Il y a deux ans, une adolescente française s’est suicidée alors qu’elle était victime de harcèlement scolaire. Ses parents ont finalement décidé de porter plainte contre TikTok, accusant l’algorithme de lui avoir recommandé des vidéos qui n’ont fait qu’amplifier sa détresse.
En 2021, Marie, 15 ans, s’est donnée la mort. Cette adolescente de Cassis était une grosse utilisatrice de TikTok dont le caractère addictif a déjà été pointé du doigt à plusieurs reprises. Sur le réseau social, elle avait notamment posté une vidéo dans laquelle elle évoquait sa souffrance quotidienne à l’école. La jeune fille était victime de harcèlement visant son poids.
Dans la foulée de la publication de son témoignage, l’algorithme lui avait recommandé automatiquement de nombreuses vidéos traitant de thèmes similaires. Elle avait finalement fini par se suicider, quelques semaines plus tard.
Deux ans plus tard, ses parents ont décidé de porter plainte contre la plateforme pour “provocation au suicide”, “non-assistance à personne en péril” et “propagande ou publicité des moyens de se donner la mort”, révèle franceinfo. C’est la première fois qu’une telle plainte est déposée en France contre TikTok.
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TikTok visé par une plainte après le suicide d’une adolescente
C’est bien l’algorithme du réseau social qui est pointé du doigt, celui-ci étant accusé d’avoir amplifié l’état de détresse dans laquelle Marie se trouvait. “TikTok a évidemment sa part de responsabilité dans le passage à l’acte”, dénonce Laure Boutron-Marmion, avocate des parents.
Après avoir exprimé son mal-être “expressément”, la jeune fille a été assaillie par des contenus recommandés. “Par l’algorithme, l’adolescente a reçu en masse ces vidéos qui sont sur le même thème et qui ne peuvent que conduire à être encore plus mal”, pointe l’avocate. Alors qu’une enquête est ouverte pour les faits de harcèlement scolaire dénoncés, le parquet de Toulon indique que la plainte contre TikTok justifie une analyse poussée.
Ce n’est pas la première fois que l’algorithme de TikTok est accusé d’inciter le adolescents vulnérables à se suicider. Lors d’une audition en mars dernier au Congrès, un parlementaire avait notamment évoqué la mort d’un jeune auquel l’application avait suggéré en amont des vidéos incitant au suicide.