Quand les fans s’emparent de Stranger Things
Chaque été a droit à sa série événement. En 2015, nous avons eu Mr. Robot (et Sense8 aussi, dans une certaine mesure). Cette année, sans crier gare, Netflix a créé la surprise avec Stranger Things. Il faut dire que le diffuseur a mis les petits plats dans les grands, avec cette série tout droit sortie des années 80 : scénario, casting et reconstitution sont irréprochables. Stranger Things est une véritable pépite télévisuelle. À tel point qu’il y a fort à parier qu’une autre saison soit déjà en préparation chez Netlfix, même si le diffuseur se fait prier pour l’annoncer officiellement.
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Les fans n’ont pas attendu quant à eux pour imaginer une suite aux aventures de Mike et de sa bande de copains. Le Web a eu tôt fait de s’emparer de cette nouvelle série et les fanfictions pleuvent sur les forums et les réseaux sociaux spécialisés. Mais les fans vont encore plus loin, puisque certains se prennent à recréer de nouvelles bandes-annonces et de magnifiques cover arts, à lancer un avis de recherche sur l’un des personnages de la série ou à imaginer un jeu vidéo exploitant l’univers si oppressant de la série. Voici donc un petit florilège de ces « produits dérivés » les plus réussis.
[Alerte spoiler]
Il est bien sûr conseillé d’avoir vu la série avant de lire notre dossier. Ignorer cet avertissement c’est s’exposer à de nombreux spoilers. Vous êtes prévenus.
[/fin de l’alerte spoiler]
Comment Stephen King a influencé la série… et est devenu fan !
Les créateurs de la série ont été piocher dans différents films des années 80 pour insuffler à Stranger Things cette atmosphère si particulière. Parmi toutes ces influences, il en est une qui est omniprésente tout au long des huit épisodes que compte la série : il s’agit des romans de Stephen King. De Shining à Carrie, en passant par Stand By Me (Le Corps), on retrouve dans la série bon nombre d’allusions aux romans et nouvelles de l’auteur. Les frères Duffer, ont même confié qu’ils auraient aimé réaliser un remake du téléfilm Ça, adapté du célèbre roman de l’écrivain américain.
Si le projet leur a été refusé à l’époque par Warner, ils ont finalement eu leur revanche : Stephen King lui-même a adoré la série. L’auteur a ainsi tweeté, quelques jours après sa diffusion : « Stranger Things est un pur plaisir. Il mérite un A+. Ne le manquez pas. Winona Ryder iradie. » L’écrivain à succès semble en savoir davantage sur l’avenir de la série, puisque deux jours plus tard, il avançait l’affirmation suivante : « Stranger Things : est-il possible que l’homme diabolique avec les cheveux blancs ne soit pas mort ? Restez à l’écoute. »
Bref, si l’auteur a été conquis par la série et a déjà une information capitale en poche, ne peut-on imaginer qu’il soit impliqué dans la prochaine saison ?
Un concept de jeu d’aventure
Si les jeux vidéo ont connu leurs balbutiements dans les années 80, notamment avec la Atari 2600 dont il est question dans Stranger Things, un game designer a eu l’idée de s’inspirer de la série pour créer une ébauche de jeu d’aventure façon Lucasarts. Jacob Janerka a ainsi publié deux GIFs animés issus de l’univers de la série. On peut y découvrir les personnages de Joyce et Jim dans la maison, mais également le monde à l’envers. Un curseur semble quant à lui indiquer quelques objets avec lesquels on peut interagir comme le marteau, les pilules ou les lumières.
Les plus beaux fanarts
Si l’affiche de Stranger Things restitue parfaitement l’atmosphère si particulière des films des années 80, voilà que les fans s’essaient de leur côté à créer leurs propres covers. Et le résultat est parfois spectaculaire, comme en attestent les quelques créations présentées ci-contre. L’un d’entre eux s’est même pris à imaginer sa propre couverture de BD (en bas à droite). Il semble par ailleurs que le personnage d’Eleven soit au cœur de toutes les attentions tant la jeune fille est représentée dans ces créations.
Le blog tuto.com a recensé une cinquantaine de fanarts, mais il y en a d’autres qui se créent quasiment tous les jours, donc impossible d’être réellement exhaustif.
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Une série bourrée de références
La principale chose qui frappe quand on découvre les premiers épisodes de Stranger Things, ce sont bien évidemment ses références. La série est taillée pour faire renaître les émotions des films de Spielberg, de John Carpenter, de Richard Donner ou de Ridley Scott de cette époque. Une ambition que les créateurs n’ont d’ailleurs pas cachée, expliquant au site HitFix qu’ils avaient « repensé aux trucs qu'[ils] adoraient dans l’enfance et [ont] essayé de capturer l’essence de tout ça ». Afin de faire le compte des inspirations, ne serait-ce que visuelles, de la série, le réalisateur et journaliste français Ulysses Thevenon a décidé de la mettre face à ses références. Dans sa vidéo, on découvre ainsi clairement en quoi la série Netflix s’inspire de ET, des Goonies, d’Alien, mais aussi de Rencontre du 3e Type ou de Poltergeist.
Portée disparue : on recherche toujours Barb
Même si le personnage de Barb n’apparaît que très peu et disparaît rapidement, la jeune femme semble avoir conquis le cœur des spectateurs. Des YouTubeurs lui ont rendu hommage en chanson et en vidéo à cette adresse : https://youtu.be/MrVxHd7LGgM. Certains ont même créé une affiche « Disparue » placardée dans la rue. En lieu et place du numéro de téléphone qu’il convient normalement de composer au cas où l’on disposerait d’informations pour la retrouver, on trouve quelques phrases bien senties comme « Et alors ? », « Barb qui ? », « Qui ça intéresse ? ». Des petites répliques qui auraient très bien sortir de la bouche de la principale intéressée.
Une jaquette de VHS créée par un fan
Quoi de plus symbolique des années 80 que les cassettes VHS ? Si l’on retrouve des références à de nombreuses musiques, à des films, à des appareils photo, à des jeux de plateau ou même à une console dans Stranger Things, il n’y est cependant quasiment pas fait mention de la fameuse cassette VHS. Sur Instagram, iamsteelberg a tenté de corriger cette erreur en créant lui-même une fausse cassette de la série de Netflix. Bien évidemment, il ne s’agit que du boîtier et de la jaquette, mais on retrouve le film transparent, les autocollants de prix ou de format, la mention « Hi-Fi Stereo » et même un code, comme si elle avait été empruntée au vidéo club.
Stranger Things en mode 8 bits
Comme la série se déroule dans les années 80, il était logique que des designers créent une animation digne de cette période. Ils ont donc imaginé une longue vidéo entièrement réalisée à l’aide de graphismes en 8 bits et d’une petite musique soundchip. Les dessins sont pixelisés à souhait, l’animation est tout bonnement parfaite et la musique, qui reprend le thème général de la série, pourrait être tout droit sortie d’une NES ou d’un C64. La vidéo est visible sur YouTube et dure plus de 3 minutes : elle résume l’intégralité de la saison, donc si vous ne l’avez pas encore vue, évitez de lancer la séquence présente sur YouTube.
Des guirlandes codées
C’est l’un des ressorts scénaristiques de la série. Une fois disparu, Will parvient à communiquer avec ses proches à l’aide de guirlandes de Noël. Alors que sa mère a fixé la guirlande au mur et écrit des lettres dessus, il parvient à allumer les ampoules correspondant au message qu’il souhaite lui faire passer. Bien conscient du phénomène de la série, Netflix a créé un outil permettant aux internautes de créer leurs propres messages à l’aide de guirlandes. Sur le site StrangerGif, la plateforme invite les internautes à saisir leur message dans un champ de texte, avant qu’il ne soit généré sous forme de guirlande dans un GIF animé en cliquant sur « Create ». Celui-ci peut alors être partagé sur Facebook, sur Twitter ou n’importe quelle autre plateforme.
Une seule erreur de tournage trouvée
Nul doute que tous ceux qui ont travaillé sur la série ont fait consciencieusement leur travail. La reconstitution des lieux, des vêtements, des objets de l’année est poussée à l’extrême. Tout est d’époque, que ce soit les vélos de la bande de commun, la vieille télévision cathodique que regarde Eleven chez Mike, les posters qui ornent les murs de Jonathan, le vieux téléphone à cadran dont se sert Joyce… A l’exception d’un élément : la voiture que conduit Barb. Comme le fait le remarquer un fan de la série, qui a analysé tous les véhicules de chaque épisode, Il s’agit d’une Volkswagen Cabrio, laquelle n’est sortie qu’en 1988… Alors que la série est sensée se dérouler en 1983. Bon, la production a failli faire un sans-faute, mais le résultat reste quand même époustouflant.
Des pizza bien étranges
Il n’y a pas que Netflix qui tente de surfer sur le succès de Stranger Things. A Brooklyn, la pizzéria Chez Vinnie s’est en effet inspirée des personnages de la série pour renommer certaines de ses recettes. Sur Instagram, elle a ainsi publié plusieurs photos de ses pizzas du jour, à chaque fois en référence à l’un des personnages de la série. On a ainsi pu découvrir les Barbecue, Barbohydrates et Barbroiled en hommage à Barbara, ou les Demogherkin, Upsoy’o Down et Dpt of Pennergy en hommage au Demogorgon. Malheureusement, il semble que depuis le 10 août dernier la pizzéria se soit mise à la page des Jeux Olympiques et ait mis fin à ces références. Jusqu’à la saison 2 ?
Le mystère des lumières oranges résolu
Si tous les éléments de décors et les véhicules sont authentiques (à l’exception de la voiture de Barb, comme évoqué précédemment), il est un mystère qui a mis longtemps à être résolu. Pourquoi les phares présents sur les vélos des enfants sont-ils orange ? Car encore aujourd’hui, ce genre de lumière est nécessairement blanche pour éclairer la route et pour être correctement repéré par les automobilistes. Alors pourquoi la production qui s’est évertuée à reconstituer point par point les années 80 se serait-elle trompée sur la couleur des phares ? Là encore, la réponse nous provient d’un fan de la série. Il s’agit en fait d’une mince feuille de plastique qui adapte la luminosité de l’élément sur lequel il est posé, en fonction des projecteurs lumineux employés pendant le tournage. Bon, pas vraiment une erreur de tournage cette fois, mais un juste un petit problème de production difficilement évitable. L’honneur est sauf.
Des concept arts du monde à l’envers
Sur sa page Facebook, le designeur Aaron Sims, qui a travaillé sur l’esthétique de la série, a publié quelques illustrations conceptuelles qu’il a réalisées pour le monde à l’envers. On peut y découvrir une ville délabrée envahie de poussière et de matière organique, mais aussi une faille dimensionnelle qui se niche dans un mur ou des feux tricolores ravagés par le temps, les éléments et l’atmosphère toxique. Également à l’origine du monstre de la série, le « Démogorgon », il s’est notamment inspiré des travaux de Guillermo del Toro ou H.R. Giger (Alien), comme le raconte le cocréateur de la série, Matt Duffer au site Variety : « Si vous deviez rencontrer quelque chose d’une autre dimension, ça a intérêt à être très bizarre. On a commencé à jouer avec ces inspirations et on a fini avec la créature que vous voyez dans la série ».