Il y a quelques semaines, Elon Musk profitait d’une remise de prix en Allemagne pour annoncer la construction de l’usine européenne de Tesla dans la banlieue berlinoise. On a depuis appris les raisons de ce choix.
Avec quelques 10 000 emplois à la clef, de très nombreuses villes européennes sont entrées en compétition pour tenter de séduire les équipes de Tesla et les motiver à y installer leur usine. Dans une interview récente donnée au magazine anglais Auto Express, il a donné la principale raison de l’exclusion du Royaume-Uni de la compétition.
Tesla freiné par le Brexit
Elon Musk a été franc avec le magazine, l’incertitude liée au Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne a été le facteur clef pour ne pas établir la Gigafactory dans ce pays. Il est en effet important pour une usine de maintenir un fonctionnement constant, et dans le cas de Tesla, cela passe par des importations et des exportations régulières. Un changement de législation pourrait alors empêcher la production résultant dans une perte financière importante. Ce n’est pas le seul constructeur automobile à craindre l’impact du Brexit dans la manufacture automobile en Grande-Bretagne. Ainsi Nissan, qui vient de signer un accord avec EDF, a déjà annoncé que si le Brexit venait à interférer dans le fonctionnement à flux tendu de leur usine située dans le nord de l’Angleterre, il pourrait être amené à la déménager.
Pour Tesla, la France n’était pas si attirante que ça
La France est restée plus longtemps en lice. L’année dernière, Elon Musk tweetait sur la possibilité d’installer l’usine à la frontière franco-allemande, pour bénéficier en plus de la proximité du siège et de l’usine d’assemblage Tesla située aux Pays-Bas. L’Alsace croisait alors les doigts, mettant en avant la présence du groupe PSA et de l’écosystème automobile l’accompagnant. Ségolène Royale avait même proposé le site de la centrale nucléaire de Fessemheim dont le premier réacteur devrait être arrêté en février 2020. Châteauroux avait essayé de se placer comme ville candidate, de même que Melun.
Mais c’est bien Berlin qui a décroché les faveurs de Tesla. Si Elon Musk a mis en avant une ingénierie allemande « extraordinaire », il semble que ce soit d’autres facteurs qui soient entrés en ligne de compte. On évoque le coût du foncier en France, supérieur à l’Allemagne. On parle aussi d’une présence plus grande de talents dans les domaines de l’électronique et de l’informatique en général du côté allemand, la réputation de Berlin vue de la Silicon Valley est meilleure que celle de Paris en tant que nid de startups. Enfin, la question des ressources humaines est aussi évoquée avec une image à l’étranger qui n’est pas toujours au goût des grands patrons, notamment à cause des grèves.
L’Allemagne, futur leader de l’automobile électrique ?
Toutefois, il faut reconnaitre que l’Allemagne ne manque pas d’attrait pour un fabricant automobile visant le segment de la berline haut de gamme occupé au niveau mondial par Audi, qui vient de mettre à jour le logiciel de son e-tron 55, BMW et Mercedes, dont la trottinette électrique ne devrait plus tarder. De plus, Angela Merkel a annoncé le mois dernier une volonté de voir déployer un million de stations de recharge à l’horizon 2030. Même si l’Allemagne est pour l’instant en retard sur la France dans l’adoption des véhicules électriques, notamment grâce à la Renault Zoé, cela pourrait ne pas durer, notamment avec la volonté de Volkswagen de devenir numéro « Un mondial de la mobilité électrique d’ici 2025 » grâce, entre autres, à l’I.D.3, la future Golf électrique.
Source : InsideEVs