Objets connectés : votre corps pourrait bientôt alimenter une nouvelle génération de dispositifs souples

L’être humain produit et émet de l’énergie. Les chercheurs essayent depuis longtemps de trouver un moyen de la récupérer. Une équipe a découvert un moyen différent de se servir de notre corps pour produire de l’électricité.

Souvenez-vous en 1999, le film Matrix, dont le quatrième volet approche à grands pas, posait un scénario bien particulier. Devant leur dépendance énergétique et la disparition d’une source importante, les machines ont commencé à cultiver des êtres humains pour exploiter leur chaleur corporelle et leur « bio électricité » comme source d’énergie.

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Jeu composé de petits aimants. Crédit : pixabay

Bien évidemment, l’idée que le corps humain puisse alimenter les petits appareils de notre quotidien a quelque chose de fascinant. Le fait de ne pas avoir à les détacher pour les recharger serait pratique, tant dans le quotidien du particulier qui n’oublierait plus de recharger sa montre, que dans le travail des médecins qui pourraient avoir des capteurs autonomes en permanence sur les personnes dont l’état de santé le nécessiterait.

L’effet magnéto élastique pour produire de l’électricité

Les aimants possèdent un champ magnétique. Tout le monde a fait un jour l’expérience d’attirer ou de repousser un aimant avec un autre. En réalité, lorsque plusieurs aimants se déplacent les uns par rapport aux autres, cela crée une variation dans le champ magnétique du système. Et qui dit variation de champ magnétique, dit génération d’électricité possible.

Ce phénomène s’appelle l’effet magnéto élastique. Il est déjà utilisé pour réaliser des mesures de déformation sur des matériaux solides. Posés à la surface ou dans un métal, les capteurs utilisant cet effet sont suffisamment sensibles pour détecter des déformations, même très faibles, dans une structure.

L’idée est donc d’appliquer le même phénomène en posant ce genre de dispositifs à des points stratégiques comme le coude ou le genou. C’est donc le mouvement de notre corps qui serait la source d’énergie. Cependant, intégrer une structure aussi rigide à même la peau ou dans un vêtement ne semble pas idéal pour l’utilisateur.

Pour cela, Jun Chen, assistant d’enseignant en bio-ingénierie à l’Université de Californie de Los Angeles a mis au point une solution bien plus pratique. Il a créé un micro générateur composé de micro-aimants (de 10 micromètres) sur une base de silicone. Le dispositif peut donc s’adapter sans peine aux mouvements d’une personne sans la gêner.

Une solution efficace et durable

Ce micro générateur s’est avéré être bien plus efficace que prévu. Il a en effet généré quatre fois plus d’énergie que nécessaire à l’appareil. Un véritable succès qui ouvre de nombreuses possibilités. Ce dispositif serait tellement sensible que les mouvements de nos veines dus à notre pouls suffiraient à alimenter un capteur simple tel qu’un moniteur cardiaque, un capteur de glucose ou encore un thermomètre.

Lors des tests, les chercheurs ont vérifié la résistance d’un tel appareil à la sueur. Le générateur utilisant l’électromagnétisme n’étant pas particulièrement sensible à l’eau, il a pu passer les tests sans perte d’efficacité notable.

Pour terminer l’expérience, l’équipe a tenté et réussi à envoyer les données des capteurs directement sur le cloud. Un progrès fabuleux pour la médecine entre autres puisque cela permettrait une surveillance non intrusive de personnes à risque ou simplement de réaliser des mesures au quotidien. Par exemple, une personne diabétique pourrait avoir un suivi constant de sa glycémie avec des contraintes minimales.

Il reste du temps avant de voir ce genre de générateur envahir nos vêtements et nous transformer en dynamo pour nos téléphones, mais la recherche progresse et toute énergie qui peut être produite de façon renouvelable est bonne à prendre.

Source : syfy