Après nous être occupé de comparer en photo l’iPhone 14 Pro à ses prédécesseurs, voici venu notre grand comparatif du Pixel 7 Pro. Face à lui, deux ténors : son aîné, le Pixel 6 Pro, et l’iPhone 14 Pro d’Apple.
Les appareils photo compacts sont déjà dépassés par les smartphones depuis quelque temps. Avec son minitéléobjectif, le Pixel 7 Pro parvient à ringardiser les appareils photo bridges en se hissant parmi les meilleurs photophones du marché.
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Le laboratoire français DXOMark a d’ailleurs publié des résultats en ce sens. Il classe le nouveau smartphone de Google en première position de son classement photo, ex aequo avec le Honor Magic4 Ultimate. D’après lui, il “offre une expérience caméra équilibrée sur l’ensemble des fonctionnalités évaluées.”
La formule de Google est savamment pensée, faire travailler en bonne intelligence le SoC (système regroupant les processeurs, notamment) avec ses algorithmes. Quoi de mieux pour cela que de faire sa propre puce. Après le Tensor G1 des Pixel 6, Google sort le Tensor G2 pour les Pixel 7. Cette puce lui permet notamment “de débloquer des expériences exclusives, comme une expérience photo en mode nuit plus rapide que jamais, le flou cinématique et le zoom Super Res”, nous explique-t-il.
Pixel 7 Pro | Pixel 6 Pro | iPhone 14 Pro | |
Ultra grand-angle | 12 mpx, f/2.2, 126˚ | 12 mpx, f/2.2, 114˚ (17mm) | 12 mpx, f/2.2, 120˚ (13 mm) |
Grand-angle | 50 mpx, f/1.9 (25 mm) | 50 mpx, f/1.9 (25 mm) | 48 mpx, f/1.8, (24 mm) |
Téléobjectif | 48 mpx, f/3.5, x5 optique / x30 numérique (120mm) | 48 mpx, f/3.5, x4 optique / x20 numérique (104mm) | 12 mpx, f/2.8 (77 mm) |
Selfie | 10,8 mpx, f/2.2 (21 mm) | 11,1 mpx, f/2.2 (20 mm) | 12 mpx, f/1.9 (23 mm) |
Place maintenant à notre flopée de clichés qui font s’affronter les Pixel 6 Pro, Pixel 7 Pro et l’iPhone 14 Pro, un smartphone vendu 1329 € contre 899 € pour le Pixel 7 Pro. A noter que nous n’avons fait qu’une prise de chaque photo. Nous n’avons pas cherché à améliorer le rendu, mais plutôt reproduire une situation réelle de prise de vue instantanée.
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Capteur principal
Dans l’ensemble les deux Pixel et l’iPhone offrent un très bon rendu sur leur capteur principal. En plein jour, la colorimétrie est juste. Les Pixel surexposent un peu plus que l’iPhone qui mise plus sur le contraste. Mais c’est sur les détails que l’on observe une différence.
Par exemple, le panneau au centre de la photo est parfaitement lisible sur les Pixel 6 Pro et 7 Pro, beaucoup moins sur l’iPhone 14 Pro. On perd avec lui des détails à cette distance. De plus, en jouant trop sur son contraste, le smartphone d’Apple est moins net aussi sur la façade en pierre de la maison de droite. Son ensoleillement est trop poussé. Les anfractuosités des pierres sont mieux préservées chez Google. Plus flagrant, le feuillage de la haie qui est totalement bouchée sur l’iPhone 14 Pro alors qu’on le distingue parfaitement sur les Pixel.
De nuit, l’iPhone 14 Pro présente beaucoup de bruit par rapport aux smartphones de Google. Dans cette chambre d’enfant, le mur est bien mieux présenté sur les Pixel. Précisons que ces clichés ont été pris dans le noir. La seule source lumineuse provenait de l’escalier derrière nous. Côté colorimétrie, on reconnaît toujours Google à sa manière de rendre un blanc exact même lorsqu’il est censé être déformé par une source lumineuse plus jaune. Nous en avions déjà discuté avec le constructeur, il s’agit d’un parti pris.
En extérieur, le Pixel 7 Pro est celui qui prend le moins de lumière. Ça se joue à peu, mais on le voit sur les halos lumineux des lampadaires.
Capteur principal, justesse colorimétrique
Concernant la justesse colorimétrique, elle est identique sur les trois smartphones. À savoir que l’on a un très bon respect des teintes. Les couleurs sont bien saturées et ne tirent pas sur le fluo. Attention cependant à l’exposition au soleil qui peut mettre en difficulté l’un ou l’autre. Ici l’iPhone 14 Pro dégage du coup un jaune un poil désaturé. Pour le Pixel 7 Pro, c’est une perte de détails dans la mosaïque. En revanche, ils sont les seuls à offrir un premier plan net (l’herbe) alors que la mise au point est faite sur l’oeuvre.
Capteur principal – mode portrait
Le portrait est un exercice périlleux. Les plus observateurs peuvent toujours trouver à redire sur un tel cliché. Le bokeh peut présenter des imperfections.
Ici, le meilleur résultat est présenté par l’iPhone 14 Pro. Aucune erreur de détourage. Le flou est équilibré. D’un autre côté, le rendu manque de détails. Les taches de rousseur, certes fines, sont gommées par le smartphone d’Apple. Google fournit un rendu moins lisse, plus brut, mais plus riche aussi. Côté flou artistique, on observe un raté sur le Pixel 7 Pro au niveau de l’oreille.
De nuit, on pourrait de prime abord donner ses lauriers à l’iPhone 14 Pro, son travail est très bon, mais c’est sans compter sur les capacités de réglages de luminosité et contraste des Pixel. Ici, on met un exemple du Pixel 7 Pro sur lequel on a modifié ces paramètres. Le rendu est aussi bon qu’Apple. En automatique, en revanche, c’est l’iPhone qui donne le meilleur résultat bien qu’il ne corresponde pas aux conditions lumineuses, respectées par les Pixel.
Capteur ultra grand-angle
C’est amusant, mais on peut appliquer les mêmes observations aux capteurs ultra grand-angle des Pixel 6 Pro, Pixel 7 Pro et iPhone 14 Pro que celles de leurs capteurs principaux. Dans les trois cas, on a affaire à des 12 mégapixels. Concernant l’angle de prise de vue, le Pixel 7 Pro est plus proche de l’iPhone 14 Pro. Le plan est plus large. Aucune déformation sur les bords de l’image, sur ce point les trois sont de bons élèves. Encore une fois, l’iPhone 14 Pro donne un rendu très attractif, qui flatte la rétine avec un contraste poussé, mais au détriment de certains détails.
De nuit, le Pixel 7 Pro n’est pas le plus à son aise en ultra grand-angle. Il est difficile de rendre correctement ce champ labouré. Aucun des trois clichés n’est parfait, mais le Pixel 7 Pro est le seul à livrer une bouillie de pixels en second plan. Toute la partie centrale de la photo est floue.
Téléobjectif en zoom optique et numérique
Avec son Pixel 7 Pro, Google a remplacé le bloc optique à lentilles mouvantes du Pixel 6 Pro par un minitéléobjectif à focale fixe. Avec la puissance de ses algorithmes travaillant de concert avec le Tensor G2, le constructeur est en mesure de proposer des clichés zoomés d’une qualité jamais atteinte sur mobile.
En zoom x2, les Pixel 7 Pro, Pixel 6 Pro et iPhone 14 Pro font jeux égales.
En x5, l’iPhone 14 Pro se laisse distancer sur les détails par les deux Pixel. Les écritures des panneaux et de la plaque de rue ne sont pas lisibles sur son cliché.
En x10, l’écart se creuse encore et le Pixel 7 Pro devance ses opposants avec une meilleure conservation des détails.
Même son de cloche en x15, l’agrandissement maximal de l’iPhone 14 Pro. Toujours moins de détails chez lui. Sur le Pixel 6 Pro, c’est le feuillage des arbres qui tient plus de la peinture que de la photographie. Le Pixel 7 Pro tire une fois de plus son épingle du jeu.
En x20, il n’y a plus que les deux Pixel de Google. Même constat que précédemment, le Pixel 7 Pro offre un meilleur rendu, plus détaillé surtout sur les premiers plans.
Enfin vient le x30. Seul le Pixel 7 Pro permet ce niveau de zoom. Si sur grand écran le niveau de détails est amoindri, l’image n’est pas composée d’aplats baveux. On peut même obtenir des plans tout à fait exploitables comme ce cheval.
Comme l’an dernier avec le Pixel 6 Pro, Google parvient à proposer un splendide téléobjectif. De plus, il a la bonne idée d’être stabilisé, ce qui facilite grandement les prises de vue.
Mais il y a un mais. De nuit, le comportement du zoom du Pixel 7 Pro est tout à fait différent. D’après nos observations, il est convaincant jusqu’à x8 en très basse luminosité. Au-delà, on a un cliché trop sombre. Dans le noir complet, impossible de l’exploiter, tout comme le zoom du Pixel 6 Pro. Là, l’iPhone 14 Pro est en meilleure posture bien que le rendu soit de mauvaise qualité.
Ajoutons qu’en faible luminosité, on a tendance à jouer manuellement sur le contraste et la luminosité du Pixel 7 Pro pour obtenir un résultat plus net et lumineux.
Capteur ultra grand-angle – mode macro
Google et Apple ont attendu 2022 pour céder à la mode de la photo macro. Les Pixel 7 Pro et iPhone 14 Pro peuvent donc s’affronter sur ce terrain. Nous avons tout de même mis le Pixel 6 Pro en lice en utilisant son zoom.
Le résultat est hétérogène. La proposition de l’iPhone 14 Pro est plus “pétante”. Ses couleurs sont très saturées, mais moins naturelles que celles du Pixel 7 Pro. La précision est là. On fait la mise au point à quelques centimètres du sujet. Si l’iPhone 14 Pro donne plus de relief aux éléments photographiés en macro, la mise au point est plus restreinte, concentrée sur le centre du cliché. Le Pixel 7 Pro prend du recul et apporte de la netteté sur l’ensemble de l’image. Le rendu colorimétrique est aussi plus juste.
Via son zoom optique, le Pixel 6 Pro n’est pas à la ramasse bien que les textures soient moins mises en avant.
Capteur selfie
Les selfies pris par les trois smartphones de ce comparatif se valent. Ils sont tous de très bonne facture. Si l’on souhaite s’attarder sur les détails en affrontant les clichés en taille réelle, on s’aperçoit qu’en mode portrait, les Pixel conservent mieux les contours, ne coupant pas les poils de barbe par exemple. En revanche, le détourage des contours est plus doux sur l’iPhone 14 Pro.
Mais ce qui nous surprend le plus, c’est le piqué offert par le Pixel 6 Pro. Étonnamment, il surpasse son successeur et l’iPhone 14 Pro sur ce point. On en veut pour preuve le reflet du soleil sur les pommettes. Le relief des aspérités de la peau est très bien mis en valeur et surtout le résultat est plus net que le Pixel 7 Pro et moins surexposé que l’iPhone 14 Pro.
Bilan
Nous louons les performances du Pixel 7 Pro. Avec un smartphone qui ne prend pas un centime entre deux générations – contrairement à de nombreux concurrents – Google parvient pour autant à améliorer son concept. Néanmoins, il reste quelques axes à retravailler.
Ainsi, s’il a longtemps été champion de la photo de nuit, on a l’impression que Google s’est un peu perdu avec le Pixel 7 Pro, surtout lorsqu’on utilise son zoom. Ce même zoom fait pourtant des merveilles jusqu’en x8 de nuit et en plein jour sur tous ses niveaux. Avec un agrandissement repoussé en x30, Google arrive à proposer un résultat correct pour ce niveau de zoom. Surtout, tous les niveaux inférieurs sont améliorés par rapport au Pixel 6 Pro.
Mais ce dernier ne démérite pas et parvient à coiffer son descendant sur le piqué des clichés. De nombreuses fois nous l’avons préféré grâce à son supplément de profondeur sur certaines photos.
Sur le plan de la fidélité colorimétrique, le Pixel 7 Pro est un champion, tout comme son prédécesseur. L’iPhone 14 Pro est en retrait. Il en fait un peu trop avec des couleurs saturées par moment et un contraste trop poussé, venant parfois gâcher certains détails.
Mais il ne faut pas s’y tromper, ces trois smartphones sont de très bons photophones. C’est un match au sommet qui induit donc que l’on pinaille par moment sur des détails. La bonne surprise que nous n’attendions pas, c’est la tenue du Pixel 6 Pro qui s’avère encore un redoutable concurrent après un an de commercialisation.
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