Test SNES Classic Mini : faut-il craquer pour la console rétro de Nintendo ?

Image 1 : Test SNES Classic Mini : faut-il craquer pour la console rétro de Nintendo ?
7/10

Nintendo Classic Mini: Super Nintendo

  • nintendo classic mini: super nintendo
    118.74€
  • 118.74€
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On aime
  • La fonction replay
  • Deux manettes !
  • Star Fox 2
  • L'ajout de jeux (non officiel)
  • Les jeux en 60 Hz…
On n’aime pas
  • … mais uniquement en anglais
  • Le prix
Verdict :

Un an après la Nes Mini, Nintendo nous refait le coup de la console rétro compacte. La SNES passe à la moulinette plutôt brillamment. Son prix demeure prohibitif, mais quelques évolutions bien senties aident à faire passer la pilule. On a droit à deux manettes avec des câbles plus longs, mais aussi à une fonction Replay qui permet de corriger son jeu à tout moment. Cette SNES Mini célèbre aussi le lancement officiel de Star Fox 2, 21 ans après. Mais tout n’est pas rose puisque l’entière sélection des jeux n’est disponible qu’en langue anglaise. Pas de souci pour Super Mario, mais plus problématique pour Final Fantasy III, par exemple.

Ça y est, la madeleine de Proust annuelle de Nintendo est sortie. Après la NES Classic en 2016, c’est au tour de la Super NES de se décliner dans une réédition compacte gavée de jeux qui fleurent bon les années 90.

Big N a mis les bouchées doubles pour proposer une meilleure expérience de jeu, notamment via quelques petites améliorations bien senties comme les décors entourant l’image 4:3 ou la fonction replay.

Mais l’on se demande alors, est-ce que Big N a su gommer les imperfections de la NES Classic Mini et surtout vaut-elle son pesant de cacahuètes, soit en monnaie réelle, près de 80 € ?

Une fois passé le verni de la nostalgie, voyons ce qu’il faut attendre de cette SNES Classic Mini.

>>> [Test] NES Classic Mini : on craque pour la console rétro ?

Non, pour les jeux en versions américaines

Derrière la trogne toute mignonne de la SNES Classic Mini se cache en réalité un émulateur basique intégré dans des composants identiques à ceux de la NES Classic Mini. Nintendo n’a pas cherché à innover et reprend sa formule à l’identique, jusque dans les jeux dont on a droit qu’aux versions américaines.

Certainement pour faciliter sa distribution à travers le monde, Nintendo a choisi de ne pas localiser sa nouvelle console rétro, à l’instar de la NES Classic Mini l’an dernier.

Image 2 : Test SNES Classic Mini : faut-il craquer pour la console rétro de Nintendo ?Contra III (Probotector en Europe)Si jouer à Donkey Kong ou Punch-Out! dans la langue de Shakespeare n’est pas gênant, ce n’est pas la même paire de manche pour Zelda A Link to the Past, Secret of Mana ou Final Fantasy III (FF VI chez nous, d’ailleurs), des titres scénarisés et pleins de dialogues.

Le niveau de langue requis n’est pas élevé, mais il risque tout de même de bloquer certains joueurs, notamment les plus jeunes. Ajoutons que le choix de n’inclure que des Roms américaines va jusqu’à modifier certains jeux. On pense par exemple à Contra III. Connu chez nous sous le nom de Probotector, il met en scène des humains alors qu’en Europe il s’agissait de robots.

Heureusement, le bilan linguistique n’est pas que négatif. Dans les années 90, les versions américaines des jeux Super Nintendo fonctionnaient en 60 Hz, contre 50 Hz pour les versions européennes. Un gain de framerate qui offrait une bien meilleure fluidité dont on peut donc profiter aujourd’hui sur l’ensemble des jeux inclus dans la SNES Classic Mini.

Oui, pour la fonction replay intelligente

C’est la grande nouveauté de cette SNES Classic Mini. « Une fonction inédite qui vous permet de revenir jusqu’à cinq minutes en arrière dans un jeu depuis votre dernière sauvegarde », explique Nintendo.

Sobrement nommée « replay », elle permet de mettre cette nouvelle console sur un pied d’égalité avec les émulateurs actuels, notamment ceux disponibles sur Raspberry Pi (Retropie, Recalbox, etc.), concurrents directs de cette SNES compacte.

Si la NES Mini introduisait la sauvegarde sur des jeux qui en étaient dépourvus à l’origine, la SNES Mini va plus loin en permettant aux joueurs de corriger leur jeu en direct. Enfin presque.

Image 3 : Test SNES Classic Mini : faut-il craquer pour la console rétro de Nintendo ?La fonction replay de la SNES MiniContrairement aux émulateurs sus-cités, la fonction replay de la SNES Classic Mini ne se déclenche pas à la volée. Elle nécessite d’appuyer sur le bouton Reset de la console, puis de sélectionner dans le menu du jeu le fichier de sauvegarde à partir duquel on souhaite rétablir la partie et enfin de choisir le moment de retour en jeu.

On en conviendra, la manipulation est fastidieuse et pas des plus rapides. Néanmoins, c’est sans doute-là tout son intérêt. Sur Recalbox, par exemple, il suffit de presser deux touches de la manette pour rembobiner le jeu à loisir. Une opération tellement simple qu’on finit par en abuser jusqu’à en perdre le sel du jeu et son intérêt.

Le fait de compliquer l’accès à la fonction replay de la SNES Classic Mini oblige le joueur à ne pas tenter n’importe quoi et rester concentré sur sa partie. Néanmoins, il sait que s’il rate un saut décisif dans Castlevania IV ou se fait abattre bêtement dans Starfox, il n’est plus obligé d’affronter le Game Over, comme dans les années 90.

Oui, pour Star Fox 2

C’est la cerise sur le gâteau. Avec la SNES Classic Mini, Nintendo se décide enfin à lancer officiellement Star Fox 2.

Suite des aventures de Star Fox (Star Wings, en Europe), cet épisode aurait dû voir le jour en 1996. Il avait la particularité d’utiliser une puce Super FX 2 directement intégrée à la cartouche du jeu afin d’améliorer les calculs 3D des graphismes. Autant dire qu’il poussait la Super Nintendo dans ses retranchements. Mais voyant les résultats visuels qu’obtenait Sony avec sa PlayStation, Nintendo se résolut à abandonner Star Fox 2 et concentrer ses efforts sur la Nintendo 64.

Image 4 : Test SNES Classic Mini : faut-il craquer pour la console rétro de Nintendo ?Star Fox 2Pourtant le développement du jeu était achevé à 90 %. C’est cette ROM qui a longtemps circulé sur Internet. Pour la sortie de la SNES Mini, Nintendo a achevé le travail et l’a même emballé dans un papier cadeau. C’est de cette manière que se présente le titre sur le menu de la console. Et son ouverture se mérite puisqu’il est obligatoire de terminer le premier niveau de Star Fox pour accéder à sa suite. Une idée amusante qui renforce l’intérêt.

Les fans de la série y retrouveront des éléments de gameplay repris dans les épisodes suivants, que ce soit Star Fox 64, Command ou même le récent Zero. Néanmoins, cette plongée dans ce nouveau jeu rétro est de courte durée. Comptez une heure de jeu en prenant votre temps pour en voir le bout.

Oui, parce qu’elle n’est pas limitée à 21 jeux

Sortie de sa boîte, la SNES Classic Mini n’offre que 21 jeux et la sélection faite par Nintendo peut prêter à débats. Néanmoins, il est (officieusement) possible de régler ce détail.

À l’instar de la Nes Classic Mini, il est possible d’ajouter de nouvelles Roms dans la nouvelle console rétro de Nintendo. De même, les plus aventuriers iront jusqu’à y émuler d’autres consoles, de la GameBoy à la PC Engine, en passant par la Mega Drive, etc.

>>> La NES Mini peut maintenant lancer les jeux SNES, Game Boy et Megadrive

Image 5 : Test SNES Classic Mini : faut-il craquer pour la console rétro de Nintendo ?Pour ce faire, il faut pirater la machine, via hakchi2, un logiciel développé par le hacker russe ClusterM, déjà responsable du hack de la Nes Classic Mini. L’opération n’est que logicielle et demeure assez peu complexe. De nombreux tutoriels sont déjà disponibles pour la mettre en oeuvre. Attention, cette modification fait sauter la garantie.

Ainsi déverrouillée, la SNES Classic Mini est encore plus intéressante, d’autant plus que les jeux ainsi ajoutés profitent des fonctionnalités avancées de la console, à savoir la sauvegarde à la volée ou encore le replay.

Une solution qui siéra parfaitement aux collectionneurs puisque, rappelons-le, il est illégal d’utiliser la Rom d’un jeu que l’on ne possède pas déjà physiquement.

Oui, pour la longueur des câbles

Tatsumi Kimishima, PDG de Nintendo, a dû lire les multiples plaintes des consommateurs qui s’étaient retrouvés à moins d’un mètre de leur TV avec la NES Classic, la faute à un câble de manette trop court. 90 cm et pas un de plus.

Un an plus tard, Nintendo a compris la leçon. Plus besoin d’acheter de câbles HDMI de trois mètres ou autres rallonges. La manette de la SNES Classic Mini est équipée d’un câble d’1,5 mètre.

Mais si l’on veut chipoter, on dira que Nintendo ne fait pas non plus un carton plein. En effet, si le câble est déjà beaucoup plus long, il est encore loin des 2,30 mètres de la manette de la SNES de 1992.

Image 6 : Test SNES Classic Mini : faut-il craquer pour la console rétro de Nintendo ?Néanmoins, l’affaire est rattrapée par l’intégration de deux manettes dans le pack de la SNES Classic Mini. Plus besoin de partir à la chasse à la manette supplémentaire, tout est compris de base.

À noter que ces manettes ne sont pas USB, mais au format propriétaire de Nintendo, le même qui équipait la manette de la NES Classic Mini, mais aussi la manette classique sortie originellement pour la Wii. À noter que cette dernière est pourvue de nombreux boutons supplémentaires ainsi que de deux sticks analogiques. Une bonne nouvelle pour ceux qui seraient tentés d’installer d’autres émulateurs sur la SNES Classic Mini (ou sa version NES, de facto).