Un nouveau DRM va permettre de prêter ses livres numériques jusqu’à 30 fois

Le LCP Readium, un nouveau système de protection autorise le partage jusqu’à 30 fois. Une bonne nouvelle pour les lecteurs d’eBooks qui pourront enfin donner les livres qu’ils ont aimés à leurs proches.

kobo clara

Le sujet ne date pas d’hier. Les acheteurs de livres au format numérique ne peuvent pas prêter le dernier roman qu’ils ont aimé à qui bon leur semble. La faute aux DRM, ces protections appliquées sur les fichiers qui empêchent le piratage (enfin en théorie) mais qui rendent impossible d’échanger ses lectures avec ses amis.

Le problème est en voie d’amélioration puisque tous les grands éditeurs du marché (Hachette, Editis, Flammarion, Denoël, Actes Sud…) se sont mis d’accord pour proposer un DRM qui autorise jusqu’à 30 partages (que l’on parle de personnes ou d’appareils).

La librairie en ligne qui a vendu le livre accède à un suivi du nombre de partages. Quand une fraude manifeste est constatée, la licence est bloquée et même l’acheteur initial du livre ne peut plus y accéder.

Ce DRM, baptisé LCP Readium, est entré en phase de test en 2017 auprès de 3400 personnes sur une partie du catalogue des éditeurs. Il s’est avéré que seules 2 personnes ont transféré leurs achats plusieurs centaines de fois, ce qui signifie a priori leur mise à disposition sur une plate-forme pear-to-pear dédiée au piratage.

Pour les autres les partages sont restés dans le cadre de la copie privée c’est-à-dire des échanges qui allaient de 2 à 9 personnes (ou appareils) au maximum.

Des résultats qui ont convaincu les éditeurs d’aller plus loin et de passer l’ensemble de leur catalogue sous ce format.

Où trouver les livres protégés par LCP Readium ?

Pour l’instant, la diffusion de ce système de protection en France est assurée par ePagine, seul représentant sur notre territoire du LCP Readium. L’entreprise propose sa propre boutique en ligne mais surtout gère des boutiques en marque blanche pour de nombreuses librairies ou pour certains éditeurs eux-mêmes (Actes Sud, Dalloz, Librairie Mollat…).

Tout dépend ensuite du support que vous utilisez pour lire. Sur ordinateur, tablette ou smartphone, pas de souci, plusieurs applications gratuites intègrent déjà le système de protection LCP.

Image 1 : Un nouveau DRM va permettre de prêter ses livres numériques jusqu'à 30 fois
Les différents DRM proposés par ePagine selon le type d’appareil. Crédit : ePagine.

Du côté des liseuses, qui représentent quand même près de 70% du marché des livres numériques achetés, il faudra pour le moment se contenter des liseuses des marques Bookeen ou Vivlio. En revanche impossible de télécharger des livres LCP sur une Kindle Amazon qui fait appel à un format volontairement propriétaire. Reste Kobo, le 2e acteur majeur du secteur qui n’a pas franchi le cap pour l’instant mais qui regarderait le sujet de près.

Signalons également les liseuses de la marque allemande Tolino qui acceptent également le DRM LCP Readium.

  • Lire notre Comparatif de liseuses : Kindle, Kobo, Vivlio… Quelle est la meilleure ?

Comment ça marche ?

La première bonne nouvelle, c’est que vous n’aurez plus à utiliser le système de protection conçu par Adobe particulièrement raté. En effet, il n’est pas nécessaire de s’identifier auprès d’Adobe pour ouvrir et lire un livre.

Au moment de l’achat du livre (toujours au format ePub), vous serez invité à définir un PassPhrase (c’est-à-dire un mot de passe assez long et composé de plusieurs mots, comme Ceciestunmotdepasse). C’est ce mot de passe qui vous permettra d’accéder au livre et de le partager si vous le désirez, en transmettant l’URL de téléchargement et le PassPhrase.

C’est EDRLab, un laboratoire de développement international à but non lucratif, qui a pour mission de faire évoluer et de mettre à jour régulièrement LCP Readium qui sera inévitablement craqué. Ce développement en open source privé va être financé grâce à un pourcentage très faible prélevé sur les ventes de livres.

Il n’y a plus qu’à souhaiter que LCP Readium séduise de plus en plus d’acteurs du marché mais aussi de consommateurs et s’impose comme un nouveau standard.