Télescope James Webb : l’alignement de ses miroirs sera long et laborieux

Lancé avec succès le 25 décembre dernier, le télescope James Webb doit encore aligner correctement les segments hexagonaux de ses miroirs. Un processus chronophage mais essentiel pour pouvoir obsever correctement l’espace lointain.

Image 1 : Télescope James Webb : l'alignement de ses miroirs sera long et laborieux
Illustration du télescope James Webb après le déploiement du pare-soleil – Crédit : NASA

La Nasa avait identifié pas moins de 344 problèmes susceptibles de survenir lors du lancement du télescope James Webb. Finalement, tout s’est déroulé sans encombre. Le 25 décembre dernier, l’observateur stellaire a été lancé avec succès depuis la Guyane par une fusée Ariane 5 ECA. À terme, le JWST permettra aux astronomes de comprendre comment les premières étoiles et les galaxies se sont formées à la suite du Big Bang. Les informations collectées devraient également éclairer les mystères entourant les trois noirs supermassifs, l’énergie noire mais aussi la formation des planètes.

Le 4 janvier, l’étape cruciale du déploiement du pare-soleil du James Webb a été couronnée de succès. Désormais, il s’agit d’aligner correctement les 18 segments hexagonaux des miroirs primaire et secondaire. Ces derniers étaient repliés afin de pouvoir survivre au décollage. Pour préparer son arrivée en orbite autour du point de Lagrange L2, les astronomes de la NASA vont donc utiliser la caméra infrarouge NIRCam afin d’affiner précisément la position des segments. L’objectif étant in fine de permettre aux segments de collecter la lumière efficacement.

Télescope James Webb : la NASA doit faire fonctionner les miroirs “comme un chœur”

Lors d’une conférence de presse, les ingénieurs de l’agence spatiale ont indiqué qu’il s’agira d’un processus long et fastidieux. Celui-ci nécessitera plusieurs images de test floues et “laides” pour s’assurer que tout se passe comme prévu. Ce faisant, les miroirs devraient être correctement alignés aux alentours du 24 avril prochain. “C’est comme si nous avions 18 miroirs qui sont, en ce moment, de petites prima donnas (cantatrice principale d’un opéra, ndlr), chacune chantant sa propre mélodie dans n’importe quelle tonalité”, pointe l’astronome Jane Rigby. Et de continuer à filer sa comparaison musicale : “Nous devons les faire fonctionner comme un chœur, et c’est un processus méthodique et laborieux.”

Chaque miroir est déplacé grâce à des actionneurs contrôlés par ordinateur. Et les ajustements peuvent être de seulement 10 nanomètres. “Actuellement, nous utilisons ces actionneurs pour effectuer des ajustements de plus d’un centimètre”, souligne la NASA sur son blog. Et de souligner qu’il s’agira des déplacements les plus conséquents que les actionneurs réaliseront sur le télescope.

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La tâche est chronophage car les scientifiques vont procéder de manière très progressive, un seul actionneur fonctionnant à la fois. Une méthode plus simple et plus sûre, les ordinateurs et les capteurs pouvant surveiller de près les manœuvres en cours. Qui plus est, elle permet de limiter la quantité de chaleur émise par les moteurs des actionneurs sur les miroirs très froids du télescope. “Ainsi, ces grands mouvements de 12,5 millimètres pour chaque segment sont divisés en de très nombreux mouvements courts réalisés par les actionneurs à tour de rôle”, indique l’agence spatiale. “À pleine vitesse, il faut environ une journée pour déplacer tous les segments d’à peine 1 millimètre. Soit environ la même vitesse à laquelle l’herbe pousse”.

Source : NASA