CATL, le groupe chinois numéro un mondial de la batterie pour voitures électriques est prêt à casser ses prix, mais uniquement pour ses meilleurs clients chinois.
Avec la fin annoncée des véhicules thermiques, les voitures électriques et leurs batteries deviennent le terrain d’une concurrence acharnée, et il semblerait que la Chine gagne à ce jeu-là. En effet, CATL, le fabricant numéro un mondial de batteries pour voitures électriques va réduire ses prix, mais seulement pour ses clients chinois. Ceux-ci pourront donc proposer leurs véhicules à des prix défiants toute concurrence.
Le géant bénéficie d’une position dominante avec une part de marché de 37% qui lui permet de s’autoriser de beaux cadeaux pour fidéliser ses meilleurs clients. En échange d’un engagement d’approvisionnement à hauteur de 80%, CATL leur proposera des contrats très avantageux.
Ces contrats impliquent un prix fixe sur une durée de trois ans, peu importe l’évolution du cours du lithium sur les marchés, métal primordial à la fabrication des batteries. Surtout, CATL appliquera un tarif de 27 000 € la tonne, alors que le cours actuel est de 64 000 €. Imbattable pour Nio, LI Auto, Huawei ou Zeekr, qui seraient déjà engagés dans la signature de cette offre selon la presse chinoise.
Tesla ne profitera pas de cette baisse de prix des batteries
Si les seuls clients à pouvoir bénéficier de ces généreuses ristournes sont chinois, c’est probablement pour des raisons hautement politiques. Alors que Tesla figure parmi ses plus gros clients, CATL n’aurait pas proposé au constructeur américain ce type de contrat. L’entreprise d’Elon Musk devra faire sans, alors qu’elle vient de baisser significativement ses prix.
Ce n’est probablement pas une coïncidence alors qu’en août dernier les Etats-Unis votaient l’Inflation Reduction Act. Ce texte impose notamment une production locale des véhicules électriques et de leurs batteries.
Cette loi prévoit jusqu’à 369 milliards de dollars de subventions destinés entre autres à la production de véhicules électriques. La Chine a ainsi contesté la loi américaine devant l’Organisation Mondiale du Commerce, et en novembre dernier la ministre du Commerce chinoise exhortait les États-Unis à respecter leurs obligations devant l’OMC.