialité de Tesla est pourtant claire. Les données captées par les voitures ne doivent pas être associées à l’identité des usagers. Ces derniers peuvent autoriser la collecte pour nourrir l’IA de la flotte mais les vidéos doivent rester anonymes. Seule exception : Tesla peut identifier les utilisateurs lors d’un accident et d’un déploiement d’airbag.
Autre problème selon un employé, les étiqueteurs de données auraient la possibilité de connaître la localisation des vidéos capturées sur Google Maps. Tesla n’a pas encore réagit à ces allégations.