Téléchargement illégal : le piratage atteint des sommets en 2023, avec un pays en tête

Le piratage de films est un phénomène mondial, qui varie selon les pays. Une étude de MUSO et Kearney a analysé le trafic des sites pirates en 2023, et a révélé des tendances surprenantes, avec le Canada en tête et le Brésil en baisse.

Téléchargement illégal
  • Une étude a classé les pays selon le volume et l’évolution du piratage de films entre 2018 et 2023.
  • Le Canada se distingue comme le pays où le piratage est le plus actif et le plus croissant.
  • Le Brésil affiche une baisse notable, due aux actions du gouvernement et aux offres légales.

Une étude récente, menée par MUSO et Kearney, a analysé le trafic des sites de piratage de films dans le monde en 2023. Les résultats montrent, une nouvelle fois, une forte progression du piratage vidéo, avec des disparités selon les pays.

Si la France est l’un des pays où on pirate le plus, c’est le Canada qui se démarque comme le pays où le piratage est le plus actif et le plus croissant. À l’inverse, le Brésil affiche une baisse notable. Ces tendances reflètent les mutations du piratage vidéo, face aux mesures de répression et aux offres légales. On pense notamment aux créateurs de T411, qui ont écopé de plusieurs années de prison et d’une amende record.

Le Canada, champion du piratage vidéo

L’étude de MUSO et Kearney a classé les pays selon le nombre de visites sur les sites de piratage de films et son évolution entre 2018 et 2023. Elle a ainsi identifié quatre profils de pays : les«  hotspots », où le piratage est élevé et en hausse, les « régions en rémission », où il est élevé mais en baisse, les « risques de croissance » où il est faible mais en hausse, et les « signes positifs », où il est faible et en baisse.

À lire : Téléchargement illégal : voici les 10 films les plus piratés du moment

Téléchargement illégal par pays
Téléchargement illégal par pays © Musk

Le Canada se situe clairement dans la catégorie des hotspots, avec une progression de près de 50 % des visites sur les sites pirates en 5 ans, atteignant 90 visites par habitant en 2023.

Ce chiffre place le Canada en tête du classement mondial, devant la Russie, la France et l’Espagne. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation, comme le coût élevé des abonnements aux services de streaming légaux, la disponibilité limitée de certains contenus, ou encore la faiblesse des sanctions contre le piratage.

Le Brésil, un exemple de lutte contre le piratage vidéo

À l’inverse, le Brésil fait partie des « régions en rémission » avec une diminution significative du piratage vidéo. Le pays a enregistré une baisse de 30 % des visites sur les sites pirates entre 2018 et 2023, passant de 60 à 42 visites par habitant.

Cette tendance s’explique par les actions menées par le gouvernement brésilien, qui a renforcé la législation contre le piratage et multiplié les opérations de blocage et de fermeture des sites illégaux. Le Brésil a aussi favorisé le développement des offres légales de streaming, qui proposent des contenus variés et accessibles à des prix compétitifs.

Des situations contrastées dans le reste du monde

L’étude de MUSO et Kearney révèle également des situations contrastées dans d’autres pays. Certains pays, comme l’Inde, le Nigeria ou le Ghana, connaissent une forte croissance du piratage, liée à l’amélioration de l’accès à l’internet haut débit.

D’autres pays, comme les États-Unis, affichent une augmentation de leur taux de piratage, malgré un volume absolu élevé mais des visites par habitant relativement basses. Enfin, certains pays, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou le Japon, montrent des signes « positifs », avec un faible et décroissant piratage vidéo, grâce à une offre légale attractive et à une sensibilisation accrue du public.