Le 23 mars 2022, le Conseil d’Administration de Renault Group s’est réuni et a décidé la suspension des activités de l’usine Renault de Moscou.
La décision soudaine de Renault de stopper son usine russe arrive suite à l’appel du chef de la diplomatie ukrainienne au Boycott de la marque française dans le monde. Seulement, Renault est également l’actionnaire majoritaire du leader russe automobile Avtovaz. Le constructeur français, pressé de réagir vite, est en difficulté. « Le Groupe évalue les options possibles concernant sa participation dans Avtovaz, tout en agissant de manière responsable envers ses 45 000 salariés en Russie. »
« Renault, Auchan, Leroy Merlin doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre russe, cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes, les viols », a déclaré Zelensky dans une allocution par liaison vidéo à l’Assemblée nationale française.
Renault est largement implanté en Russie
Le constructeur automobile fait partie des entreprises occidentales les plus exposées à la Russie, où elle génère 8 % de ses bénéfices aux dires de la firme Citibank. D’après le Dailymail, la société craint que la sortie de Russie ne compromette le redressement de l’entreprise, qui a renoué avec les bénéfices en 2021 après deux ans de pertes. Et ce serait principalement grâce à sa participation de 69 % dans Avtovaz, qui est à l’origine de la marque automobile Lada. Avtovaz représentait la moitié du bénéfice courant de sa division automobile l’an dernier.
À lire aussi > Guerre en Ukraine : l’iPhone quitte la Russie, Apple coupe les ponts
En conséquence, le constructeur français revoit déjà à la baisse les prévisions concernant l’année à venir.
• Une marge opérationnelle du Groupe de l’ordre 3 % (vs ≥ 4 % précédemment) ;
• Un free cash-flow opérationnel de l’Automobile positif (vs ≥ 1Md€ précédemment).
Conseil d’administration de Renault Group
À lire aussi > Ukraine : l’Europe veut interdire Russia Today et Sputnik dans l’UE
Pour maintenir ses performances, Renault devrait redoubler d’attention quant à la gestion de ses coûts. Les conséquences sur sa politique en terme d’emploi et sur ses partenariats ne devraient pas tarder à se montrer.
À lire aussi > La Russie bloque Twitter, Facebook et les médias occidentaux
« Le Groupe poursuit sa politique commerciale axée sur la valeur, renforce sa compétitivité et accélère son programme de réduction des coûts. »
Renault n’est pas la seule entreprise française vivement critiquée pour le maintien de son activité en Russie. Le géant de l’énergie Total et le groupe alimentaire Danone sont directement concernés. Auchan et Leroy Merlin bénéficient aussi d’une implantation importante sur le sol russe.
Sources : Communiqué de Presse de Renault Group, Dailymail