Wizama, c’est une société bretonne née de l’envie de deux frères de créer le parfait accord entre jeu de société et console de jeu vidéo. C’est ainsi qu’est apparue la SquareOne, première console de cette startup bien française. Dévoilée au CES de Las Vegas en janvier dernier, elle doit sortir avant la fin de l’année.
Et il ne faut pas s’y tromper au risque de froisser ses créateurs, Franck et Damien Botta. Malgré un unique écran tactile de 19 pouces, il ne s’agit pas d’une tablette, mais bien d’une console. Tout l’art est de remplacer ici les boutons par des objets physiques. On peut ainsi utiliser des cartes, des pions ou tout autre accessoire compatible, à savoir disposant d’un capteur NFC.
Des pièces physiques en action
La SquareOne est bardée de capteurs. 26 entourent déjà son écran. Ceux-ci accueillent les cartes à jouer ou décors et donnent une multitude de possibilités. Connecté en Bluetooth un bol se tient à côté pour jeter des dés NFC. Sur l’écran, ce sont des pions qui se déplacent. Leur position est en permanence reconnue.
Sur le prototype que nous avons pu essayer, nous n’avions que des pièces basiques. Néanmoins, WiZama rêve déjà à des figurines réalistes, comme on peut en avoir dans les jeux de plateau modernes. Et on rêve avec eux. Un Zombicide ou un Company of Heroes, pour prendre un titre plus récent encore, sur un tel support, ce serait le pied.
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L’ensemble est régi par le système, conçu sur une base Unix, qui connaît les règles de chaque jeu. Plus besoin donc de se farcir le manuel avant de débuter une partie. À l’instar d’un jeu vidéo, les participants d’une partie sur la SquareOne sont guidés. Tutoriels, comptage des points et mises en place sont compris dans le package. Plus de raison de refuser une partie de jeu de plateau avec ça.
Un plateau interactif et dynamique
L’autre intérêt de la SquareOne est de proposer un environnement graphique modulable, interactif et dynamique. Si les jeux présentés sur son prototype sont mignons, mais assez simples graphiquement, WiZama tend vers un idéal : GTA IV. Travaillés sous Unity, les jeux pourraient atteindre le niveau de finesse du titre de Rockstar.
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On imagine alors les prouesses que cela pourrait donner en termes de décor pour un Dungeon Crawler ou un jeu d’affrontement. En puisque les pièces physiques pourront interagir avec le décor, cela promet des parties palpitantes et visuellement spectaculaires.
Le design présenté ici n’est pas définitif. La console est encore amenée à évoluer avant sa sortie. Totalement autonome, elle est équipée d’une batterie. Celle-ci lui confère trois heures de jeu loin d’une prise de courant, assure Damien Botta.
Elle sera livrée avec un matériel de base comprenant un jeu de cartes, des pions et un dé. Cinq jeux seront inclus dans la console. Assez basiques, ils permettent d’appréhender son fonctionnement et de s’amuser dès sa sortie de boîte. Aucun jeu solo n’est prévu. La SquareOne est pensée pour rassembler les gens autour d’elle.
WiZama vise les grosses licences
Son modèle économique pourrait se baser sur deux axes. On aura un magasin en ligne avec des jeux utilisant le matériel contenu d’office. Si un jeu nécessite des éléments spécifiques (cartes, figurines), ceux-ci devront être acquis en boutique. En ce qui concerne les prix, ils ne sont pas fixés, mais le tarif minimal sera de 5 euros pour la copie numérique d’un jeu, sans accessoires.
WiZama est censé se rapprocher d’éditeurs de jeux de plateau pour étoffer son offre. Lors de notre entretien, Damien Botta évoquait ainsi des noms comme Star Wars ou Dark Souls. Des licences qui ne peuvent qu’attiser notre curiosité.
En l’état, le concept est intéressant. Si de grands noms venaient à le suivre, on tiendrait un nouveau support à suivre. Reste un détail de taille, son prix : 399 €. Autant dire que le catalogue devra être à la hauteur. Pour ce tarif, on peut se payer quelques jeux de plateau traditionnels.