Avec des millions investis dans les campagnes contre le téléchargement illégal, est-ce que cette méthode est efficace ? Des chercheurs ont mené l’enquête avec des résultats surprenants, du moins pour les hommes.
- Des chercheurs ont mené une étude pour savoir si les campagnes anti-piratage sont efficaces
- Les hommes exposés à ces campagnes affichent une hausse de leur envie de télécharger de 30%
- Pour les femmes, c’est le contraire avec une baisse entre 15 et 20%
Le piratage prend de l’ampleur au fil et l’année 2023 marque une explosion de la pratique. Les autorités font tout pour réduire le téléchargement illégal et certains FAI comme Orange Belgique songent à s’en prendre aux internautes qui piratent. Mais la lutte est-elle vraiment efficace ? Une étude s’intéresse aux réactions psychologiques face aux campagnes anti-téléchargement.
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Est-ce que les campagnes anti-piratage sont efficaces ?
La question se pose face aux efforts des ayants droit pour ne pas pirater. Depuis des dizaines d’années, les campagnes se multiplient pour enrayer le téléchargement illégal et les auteurs parlent toujours d’un succès dans leur communication, forcément. L’étude menée par des chercheurs porte sur la réactance des individus face à ces tentatives de limiter la pratique.
En psychologie sociale, la réactance est un mécanisme de défense psychologique mise en œuvre par un individu qui tente de maintenir sa liberté d’action lorsqu’il la croit supprimée ou menacée. Elle peut être importante lorsqu’il se sent poussé à croire ou faire quelque chose, ici l’arrêt du téléchargement illégal.
Les chercheurs ont utilisé le principe de réactance, auprès d’hommes et femmes, en se basant sur leur intention de télécharger illégalement et leur position face à cette pratique. Trois campagnes ont été présentées aux participants tandis qu’un groupe ne l’a pas été en tant qu’élément de contrôle :
- Get It Right, une campagne de type prosocial invitant à passer par des plateformes légales et à ne pas pirater
- La campagne Crimestoppers qui parle des risques inhérent au piratage comme l’infection par des malwares et des virus
- Les réponses graduées, c’est-à-dire un processus de sanction progressive comme la loi Hadopi
Mais quels sont les résultats de cette étude ? Les voici et ils sont très surprenants pour les hommes :
- La campagne Get It Right ne fonctionne pas, les participants n’ont aucune envie de ne pas pirater et leur réactance reste la même, hommes comme femmes
- La campagne Crimestoppers a eu des résultats différents. Les hommes sont encore plus favorables au téléchargement illégal (+30%) mais c’est le contraire pour les femmes, on parle d’une baisse (entre 15 et 20%) de leur envie de pirater.
Le téléchargement illégal ne cesse sa progression
Depuis plusieurs années, le piratage augmente face à la multiplicité des offres. Pour voir tel contenu, il faut s’abonner à telle plateforme et ainsi de suite. Il en va de même pour les rencontres sportives dont les droits sont réparties ici et là, ce qui amène une énorme facture en fin d’année pour suivre ses compétitions favorites. Une précédente étude suggérait aux ayants droit d’apporter de meilleures options aux consommateurs, comme l’a fait le streaming musical, plutôt que d’adopter la répression comme seule stratégie.
Bien évidemment, les internautes ont leur responsabilité et le téléchargement illégal reste une pratique totalement illégale qui fait perdre de l’argent aux ayants droit. Les multinationales ne sont pas les seules à le subir, les distributeurs de petits films ou les développeurs de jeux indépendants sont également touchés. Ces structures fragiles ont les reins moins solides que des conglomérats.