Une équipe de chercheurs est parvenue à établir une relation entre stress et cheveux blancs. Des tests sur des rats soumis à un stress intense ont démontré que le neurotransmetteur lié au stress provoque la disparition des cellules souches à l’origine de la pigmentation.
Les croyances populaires associent le stress aux cheveux blancs. Elles ont d’ailleurs mené à des expressions, notamment « se faire des cheveux ». Elle serait née au cours du XIX siècle à partir d’une simple observation : suite à un choc émotionnel, certaines personnes ont vu leurs cheveux blanchir rapidement.
Ce phénomène a pu être observé par des médecins sans qu’il n’ait jamais pu être expliqué. Le British Medical Journal rapporte notamment un cas de blanchiment particulièrement rapide des poils. En 1902, une jeune ayant assisté à une scène d’égorgement a vu la moitié de ses poils pubiens blanchir en une seule journée. L’ancienneté des faits et leur rapidité laissent une grande part de doute, pourtant le phénomène n’est pas isolé, et intuitivement on lie les émotions à l’apparition de cheveux blancs.
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En l’absence de lien direct de cause à effet, la communauté scientifique est longtemps restée perplexe. Dans un article paru sur Nature, une équipe de spécialistes des cellules souches et de la régénération a mis en évidence la relation entre stress et cheveux blancs. Elle est même parvenue à expliquer le processus cellulaire par lequel les cheveux perdent leur pigmentation.
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Le stress provoque la disparition des cellules souches à l’origine de la couleur des cheveux
Pour étudier le phénomène, les scientifiques ont dû mettre en place un protocole animal rigoureux, quoiqu’assez terrible et cruel pour les pauvres cobayes. Ils ont en effet tenté de faire blanchir les poils de rats noirs soumis à différents facteurs de stress. Ils ont finalement retenu le stress induit par la nociception, une injection qui active les récepteurs de la douleur.
Les chercheurs se sont ensuite intéressés à deux types de cellules. Les mélanocytes différenciés, qui produisent le pigment dans le poil, et les cellules souches des mélanocytes. Ils ont alors constaté que la noradrénaline, le neurotransmetteur lié au stress, provoque la disparition des cellules souches dans les bulbes des poils. Le phénomène ne prend que quelques jours, et les poils privés de pigment le sont définitivement.
Le stress n’est pas le seul facteur qui semble influer sur la pigmentation des cheveux et des poils. D’autres études ont montré que des facteurs environnementaux, des mutations et certains médicaments sont également à l’origine d’un blanchiment. Dans tous les cas, le processus prend au moins quelques jours. Les cas de dépigmentation très rapides comme celui du British Medical Journal restent toujours inexpliqués.
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Source : Nature via Popular Science