- la qualité de la prise de vue
- l'autonomie meilleure que sur le Pixel 3 XL
- Au revoir les traces de doigt à l'arrière (un détail ?)
- le placement du bouton de mise sous tension
- les performances en demi-teinte du processeur
- le prix face à la concurrence
Sans révolutionner totalement le marché des milieux de gamme, Google livre ici un smartphone aux qualités indéniables, que soit du côté de la photo, de la prise en main ou de l’autonomie. Saluons également le grand retour de la prise Jack (elle nous avait manqué). En revanche, on était en droit d’obtenir un processeur un peu plus puissant, notamment quand on compare le prix de l’appareil à celui de la concurrence. L’absence de port microSD constitue également un frein à l’adoption de ce téléphone. En bref, un sympathique smartphone, mais peut mieux faire.
Il y a un peu de plus de six mois, Google créait la sensation avec sa nouvelle gamme de smartphones : les Pixel 3 et Pixel 3 XL. Si les deux appareils souffrent de quelques lacunes, notamment en matière d’autonomie et surtout de gamme tarifaire, ils profitent néanmoins d’un atout de taille : leur capteur photo dorsal réalise de véritables prouesses, que ce soit en pleine lumière comme en faible luminosité.
Pour celles et ceux que les prix des deux smartphones rebutaient, Google a décidé d’en sortir des versions allégées. Les « Pixel 3a » et « Pixel 3a XL » ressemblent donc énormément aux modèles sortis l’année dernière, mais s’affichent à des tarifs beaucoup plus intéressants. Ils s’affranchissent en conséquence de quelques composants, tout en changeant au passage de tailles. Faut-il s’attendre pour autant à des appareils au rabais ? Peut-être pas. Nous avons entrepris de commencer nos tests par la plus grande version de l’appareil, l’édition XL (il fallait bien faire un choix). Nous ne manquerons pas d’éprouver la mouture plus petite du smartphone, le Pixel 3a. Alors, on craque ou pas pour le Pixel 3a XL de Google ?
5 raisons de craquer (ou pas) pour le Pixel 3a XL
1 – Oui et non pour son design
Quand on extrait le Pixel 3a XL de sa boîte, on se dit qu’on a affaire au même modèle que le Pixel 3 XL. On y trouve le même dos uni (blanc dans notre cas, mais l’appareil existe aussi en noir), le même logo logé en bas de l’appareil, le même capteur d’empreinte, le même capteur photo… Sur les côtés, on profite toujours d’un bouton coloré de mise sous tension et d’un autre dédié au réglage sonore. A ce sujet, Google continue à se démarquer de la concurrence en plaçant le bouton d’allumage au-dessus du bouton de volume, ce qui n’est pas forcément du goût de tout le monde. Pour le reste, on dispose toujours d’un appareil à la très bonne prise en main, avec son dos non brillant, que d’aucuns jugeront trop “plastique”, mais parfait pour éviter les traces de doigt.
Non, au premier coup d’œil, il n’existe pas beaucoup de différences entre le 3a XL et le 3 XL, à part peut-être le port Jack 3,5 mm, qui fait son grand retour sur ce modèle. Disparu depuis le Pixel 2, la petite prise si chère aux amateurs de casques filaires est ici logée sur le haut de l’appareil. Mais c’est surtout en allumant l’appareil que l’on note immédiatement une grosse différence : le 3a XL a perdu son encoche par rapport au 3 XL. Dans le cas qui nous intéresse ici, le capteur photo frontal et le haut-parleur sont logés dans une bande noire située en haut de l’écran… Tout ce qui y a de plus classique, en réalité. Les détracteurs de l’encoche y trouveront leur compte. Les autres argueront que l’on y perd en surface d’affichage.
Les différences ne s’arrêtent pas là. Là où le Pixel 3 XL dispose d’un écran 6,3″ QHD+, celui du nouveau Pixel 3a XL perd quelques pouces et en définition maximale. Il s’agit en fait d’un appareil de 6″ en FHD+. Bon point, en revanche : on conserve un écran OLED.
Au final et en termes de design, le Pixel 3a XL hérite des mêmes atouts et des mêmes inconvénients que son prédécesseur, à quelques exceptions près comme la prise Jack qui fait son comeback.
2 – Oui pour son autonomie, pas pour ses performances
Comme expliqué précédemment, Google a opté pour un appareil nettement moins cher que le Pixel 3 XL, et a dû par conséquent réduire certains de ses composants. Si l’on profite d’un Snapdragon 845 sur le Pixel 3 XL, c’est un Snapdragon 670 qui équipe le Pixel 3a XL. Nous avons éprouvé l’appareil à l’aide d’outils classiques comme Geekbench, Antutu et 3DMark. Notez au passage que PCMark n’a pas pu être installé, probablement parce que nous avons testé l’appareil avant sa sortie officielle. Nous ne manquerons de lancer le test sous cet outil de bench dès que possible.
Mais alors, que vaut ce Snapdragon 670 ? Sans réelle surprise, ce processeur livre des performances correctes, mais sans plus. De manière très logique, sa puissance est moindre que celle d’un Snapdragon 710, qui commence pourtant à s’installer chez la concurrence. On se demande pourquoi Google n’a pas opté pour ce modèle de CPU et qui aurait permis au smartphone de rivaliser en termes de puissance avec un Mi 9 SE de Xiaomi que nous venons juste de tester. Rien de réellement rédhibitoire malgré tout : au quotidien, l’appareil réagit parfaitement bien et si vous n’êtes pas fan de jeux 3D gourmands, l’appareil devrait vous apporter toute satisfaction.
Côté mémoire, on dispose toujours de 4 Go de RAM, comme sur le Pixel 3 XL. On pourra trouver cette quantité de mémoire vraiment juste, surtout à une époque où de plus en plus de smartphones de milieu de gamme sont équipés de 6 Go, quand les haut de gamme lorgnent du côté des 8,10 ou 12 Go. Rassurez-vous, ces 4 Go ne sont pas vraiment limitatifs à l’usage. On peut toujours lancer plus d’une quinzaine d’applications en même temps sans subir de ralentissements notables, dès lors qu’Android sait parfaitement mettre en pause les applications non utilisées à un instant T. Ce qui nous a davantage gênés, c’est surtout la limitation du stockage. Pixel 3a et Pixel 3a XL sont tous deux vendus avec 64 Go d’espace, là où le Pixel 3 XL existe en 64 et 128 Go. Et comme il n’y a aucun emplacement pour une quelconque carte microSD, on se retrouve vite à l’étroit avec ce smartphone.
Que dire alors de l’autonomie de l’appareil, elle qui a été tant décriée à la sortie des deux Pixel 3 l’an passé ? Le Pixel 3a XL réserve une bonne surprise : la batterie de 3700 mAh procure à l’appareil une belle autonomie, bien meilleure que celle du 3 XL. Là où nous dépassions difficilement la journée d’utilisation sur le 3 XL, nous avons pu tranquillement atteindre un peu plus d’une journée et demie sur le 3a XL. Un résultat qui permet de jouer à armes égales avec les ¾ des smartphones actuels, à l’instar du Mi 9 SE évoqué plus tôt. Rappelons au passage que nous effectuons nos tests d’autonomie toujours de la même manière : 1 heure d’utilisation du GPS par jour, 1 heure de vidéo streamée, 1 heure d’écoute musicale, 1 heure de téléphonie et beaucoup (vraiment beaucoup) de Web à longueur de journée.
Notez enfin que, si l’on conserve la charge rapide sur ce modèle, via le connecteur USB-C 18W, on perd cependant la charge par induction par rapport au Pixel 3 XL.
3 – Oui si l’on souhaite un Android Stock, mis à jour et sécurisé
C’est l’une des grandes forces des appareils Google : on dispose de la version d’Android la plus pure qui soit, sans surcouche ni fork d’aucune sorte. En conséquence, c’est un pure plaisir que de circuler dans les menus de configuration du système. On retrouve ses marques immédiatement, on ne se perd pas dans des menus et des sous-menus pour atteindre la fonction qui permettra tantôt de régler les autorisations des applications, tantôt l’affichage nocturne, tantôt la gestion des comptes. En revanche, il faudra se contenter de ce qu’on a ou installer des applications tierces, notamment si l’on souhaite profiter d’un bouton permettant d’accéder aux applications installées (l’option existe pourtant chez Samsung, par exemple).
Notez par ailleurs que, via le Pixel 3a XL, nous avons également pu tester l’une des nouvelles fonctionnalités de Google Maps. Le service vous indique le chemin à suivre en utilisant la réalité augmentée. En levant l’appareil, et après avoir pris soin d’accepter ce nouveau mode de guidage, on bascule immédiatement en une vue mixant réalité et indications du chemin à suivre sur l’écran. Vraiment très pratique quand il s’agit de marcher d’un point A à un point B et que l’on a du mal à se repérer à cause d’une boussole mal calibrée. Ce service d’AR vous alerte au terme de quelques secondes d’utilisation et vous pousse à rabaisser l’appareil, histoire de ne pas circuler sans cesse avec le smartphone levé (voir captures ci-dessous).
4 – Oui, parce que sa prise de vue est exemplaire
Alors que tous les fabricants de smartphones se sont lancés dans la course aux nombres de capteurs, Google persiste et signe. Le Pixel 3a XL possède une simple caméra dorsale de 12,2 MP (ouverture de f/1.8), dont la conception a été confiée à Sony. C’est en réalité le même capteur que l’on trouve sur le Pixel 3 XL et qui nous avait déjà complètement conquis. Les photos sont donc bluffantes de réalisme, Google n’ayant pas jugé bon d’altérer la balance colorimétrique, afin de séduire les fans de photos lissées et saturées (qui a parlé d’Instagram ?). Le piqué des clichés se révèle très bon et il n’y a quasiment aucun bruit à déplorer.
Que dire d’autre si ce n’est que les photos de nuit sont elles-aussi parfaitement exploitables ? Mais comme le montre l’exemple ci-dessous, il est impératif d’activer le mode vision de nuit. Remarquez au passage que nous aurions une accessibilité à ce mode plus évidente et plus rapide (un simple raccourci aurait suffi).
Certes, on pourra déplorer une petite surexposition des couleurs en mode nuit, mais celle-ci est finalement très légère. Nous nous sommes également amusés à comparer la prise de vue nocturne à celui du P30 Pro, même si les deux appareils ne concourent pas dans la même gamme. Le smartphone de Huawei reste incontestablement le mètre étalon en matière de prise de vue nocturne, notamment parce que les couleurs sont davantage respectées. Mais le téléphone de Google n’a vraiment pas à rougir de ses performances eu égard son prix.
Notez enfin que, pour les selfies, on dispose d’un capteur de 8 MP (ouverture de f/2.0). L’appareil perd donc un capteur avant par rapport au Pixel 3 XL, lequel était dédié à l’ultra grand angle. Il n’y perd cependant pas en qualité, les selfies étant toujours aussi nets.
5 – Oui parce que son prix est correct, mais sans plus
Le Pixel 3a XL est disponible en deux coloris : l’une intitulée « Juste Noir » et l’autre baptisée « Résolument Blanc ». Côté prix, le smartphone s’affiche à 479 €, soit moitié moins que le Pixel 3 XL à sa sortie en octobre dernier. Un prix très correct, en somme, et qui explique le titre de cet article. Car 479 €, ça reste une belle somme, malgré tout. Mais avec sa nouvelle gamme de Pixel 3a, nul doute que Google tente de renouer avec ce qui a longtemps été sa marque de fabrique : des smartphones pas chers, mais disposant des dernières innovations technologiques. Des atouts qui ont longtemps fait la réputation de la gamme Nexus, aujourd’hui totalement disparue.
Reste que l’on aurait aimé disposer d’un processeur un peu plus puissant, d’autant que l’on trouve aujourd’hui des smartphones équipés d’un Snapdragon 845 pour moins de 500 €. Et que dire du Mi 9 de Xiaomi, qui profite du tout dernier Snapdragon 855 et qui s’affiche officiellement au prix de 499 ? Si l’on s’en tient aux performances pures, ce Pixel 3a XL fait plutôt pâle figure face à la concurrence. Fort heureusement, il n’y a pas que la puissance du CPU à prendre en considération. Pour la photo, le capteur du Pixel 3a XL est quasi imbattable et il faut lorgner du côté d’un Huawei P30 Pro ou d’un Samsung Galaxy S10 (beaucoup plus chers) pour trouver l’équivalent, tant en haute qu’en faible luminosité.