Un récent article du New York Time dénonce la présence de livres contrefaits sur Amazon. Un phénomène ancien et mal contrôlé par le géant américain qui assure faire le maximum pour lutter contre ce problème.
Amazon fait-il suffisamment pour lutter contre la contrefaçon de livre ? C’est la question que pose en substance TheNew York Times dans un article où il raconte les déboires de la maison d’édition Antimicrobial Therapy qui publie notamment un guide de référence auprès du milieu médical « The Sanford Guide to Antimicrobial Therapy ».
Sur la version américaine d’Amazon, de nombreux commentaires font état de la piètre qualité d’impression de l’exemplaire qu’ils ont reçu rendant le livre à la limite du lisible. La maison d’édition s’est donc lancée dans une série d’achats afin de vérifier par elle-même l’étendue des dégâts. Le constat est sans appel : seuls 4 exemplaires sur les 34 achetés étaient des originaux. Tous les autres n’étaient que des contrefaçons. Et cela que les achats aient été effectués auprès d’Amazon directement ou auprès de vendeurs tiers présents sur la Marketplace.
Des contrefaçons vendues à l’insu d’Amazon
Mais comment Amazon se retrouve à vendre des produits contrefaits en son nom ? Le problème proviendrait d’un service proposé aux vendeurs lorsqu’il s’agit de produits parfaitement identiques. Dans ce cas,Amazon met en commun son stock et celui des vendeurs tiers les déchargeant ainsi d’une partie de la logistique. Cela présente des avantages pour les vendeurs -moins de gestion, donc moins de coûts – mais cela explique aussi comment Amazon peut, à son insu, expédier des contrefaçons.
Si les livres techniques, souvent plus chers que des romans, sont une cible privilégiée des faussaires, ils ne sont pas pour autant les seuls concernés. Ainsi pendant plus de 18 mois Amazon proposait un exemplaire contrefait du Crime de l’Orient-Express d’Agatha Christie malgré les plaintes des lecteurs dans les commentaires.
Jusqu’à 20% de chiffre d’affaires détourné
La maison d’édition Antimicrobial Therapy estime que c’est 15 à 20% de son chiffre d’affaires qui aurait été détourné. Mais quitter la plate-forme d’Amazon s’avère compliqué, voire impossible, tant le géant américain est devenu incontournable dans les ventes de livres.
L’article a fait rapidement réagir Amazon par l’intermédiaire de son Blog. Le vendeur rappelle avoir investi, rien qu’en 2018, pas moins de 400 millions pour lutter contre la contrefaçon aussi bien en personnel qu’en technologie.
Concernant « The Sanford Guide to Antimicrobial Therapy » en particulier, Amazon déclare s’être rapproché de l’éditeur afin de pouvoir mettre en place toutes les mesures nécessaires pour faire cesser la contrefaçon.
Si Amazon minimise le nombre de lecteurs concernés par cette affaire en particulier, il reconnait que son travail n’est pas terminé. Et achève en déclarant « Nous n’arrêterons pas tant que [la contrefaçon]ne sera pas à zéro. »
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