Temu doit arrêter de vendre de la contrefaçon et des produits dangereux : le début de la fin ?

Temu est désormais considéré comme une grande plateforme de e-commerce par l’Union Européenne, ouvrant la voie à davantage d’obligations légales. Le géant chinois a jusqu’à septembre pour s’assurer qu’il ne vend pas de la contrefaçon ou des produits dangereux.

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Crédit : Envato

Le 16 mai, l’UFC-Que Choisir annonçait porter plainte contre Temu. L’association de consommateurs affirme que le géant chinois du e-commerce au succès foudroyant ne respecte pas le Digital Services Act (DSA), alias Règlement sur les services numériques de l’Union Européenne.

Le DSA vise avant tout les grandes plateformes du numérique, de la même manière que fameux Digital Markets Act. C’est notamment grâce à ce dernier qu’Apple a dû ouvrir l’écosystème de l’iPhone aux magasins d’application tiers. Tout comme ce texte, le DSA vise les grandes entreprises technologiques qui ont bien souvent bâti leur succès sur le manque de régulation d’internet.

Avec plus de 45 millions d’utilisateurs mensuels, Temu a maintenant dépassé le seuil prévu par la loi. MLe géant du e-commerce est désigné comme une grande plateforme : il a jusqu’à septembre pour se mettre en conformité à la loi. Parmi les nouvelles obligations, l’assurance de ne pas vendre de la contrefaçon ni de produits dangereux.

Le modèle économique de Temu peut-il tenir face à la loi ?

C’était attendu, Temu était surveillé par la Commission Européenne depuis avril. La plateforme n’est pas la seule entreprise chinoise à devoir respecter les nouvelles obligations. D’autres comme AliExpress ou le géant de la fast-fashion Shein sont également tenu de mieux protéger leur clientèle contre les dangers de la contrefaçon et des produits de mauvaise qualité.

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Pourtant, c’est sites ont fait leur beurre justement sur des produits de mauvaise qualité. Les consommateurs s’y rendent en sachant qu’ils trouveront des produits à prix cassés, tout en sachant risquer davantage que sur Amazon. Le SAV est bien souvent absent et la plupart des articles de qualité douteuse. Difficile de croire que le modèle économique de ces sites peut perdurer avec ces régulations visant à lutter contre leurs pratiques.

La contrefaçon y est aussi endémique. Ainsi, une entreprise française a ainsi fait faillite à cause de Temu. Ses produits étaient copiés et revendus au rabais par Temu. Ce genre de pratique attire justement la clientèle par des prix défiants toute concurrence. S’ils sont chassés de la vitrine du site, sera-t-il toujours aussi attrayant ? Rendez-vous en septembre pour le savoir.

  • Temu est désormais désigné comme une grande plateforme de e-commerce en vertu du DSA.
  • Le site doit s’assurer de ne pas vendre des produits dangereux ou de contrefaçon.
  • Shein et AliExpress sont également concernés et vont devoir prendre des mesures. Pas sûr qu’ils en survivent.