L’entreprise SpaceX, via la FCC américaine, a demandé à l’ITU l’autorisation de placer un grand nombre de satellites StarLink en orbite : en tout, SpaceX demande l’autorisation de lancer 30 000 satellites supplémentaires !
Le 7 octobre dernier, la FCC (Federal Communications Commission) a déposé auprès de l’ITU (International Telecommunication Union) pas moins de 20 demandes individuelles pour le compte de SpaceX. En tout, ces demandes concernent 30 000 satellites Starlink qui devront se situer à des inclinaisons et altitudes différentes. C’est 15 fois le nombre total de satellites actifs actuellement en orbite.
Jusqu’à 30 000 satellites supplémentaires en orbite
A l’heure actuelle la constellation de satellites Starlink, le projet de réseau Internet à haut débit par satellite d’Elon Musk, se compose de “seulement” 62 satellites. Les deux premiers modèles de test (Tintin A et B), lancés en février 2018, on atteint une altitude de 514 km pour une inclinaison de 97,44°. Le principal lancement à ce jour a eu lieu en mai dernier : 60 satellites ont rejoint une altitude comprise entre 440 et 550 km, pour une inclinaison d’environ 53°.
Après cinq semaines, seuls 57 se sont avérés fonctionnels, et deux supplémentaires vont servir à tester la ré-entrée dans l’atmosphère. On est donc encore loin des 12 000 satellites prévus à l’origine. SpaceX espère en effet de déployer dans une première phase presque 1600 satellites à une altitude de 550 km, (24 plans orbitaux de 66 satellites chacun), et un peu plus de 2800 satellites à une altitude supérieure à 1100 km. Les nouvelles demandes auprès de l’ITU couvrent des altitudes allant de 328,3 km à 580 km, et des inclinaisons allant de 30° à 97,7°.
Le grand nombre de satellites Starlink prévus fait toutefois craindre une augmentation du nombre potentiel de débris spatiaux, avec comme risque ultime le syndrome de Kessler, à l’origine de l’intrigue du film Gravity. Le risque de “rencontre” ou de collision avec d’autres satellites déjà en orbite va également augmenter : l’ESA a déjà du modifier la trajectoire d’un de ses propres satellites pour éviter une collision avec l’un des microsatellites Starlink.
La pollution lumineuse spatiale est également un problème relevé par les astronomes : la magnitude des satellites peut être comparable à celle de Sirius (une des étoiles les plus brillantes). Entre les satellites du projet Starlink, ceux de la constellation Kuiper d’Amazon (3250 prévus) et ceux de OneWeb (650 satellites), on estime qu’une centaine de satellites seront à terme visible à n’importe quel instant dans le ciel. La constellation des 60 premiers satellites Starlink s’était d’ailleurs faite remarquée après le lancement, le “train” de satellites étant parfaitement visible à l’œil nu…
Source : ITU