Plus d’un tiers de la banquise de l’Antarctique risque de s’effondrer dans la mer si les températures mondiales augmentent de 4 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, en raison du réchauffement climatique, selon une nouvelle étude de l’université britannique de Reading.
L’effondrement de la banquise risque de libérer des “quantités inimaginables” d’eau dans la mer, ce qui pourrait avoir un impact direct sur l’augmentation du niveau des mers.
Un tiers de ces plateformes de glace représente l’équivalent d’un demi-million de kilomètres carrés. Cela comprendrait également 67 % de la superficie des plateformes de glace de la péninsule Antarctique.
Des chercheurs de l’université de Reading ont déclaré qu’en limitant l’augmentation de la température à 2°C, il serait possible de réduire de moitié la zone à risque et éviter une augmentation radicale du niveau des mers. Le niveau de la mer montait encore plus vite que prévu d’après une autre étude.
La région a enregistré des records de chaleur en 2020
Pour ne rien arranger à la situation, 2020 est l’année la plus chaude depuis des décennies en Antarctique. Le constat a été le même à plusieurs endroits du globe, puisque la Sibérie et le continent arctique ont également battu de nouveaux records de chaleur. Les premières victimes d’une nouvelle augmentation des températures dans les années à venir seront les plateformes de glace.
Les plateformes de glace ne sont pas des blocs de glace solides. En effet, elles sont constituées de couches avec de la neige fraîche au sommet. Les couches de neige s’accumulent et se compactent au fil des saisons. Au milieu se trouve une couche appelée “firn”, qui contient des poches d’air qui absorbent l’eau de fonte chaque été comme une éponge. Si la température augmente, celles-ci pourraient bien libérer toute l’eau stockée.
“Les glaciers sont des tampons importants qui empêchent une élévation incontrôlée du niveau de la mer. Lorsqu’ils s’effondrent, cela ressemble à un bouchon géant que l’on retire d’une bouteille, permettant à une énorme quantité d’eau de pénétrer dans la mer.”, ont noté les scientifiques.
Même en l’absence de réchauffement continu, la déstabilisation de la plateforme de glace de l’Antarctique garantirait l’accélération des taux de fonte et l’élévation du niveau de la mer pendant un siècle ou plus. Il devient alors urgent de réguler le réchauffement climatique comme le prévoit l’accord de Paris à l’échelle mondiale.
Dans l’accord de Paris, 197 pays ont accepté l’objectif de maintenir les températures mondiales “bien en dessous” de 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour les limiter à 1,5 degré Celsius.
Source : Space