- Un design qui a fait ses preuves
- Le processeur et l’autonomie au top
- Le prix défiant toute concurrence
- N’en attendez pas trop de ses capteurs photo
- Pas d’USB-C
- Color OS un peu confus
Certes, le Realme 3 Pro souffre de quelques défauts, à commencer par son “vieux” port USB et par Color OS. Mais au regard de ses performances, de son design et surtout de son prix, l’appareil vaut franchement le coup que l’on s’y intéresse. Avec ce smartphone, Realme vient clairement marcher sur les plates-bandes de Xiaomi. En somme, un coup dur pour la concurrence qui va rapidement devoir contre-attaquer si elle ne veut pas se laisser distancer.
Fraîchement débarqué dans l’Hexagone, le constructeur Realme s’attaque au marché français avec son Realme 3 Pro. Si Realme ne vous dit rien, c’est normal. L’entreprise est encore très jeune puisque fondée en mai 2018. En revanche, sa maison mère ne devrait pas vous être totalement inconnue. Car derrière Realme se cache en réalité BBK Electronics, un géant chinois à qui l’on doit des marques comme Oppo, Vivo et OnePlus. Pas étonnant donc que l’on trouve sur le Realme 3 Pro le même « fork » d’Android que sur les téléphones Oppo. Et que le Realme 3 Pro reprenne le même coloris bleu-violacé que celui du RX 17 Pro sorti en fin d’année dernière.
Mais alors, pourquoi sortir un nouvel appareil sous une autre marque ? Quels changements apporte-t-il face aux smartphones Oppo et OnePlus ? Ne cherchez pas l’innovation à tout prix sur le Realme 3 Pro. Là où les autres marques se consacrent aux appareils de milieu et de haut de gamme (voire de très haut de gamme avec Oppo), Realme s’intéresse aux plus démunis ou à celles et ceux qui ne souhaitent pas dépenser des folles dans un smartphone.
1. Oui, parce qu’il n’a rien à envier aux autres en termes de design
En sortant le Realme 3 Pro pour la première fois de sa boîte, on ne peut s’empêcher de penser aux appareils Oppo. Nous avons reçu pour notre test l’édition Lightning Purple, composée d’un dégradé de bleu et de violet à l’arrière. Certes, c’est assez voyant et ça change des smartphones de noir vêtus, mais c’est finalement assez réussi aussi. Des bords bien arrondis, un dos incurvé et un poids de 175 grammes font de cet appareil un smartphone classieux, à défaut d’apporter une réelle innovation.
À l’arrière du Realme 3 Pro, on trouve un double capteur photo et son flash, ainsi qu’un capteur d’empreinte digitale. Notez au passage que le téléphone est également capable de reconnaître votre visage via son capteur avant. Bon point : ce module de reconnaissance faciale répond au quart de tour et permet de déverrouiller l’appareil immédiatement, sans aucun temps de latence.
À l’avant, on découvre un écran de 6,3″ pourvu d’une petite encoche destinée au capteur à selfie. Sur le côté droit se situe le bouton de mise sous tension, tandis que le côté gauche accueille les boutons de volume. Notez que l’accès à ces boutons n’est pas nécessairement évident, surtout quand on est gaucher et que l’on a tendance à tenir l’appareil bien au centre de la paume. L’appareil semble davantage conçu pour les droitiers que pour les gauchers, même si ceux-ci trouveront un compromis en remontant légèrement l’appareil.
Avec son écran de 6,3″ donc, le Realme 3 Pro est à ranger dans la case des smartphones de grande taille, même si l’on trouve encore plus grand, comme le Huawei P Smart Z récemment testé (et l’on parle bien de smartphone, et non de phablette comme le Note10 de Samsung). Enfin, signalons la présence d’un filtre de protection à l’avant de l’appareil. Si l’initiative est de plus en plus répandue, on remarque néanmoins que sur ce modèle de téléphone en particulier, le filtre ajoute une petite protubérance à la surface de l’écran. Il en résulte des bords assez tranchants, notamment vers le haut de l’appareil, là où il convient de passer le doigt régulièrement pour consulter les notifications. C’est moyen…
Oui, parce qu’il a tout ce qu’il faut en matière de puissance
L’appareil est équipé d’un Snapdragon 710, un processeur que l’on retrouve sur le Nokia 8.1, l’Oppo Reno ou le Xiaomi Mi 8 SE. Il s’agit d’un modèle qui a déjà fait ses preuves : vous pouvez tout attendre de lui, ou presque. Même si nous connaissions déjà les résultats, nous l’avons soumis à notre batterie de tests habituels et réalisés à l’aide de Geekbench, 3DMark, PCMark et Antutu. Certes, les jeux les plus gourmands en 3D subiront quelques saccades, mais pour le reste, vous pouvez lui faire confiance les yeux fermés. Le Snapdragon 710 tient la route et remplira son dur labeur au quotidien.
Quant à l’autonomie de l’appareil, elle est plutôt très bonne. Nanti d’une batterie de 4045 mAh, ce smartphone est capable de fonctionner un peu plus d’une journée et demie sans sourciller. Rappelons que nous effectuons systématiquement nos tests d’autonomie sur plusieurs jours et « en situation ». Nous faisons appel aux fonctions de téléphonie, de GPS (1 h/j), de streaming vidéo (1 h/j), de lecture audio (1 h/j), de jeu (30 min/j), et bien sûr nous consultons à outrance le Web et notre boîte mail.
Bref, le smartphone ne chôme pas et il s’en tire plutôt bien, même s’il ne peut prétendre égaler des smartphones comme le Huawei P Smart Z (un tout petit peu plus cher, mais pas beaucoup plus) ou l’Asus ZenFone 6 (nettement plus onéreux quant à lui).
Oui mais sans plus pour la photo
Ce smartphone profite d’un double capteur photo à l’arrière de 16 MP (ouverture de f/1.7) + 5 MP (ouverture de f/2.4). À l’avant, il dispose d’un capteur à selfie de 25 MP (ouverture de f/2.0). Que peut-on en attendre pour la prise de vue ? Sans être transcendant, le Realme 3 pro remplit son office.
En pleine lumière, l’appareil délivre des photos relativement correctes. Bien que tirant légèrement sur le jaune, les couleurs sont dans l’ensemble respectées. Si le contraste est lui aussi surélevé (mais trop non plus), les clichés que l’appareil restitue sont quand même de bonne qualité. On peut zoomer en x3 ou 4x sur une section de la photo sans subir un bruit trop prononcé. Notez que les photos ci-dessous ont été réalisées un jour de beau temps (24° à Paris), mais par ciel nuageux.
En faible luminosité, le Realme 3 Pro ne s’en tire pas trop mal non plus. Nous avons réalisé plusieurs tests avec une source lumineuse à proximité. Bien que le bruit soit quand même prononcé quand on zoome un tant soit peu sur une partie de l’image, les sujets s’y trouvant restent reconnaissables. Ce n’est pas si mal pour un smartphone dans cette gamme de prix. Au passage, retenez que l’appareil n’offre aucune « mode nocturne », mais qu’il se parvient à se débrouiller tout seul pour capter un maximum de lumière en fonction des circonstances.
Le mode portrait délivre quant à lui des clichés dont le sujet mis au premier plan est convenablement détouré. L’effet bokeh est satisfaisant, même si encore une fois les photos ont tendance à tirer sur le jaune.
Non, parce qu’il y a quelques points à revoir
C’est l’un des points négatifs de l’appareil : ici point d’USB-C, mais un bon vieux port microUSB 2.0. L’appareil profite néanmoins de la technologie de charge rapide VOOC, la même dont disposent les téléphones Oppo. Le constructeur annonce qu’il est possible de charger l’appareil en 30 minutes à hauteur de 50%. Mais on aurait vraiment apprécié que Realme préfère un port USB-C, quitte à rogner sur d’autres avantages du smartphone.
Autre petite déception : Color OS. Cette surcouche, ou ce « fork » pour être plus précis, en est déjà à sa 6e version. Nous avons certes aimé la présence d’un tiroir d’applications, chose qui n’est pas toujours disponible sur les forks d’Android. Les possesseurs d’un smartphone Xiaomi en savent quelque chose.
Mais les réglages de Color OS restent finalement assez confus. Il vous faudra passer un bon moment avant de retrouver un environnement à peu près correct, sans application alternative et désuète. D’autant que l’environnement souffre de quelques bugs et de traductions approximatives ou peu courante. Les possibilités de déverrouillage sont perdues au fin fond du menu Paramètres. L’option de réglage de mise en veille se nomme “extinction automatique de l’écran”, alors que la totalité des concurrents la nomme tout simplement “veille”. Ce ne sont peut-être que des détails, mais retenez que c’est en fait l’ensemble du Fork qui est conçu de la sorte.
Oui, parce que son prix est une excellente affaire
Le Realme 3 Pro existe en deux versions : la première dispose de 4 Go de RAM et de 64Go de stockage et s’affiche à 199 €. La seconde profite de 6 Go de RAM et de 128 Go d’espace se voit commercialisée à 249 €. L’appareil existe par ailleurs en deux coloris : Nitro Blue ou Lightning Purple.
Avec un tel prix et un tel processeur, impossible de trouver mieux. Certes, on peut toujours s’intéresser au Redmi Note 7 de Xiaomi, qui dispose quant à lui d’un port USB-C… Mais son processeur est moins puissant (il s’agit d’un Snapdragon 636). Bref, le Realme 3 Pro est une vraie belle affaire, à condition d’accepter de faire quelques concessions.
Enfin, si ce téléphone est officiellement distribué en France, c’est uniquement par le biais du site Web du constructeur. Vous ne le trouverez pas ailleurs, pour l’instant.