Nous avons testé la PS5 qui s’est frayée un chemin jusqu’à la rédaction. Après quelques semaines entre nos mains, nous sommes en mesure de rendre notre verdict sur la nouvelle console de Sony. Une machine qui fait bouger les lignes et ne manque pas d’atouts pour convaincre tant les anciens que les nouveaux joueurs.
- La 4K à 60 fps, le ray-tracing, le 120 fps (s'il arrive), le VRR (quand il arrivera)
- Presque plus d'attente grâce au SSD de Sony
- Une console Sony silencieuse
- Rétrocompatibilité avec la quasi totalité des jeux PS4
- Le retour haptique bluffant de la DualSense
- Le travail effectué sur le son avec l'audio 3D
- Les réglages graphiques qui pourraient perdre les utilisateurs
- Le bruit du lecteur optique
- La taille imposante de la console qui ne convient pas à tous les espaces
- Impossible de passer d'un jeu à l'autre sans chargement (pas de multitâche)
- Pas de compatibilité native avec les écrans QHD
- Peu d'exclusivités PS5
La PS5 offre un véritable saut générationnel. On accède avec elle à la 4K à 60 fps et il est difficile de revenir en arrière quand on a goûté à une telle fluidité. Et c’est sans parler des effets de lumières apportés par le ray tracing. L’expérience visuelle est aboutie. On s’approche du PC, sans pour autant l’égaler, comme toujours. Et l’immersion visuelle n’est qu’une porte d’entrée du monde de la PS5. Il faut y ajouter la manette DualSense et son retour haptique bluffant, l’audio 3D qui laisse entendre chaque goutte de pluie ou encore les temps de chargement largement réduits. Tout cela participe à faire oublier le monde extérieur. Telle une plongée dans un roman passionnant, Sony veut que le joueur n’ait plus à penser qu’à son jeu, qu’il y soit plongé. Et c’est la même chose avec les jeux PS4 qui profitent d’une partie des améliorations de la PS5. Dommage cependant qu’ils soient si lents à installer. Dommage aussi que le lecteur optique soit trop bruyant. On préférera jouer au casque, d’autant plus que c’est par là que l’on profite de l’audio 3D. Le plan est idyllique ? Oui, presque. Il subsiste quelques raisons pour ne pas craquer tout de suite. Tout d’abord, le line-up contient peu d’exclusivités, peu de jeux auxquels on ne pourrait pas jouer sur d’autres plateformes. En outre, le format de la PS5 l’interdit aux petits espaces. Attention aux meubles TV trop petits. Une version plus compacte sera plus à même de convenir au plus grand nombre à l’avenir. Concernant la DualSense, on est ravi de l’expérience, mais elle demeure un peu trop grande pour les petites mains, et un peu trop lourde. Enfin, on regrette que Sony n’ait pas souhaité contrer le multitâche de Microsoft qui permet de passer d’un jeu à l’autre en une seconde, ou encore que les possesseurs de moniteurs QHD aient été oubliés. Et reste l’éternel problème de la console “day one”, la première version, celle truffée de bugs avec laquelle on essuie les plâtres de la nouvelle ère vidéoludique. Un pari pour les plus impatients, mais n’oubliez pas que la PS4 n’est pas morte.
La PS5 est enfin là et elle constitue un véritable saut générationnel. À l’allumage, s’ouvre un nouveau monde. On a droit à des graphismes largement rehaussés en 4K à 60 images par seconde, mais aussi du ray tracing. La manette en elle-même est une petite révolution, faisant ressentir finement au joueur le gameplay, chose encore impossible avec les précédentes générations. Les temps de chargement sont quant à eux (presque) réduits à néant grâce au nouveau SSD M.2 de Sony. Avec la nouvelle PS5, le jeu semble ne plus avoir de limites, comme son slogan tend à le faire comprendre.
Mais la médaille a aussi un revers. L’inconvénient de toutes ces avancées technologiques est une taille massive pour proposer un refroidissement silencieux adapté et ne pas renouveler les erreurs des PS3 et PS4. De facto, le design en prend un coup. C’est tranché, ça plaît ou non, mais surtout, que ce châssis est imposant ! La PS5 pourrait bien ne pas loger sur bon nombre de meubles TV. L’interface ensuite a évoluée elle aussi, mais plus discrètement. Elle est encore assez vide. Enfin, le catalogue de jeux quasiment entièrement partagé avec la PS4 pour le moment. Et ce devrait être encore le cas jusqu’en 2022 probablement, Jim Ryan, PDG de Sony Interactive Entertainment, ayant avancé que les joueurs PS4 ne seraient pas abandonnés. Le risque de voir peu d’exclusivités sur PS5 pour contenter la forte communauté PS4. Est-ce le moment de lâcher sa PS4 pour la PS5, la question se pose.
Afin de tester la PS5 dans des conditions optimales, nous l’avons couplé à un TV Sony KD65XH9005 dont vous pouvez retrouver le test complet ici (orienté PS5). Il ne s’agit pas de n’importe quel modèle puisque cette TV 65 pouces de la gamme XH90 a été spécialement pensée pour la PS5. Le moment de faire d’ailleurs une digression.
En 2020, Sony découpe sa gamme de TV en deux : des modèles Perfect for PlayStation et Ready for PlayStation 5. La XH90 fait partie de cette seconde famille, la plus aboutie avec notamment du HDMI 2.1, VRR, 4K à 120 Hz ou encore un input lag ridiculement bas. Son mode jeu est taillé pour la PS5.
Prix et disponibilité
La PS5 est sortie en France le 19 novembre. Cela ne veut pas dire qu’elle y est disponible. En effet, les stocks ont fondu comme peau de chagrin durant la phase de précommande. Difficile de s’en procurer une depuis, voire impossible. Sony promet que de nouveaux stocks seront acheminés avant Noël, mais un retour à la normale n’est pas prévu avant avril 2021, nous confient-ils.
De notre côté, nous avons mené notre propre enquête. Les PS5 et PS5 Digital Edition, Xbox Series X et S, mais aussi les RTX de Nvidia, les Ryzen d’AMD, nombreux sont les produits qui sont indisponibles actuellement. Une pénurie généralisée qui a plusieurs causes, tant logistiques que matérielles. Mais la demande forte n’est pas le facteur principal de cette pénurie de PS5, en ce qui la concerne.
Le prix de la PS5 est de 499,99 € pour son modèle avec lecteur optique. La version Digital est à 399,99 €. Ces prix sont officiels, mais puisqu’il est impossible de trouver l’une ou l’autre, ils ont tendance à exploser sur le marché de l’occasion. Là, il n’est pas rare de voir des PS5 se vendre sur ebay à prêt de 1000 €, surtout quelques semaines avant Noël.
Le design atypique de la PS5 ne convient pas à tous les meubles TV
Très certainement, l’apparence de la PS5 fera couler beaucoup plus d’encre que celle de la Xbox. Du monolithe de Microsoft, on passe à l’appareil futuriste fuselé, élancé et piquant. Une machine noire, prise en sandwich entre deux feuilles blanches en V, aux extrémités acérées. En quelques chiffres, la PS5 c’est 390 x 260 x 104 mm pour 4,5 kg. En ce sens, elle écrase la PS4 Pro qui présente déjà un physique imposant (327 x 295 x 55 mm), mais ne pèse que 3,3 kg. Et côté concurrence, la Xbox Series X est bien plus compacte, quand la Xbox Series S ressemble à un bébé console à côté.
Mais le châssis démesuré de la PS5 a une raison d’être. Il doit permettre à ses entrailles de délivrer toute leur puissance à une température contenue et le plus silencieusement possible. Sur les PS3 et PS4, Sony avait eu de soucis sur ces questions. Problèmes de chauffe, les ventilateurs de ses consoles se mettaient alors en branle jusqu’à gâcher l’expérience du joueur. Sony ne veut pas qu’on lui accorde encore cette mauvaise publicité. La feuille de route a été tracée en conséquence. La taille ne compte plus, ce qui importe c’est que la console ne soit pas audible. Pari réussi ? Oui si vous êtes à plus d’un mètre. Mais nous chipotons. Après des heures de jeu sur Assassin’s Creed Valhalla, nous n’entendions qu’un léger bruit de ventilateur en étant à côté de la console. À distance de jeu sur un TV de 50 pouces ou plus, vous ne serez pas embêtés par les émanations sonores de la PS5.
Reste que cette taille peut être enquiquinante pour les petits espaces. À moins que vous ne posiez la PS5 sur le sol, il vous faudra une surface certaine pour tenir la console à la verticale. Idem à l’horizontale. Sony inclut un support dans la boîte pour faire tenir la PS5 à plat. Néanmoins, son épaisseur lui interdit l’accès aux meubles TV les plus étriqués. Dans notre cas, nous avons pu la faire tenir à l’intérieur du nôtre, mais en la rentrant aux forceps. La coque frotte à l’insertion et nous avons dû ajouter le support a posteriori. Idéalement, il convient de mesurer l’espace disponible dans son meuble, quitte à en changer pour l’occasion. De plus, si elle est trop serrée, elle aura tendance à chauffer plus. Aucune accentuation du bruit dans notre cas, mais un espace bien réchauffé, beaucoup plus qu’avec notre PS4 Slim.
À noter que le support additionnel peut également être positionné sous la console à la verticale. Dans ce cas, on observe que l’on peut l’y attacher par une vis. Néanmoins, elle tient tout aussi bien sans cette base circulaire. Le souci vient plutôt de la position à plat. Là, difficile de trouver le bon ajustement. La PS5 n’a aucun marquage pour indiquer à l’utilisateur à quel niveau elle doit être attachée. On tâtonne donc jusqu’à trouver la position la plus efficiente.
Côté esthétique, la PS5 a déjà fait couler beaucoup d’encre. Futuriste, son design fait débat depuis qu’il a été dévoilé en juin dernier. Certes, il s’agit-là d’une appréciation toute subjective, mais il va sans dire que ses feuillures acérées, sa finition bicolore et ses dimensions ne la font pas passer inaperçue. Avec la PS5, Sony se détache de la sobriété des précédentes générations. Est-ce un bien ? Ce sera à chacun d’en juger, mais on peut dire sans crainte qu’elle tranchera dans un meuble TV à côté de tous les autres équipements bien moins tape-à-l’oeil. Côté matériaux, on appréciera que la coque soit en plastique mat, légèrement granuleux. Pas de traces de doigts ou de rayures ici. Néanmoins, il n’en est pas de même pour la partie centrale, noire. Celle-ci reprend l’aspect laqué de la PS3 ou de la PS4 Fat. Problème, elle accroche les traces de doigts et se révèle fragile. Durant notre test, nous avons déjà pu observer l’apparition de multiples microrayures.
Enfin, la PS5 se veut lumineuse, arborant fièrement deux bandes Led de part et d’autre de sa partie centrale. Une touche qui met en lumière le V du design et qui n’est pas sans faire penser aux bandes Led que l’on peut trouver dans les habitacles des voitures modernes. Outre le visuel, c’est surtout le côté pratique de cet éclairage que l’on apprécie. Il permet de voir d’un coup d’oeil l’état de la console. En veille, éteinte ou allumée. Sur les PS4, il fallait se contenter d’une seule Led sur le bouton d’allumage, peu visible à distance.
Connectique moderne à bord
La PS5 offre une panoplie standard, mais complète de ports. En face avant, on trouve un USB 3.1 en type A ainsi qu’un USB-C. Les deux sont accolées, signe d’une passation à venir et surtout point agréable pour les années futures où l’utilisateur de la PS5 pourra pleinement utiliser l’USB-C sans avoir à se reporter à sa face arrière. En parlant de celle-ci, on y trouve deux ports USB-A, une prise Ethernet et une sortie HDMI 2.1.
En revanche, la PS5 abandonne la sortie optique qui trônait encore sur la PS4. Pour le son, il faut obligatoirement en passer par le HDMI. Un détail qui peut demander de changer son système son s’il n’est pas compatible HDMI. Dommage pour ceux qui possèdent des systèmes audio haut de gamme. Reste la sortie optique du TV s’il en possède une. Néanmoins, il existe des solutions tierces proposant des convertisseurs HDMI vers optique. Les moins onéreux coûtent environ 20 €, comme celui de Prozor.
Une dernière connectique se cache sous le capot de la console. Il s’agit du slot d’extension PCIe 4.0 M.2. Il permet d’étendre le stockage de la PS5. Si Sony communique sur 825 Go, la PS5 ne propose en réalité que 667,2 Go utilisables. Précisément, une autre partie est réservée au système et grossie ou maigrie en fonction du contenu installé sur la console. Dénommé “Autre”, elle est “réservé au bon fonctionnement des jeux et des applications”, dixit la console. Au final, on peut à la louche installer entre 5 et 10 jeux AAA, par exemple. Autant dire qu’on peut vite arriver à saturation. En sortant quelques tournevis, on peut accéder sous la coque à un emplacement permettant d’ajouter un SSD au format MVNE. Attention, cette option n’est pas encore disponible. Sony devrait l’activer prochainement. En attendant, il est conseillé de ne pas jeter son dévolu sur un SSD. Sony communiquera les modèles compatibles lors du déploiement de sa mise à jour.
Autre possibilité d’extension du stockage, un disque externe. Attention, cette option ne fonctionne que pour stocker des jeux PS4 ou des sauvegardes.
Une interface dépoussierrée, mais on n’y perd pas ses repaires
L’interface de la PS5 est épurée. C’est une évolution de celle de la PS4. Entrer et sortir des jeux, naviguer dans les menus sont autant de manipulations qui s’effectuent sans délai. C’est tellement transparent qu’en repassant sur PS4, on a la sensation d’une inertie certaine.
L’écran d’accueil ne déboussolera pas les habitués de la PS4. On conserve un agencement par tuiles affichant la bibliothèque de jeux. Deux menus principaux séparent l’interface : l’un pour les jeux, l’autre pour la partie multimédia de la console avec notamment les services de streaming.
Quand on pointe sur un jeu, son artwork s’affiche en arrière-plan alors que sa musique est diffusée. Une touche esthétique appréciée. Néanmoins, cela coûte les fonds d’écran personnalisés qui n’ont plus cours sur la PS5. Un onglet bibliothèque situé tout à droite de l’écran permet d’accéder rapidement à ses jeux achetés sur le PSN et les télécharger en quelques clics.
Si un utilisateur PS4 s’y retrouvera globalement, un aspect dérangera certainement ses habitudes, à savoir le comportement du bouton PlayStation. Au centre de la manette, il fallait le presser longuement pour voir apparaître un menu à gauche de l’écran, permettant de gérer ses amis ou l’alimentation de la console. Sur la PS5, il suffit de n’appuyer qu’une seule fois dessus pour faire apparaître un menu similaire en bas de l’écran. À l’usage, on préfère. Si l’on presse par mégarde sur ce fameux bouton PS, on reste au moins en jeu. À l’inverse, le comportement de la DualShock 4 nous renvoie au menu de la console.
Ajoutons que ce menu contextuel évolue aussi en profondeur. S’il est plus discret que sur PS4, il est aussi personnalisable. Les raccourcis vers les fonctionnalités peuvent être paramétrés par l’utilisateur afin de correspondre parfaitement à ses besoins.
En outre, en pressant le bouton “PS” de la Dualsense une fois en jeu, on accède aussi à un tableau de bord dudit jeu. Ses trophées, sa progression ou même une liste d’activités rapide, comme un chapitrage dans Sackboy: A Big Adventure. Très pratique pour se départir d’une visite longuette des menus du jeu. Une optimisation du temps de jeu qui ne peut être que saluée. On espère que les autres développeurs en tireront parti. Sur Assassin’s Creed Valhalla, on n’accède qu’aux trophées de cette manière, dommage, le voyage rapide aurait pu apparaître ici, par exemple.
Mais si on gagne en vivacité du côté de ce menu, on perd énormément lorsqu’il s’agit de passer d’un jeu à l’autre. Sur ce point, c’est Microsoft qui gagne haut la main. Sa Xbox Series X est capable de gérer un multitâche des jeux. Lancez Watch Dogs Legion, puis faites une course sur Forza pour reprendre le jeu d’Ubisoft sans aucun temps de chargement, une promesse idyllique que ne parvient pas à reproduire la PS5. Certes, les chargements des jeux sur la console de Sony sont rapides, très rapides, mais toujours apparents malgré tout. Et c’est sans compter sur l’état de sauvegarde de la progression lorsque l’on change de jeu. De quoi en perdre une partie si on n’y prend pas gare. C’est dommage que Sony n’ait pas de réponse à la fonction innovante de Microsoft.
Dualsense, la manette nouvelle génération qui fait ressentir les jeux
La PS5 étrenne une nouvelle manette. Adieu DualShock, bienvenue DualSense. Et grand bien en a pris à Sony de changer de nom, puisque la DualSense change tout, ou presque. C’est sans nul doute la meilleure chose de cette console de nouvelle génération. Ce n’est pas une simple évolution. Sony a réellement cherché à améliorer l’expérience du joueur à travers cette manette. Le retour haptique, les gâchettes adaptatives et le haut-parleur intégré fonctionnent merveilleusement bien ensemble, procurant un niveau d’immersion encore jamais atteint jusque-là.
Mise à jour du 12 février 2021 : après quelques mois d’existence, la DualSense est touchée par un drift. Un souci qui se matérialise par l’actionnement des sticks sans que l’utilisateur y touche. En outre, ajoutons que nous avons aussi observé une usure rapide de son grip.
Prise en main tout d’abord. La DualSense change légèrement de design comparé à la DualShock 4. Elle est plus massive avec un pad tactile élargi, cerclé de bandes led. Elle tombera moins bien entre de petites mains. On fait moins corps avec pourrait-on dire, les doigts ne parvenant pas à serrer suffisamment ses poignées. Néanmoins, tous les boutons tombent bien sous les doigts. Son poids aussi est supérieur. On passe ainsi de 210 g à 282 g. À l’usage, on n’éprouve aucune gêne, mais en retournant sur la PS4, on gagne en confort avec une manette plus légère et plus compacte. La bonne nouvelle est que la DualShock 4 est utilisable sur PS5, la mauvaise est qu’elle n’y est compatible qu’avec les jeux PS4. On se rassure en voyant que la manette de la Xbox fait pire avec 288 g sur la balance.
Bien entendu, la DualSense montre tout son potentiel dans les productions Sony. On pense en premier lieu à Astro’s Playroom, jeu de plateforme livré avec la console. Tout comme The Playroom sur PS4, il est là pour mettre en exergue les fonctions de la manette. Dans ce jeu gratuit, Sony a mis les petits plats dans les grands en proposant une véritable aventure et non juste une succession de minijeux. Et force est de constater que l’on en prend plein les mains. Lorsque notre avatar marche sur du sable, on ressent le craquement des grains sous les paumes.
Lorsqu’il s’agit de faire de piloter un petit vaisseau, c’est chaque gâchette qui se durcit pour faire fonctionner chaque moteur, comme si l’on ressentait la propulsion. Même schéma dans Sackboy avec le crissement d’un grappin sur son fil de fer ou le mouvement d’un train à vapeur. Des sensations reproduites dans la manette. Tous les retours de force sont finement détaillés pour maximiser le ressenti du joueur et ça marche parfaitement. Côté micro, outre des effets sonores indépendants qui ajoutent à l’immersion, on l’utilise aussi en soufflant, pour déplacer une plateforme, par exemple.
À noter que ce micro peut également être utilisé en chat vocal. Avec le haut-parleur qui le surplombe, on peut tout à fait jouer en ligne sans avoir à se procurer un casque additionnel. Disons simplement que si ça fera l’affaire dans un jeu coop, ce combo ne sera pas aussi efficace dans un jeu compétitif. On préférera alors un casque dédié comme le Steelseries Artic 9 Wireless – que nous testons actuellement – qui permet de gérer le volume entre le chat et le jeu.
La DualSense montre un fort potentiel. Une manette qui pourrait changer l’expérience de jeu. Mais il en dépend de ce qu’en feront les développeurs. En jeu tierce partie, le nouvel Assassin’s Creed ne tire ainsi pas parti des effets de vibration de la DualSense. Pas de gâchette ferme lors de la tension d’un arc, pas non plus de micro vibrations lorsque la pluie s’abat sur l’Angleterre. Espérons que ces fonctions ne seront pas un feu de paille comme l’accéléromètre de la Sixaxis. Car contrairement à ce dernier, les vibrations haptiques offertes par la PS5 sont convaincantes et font sens.
Puissante, la PS5 n’est pas un PC, mais n’est plus vraiment une console
Sony équipe sa PS5 d’un processeur AMD, un octocore basé sur une plateforme Zen 2. 10,28 téraflops de puissance graphique et un SSD ultra rapide. Voilà le combo de la nouvelle génération. Et ces caractéristiques la placent devant la Xbox en termes de performances. Pourtant, Microsoft fait mieux avec une puissance brute de 12 téraflops. En réalité, comme le précise Digital Foundry, la PS5 est avantagée en termes de performances alors que la Xbox chasse la qualité. Ainsi, la PS5 peut creuser un écart avec sa concurrente allant jusqu’à 40 fps par moment. C’est flagrant sur Assassin’s Creed Valhalla. Le 60 fps est tenu pour notre part sur toutes nos sessions de jeu et avec 40% accomplis actuellement. Mais il y a un truc, à savoir que les développeurs d’Ubisoft brident la définition du jeu. Pour garder un framerate constant élevé, ils font appel à une définition dynamique. En revanche, celle-ci ne passe jamais en dessous de 1440p.
Ça c’est en mode “performances”. Lorsque l’on passe en mode “qualité” (déployé via un patch), le framerate chute. La console déploie alors toutes ses capacités pour proposer les meilleures définitions pour chaque texture, pousser les options des shaders, etc., et tout cela en maintenant 30 images par seconde. Visuellement c’est un peu plus beau, les zones proches sont fluides, mais les arrière-plans sont saccadés. Après avoir goûté au 60 fps, impossible de retourner à moins. Sur un open-world comme Assassin’s Creed, ce framerate apporte trop à l’immersion pour s’en passer, selon nous.
C’est assez logique, mais les jeux sont bien évidemment plus agréables visuellement sur PS5 que sur PS4. Pour comparaison, nous avons pris Assassin’s Creed Valhalla. On commence par le fourmillement de détails en sus. Une végétation luxuriante, des modélisations plus fines.
Mais le nerf de la guerre de la nouvelle génération, c’est le ray tracing. Couplé au HDR, il procure une magnifique justesse des panoramas, plus vrais que nature sur un téléviseur bien calibré. Dans Spider-Man : Miles Morales, je me suis pris à m’arrêter contempler les reflets détaillés d’un immeuble sur le sol en marbre de l’étage d’un building. Côté HDR, j’ai eu le même instant de grâce avec la réflexion du soleil sur les plaines enneigées de Norvège du dernier Assassin’s Creed. Un délice visuel. Certes, un PC fera toujours mieux, même une RTX 2070 peut en remontrer à la PS5, mais la PS5 ne démérite pas et de nombreux tests avancés, dont ceux de Digital Foundry, mettent en valeur qu’elle est capable de cocher de nombreuses options graphiques pour un rendu pas si éloigné d’un PC.
Mais c’est aussi peut-être le revers de la médaille. Avec la nouvelle génération de consoles, on perd encore un peu plus l’aspect clé en main de ce support. Dans Devil May Cry 5 : Special Edition, on a ainsi quatre choix graphiques pour peu que le téléviseur soit compatible : 4K, 30 fps et ray tracing activé ; 4K, 60 fps et ray tracing désactivé ; 1080p, 60 fps et ray tracing activé et 1080p, 120 fps et ray tracing désactivé. De quoi s’y perdre un peu pour un joueur qui veut juste jouer sans se prendre la tête avec les options graphiques d’un jeu PC.
Surtout, on a bien la confirmation, s’il en fallait, que la PS5 reste une console à 500 € et n’est en rien un PC à 2000 €. Il faut faire des choix, soit sacrifier la qualité visuelle, soit la fluidité, impossible de concilier efficacement les deux. Mais sur PC, la question se pose aussi, notamment sur le récent Cyberpunk 2077. Même une RTX 3090 ne sort du 60 fps en 4K + ray tracing qu’en activant le DLSS, option encore indisponible sur PS5.
Le SSD de la PS5 limite les temps de chargement, mais ne les supprime pas
Mais si l’on salive devant les graphismes de la PS5, il ne faut pas oublier son autre atout de taille : son SSD ultra rapide. Véritable fer de lance de Sony pour le lancement de sa nouvelle génération de console, ce support booste considérablement la vitesse d’exécution des jeux. Même notre PS4 dotée d’un SSD Crucial ne peut rivaliser. Sony a vraiment étudié sa copie pour proposer une solution exclusive performante.
Pour les besoins de notre test, nous avons comparé la PS5 à une PS4 Slim, seule machine Sony de la génération actuelle que nous avions sous la main. Il s’agit d’un modèle pimpé, à savoir que son disque dur d’origine avait été remplacé par un Crucial M550 par nos confrères de Tom’s Hardware qui souhaitaient mesurer le gain de performances de ce swap. Aussi, les performances en sont bien évidemment impactées. Au global, on obtient un gain moyen de 18%, toutes vitesses de chargement confondues. En aparté, si vous utilisez toujours la PS4, nous ne saurons que trop vous conseiller de changer son disque dur par un SSD.
Néanmoins, un SSD ne sauvera pas la PS4 face au nouveau modèle de la PS5. Elle démarre 30% plus rapidement. 25 secondes lui suffisent pour cette étape, contre 36 secondes pour notre PS4. Pour sortir de son mode repos, c’est la même histoire.
PS5 | PS4 Slim | |
Séquence de boot | 25 sec | 36 sec |
Assassin’s Creed Valhalla – démarrage | 29 sec | 1 min 08 sec |
Assassin’s Creed Valhalla – menu à gameplay | 17 sec | 2 min |
Red Dead Redemption 2 – démarrage | 27 sec | 39 sec |
Red Dead Redemption 2 – menu à gameplay | 49 sec | 2 min |
Shadow of the Colossus – installation | 7 min 07 sec | 9 min 48 sec |
Shadow of the Colossus – démarrage | 25 sec | 45 sec |
Shadow of the Colossus – menu à gameplay | 12 sec | 12 sec |
Uncharted Collection – démarrage | 17 sec | 19 sec |
Uncharted Collection – menu à gameplay | 8 sec | 9 sec |
En jeu cross-gen, nous avons testé les temps de chargement sur Assassin’s Creed Valhalla. Impossible de ne pas préférer la PS5 encore une fois. Elle est deux fois plus rapide pour lancer le jeu jusqu’à son menu. Et de là jusqu’au gameplay c’est encore pire. 17 secondes suffisent sur PS5, soit à peine le temps de tirer quelques flèches sur l’écran de chargement. Côté PS4, on a le temps de se faire un café. Le chargement de notre partie a pris 120 secondes, une éternité !
L’écart se resserre nettement avec Spider-Man : Miles Morales, jeu Sony et donc optimisé pour les deux machines. La séquence de boot est identique à 12 secondes. En revanche, la PS5 écrase son aînée du menu au jeu. Deux secondes suffisent pour nous lancer à l’assaut de Manhattan alors que sur PS4 il faut patienter 20 secondes. C’est plus long, mais plus raisonnable qu’Assassin’s Creed.
Nous avons également essayé avec des jeux exclusivement PS4, trois d’entre eux en particulier : Uncharted Collection en version dématérialisée, Shadow of the Colossus hérité de la génération PS3, au format physique, et le gourmand Red Dead Redemption 2.
Pour Uncharted, aucun accès au disque optique, le lancement est rapide sur PS4 comme sur PS5, tout comme l’accès à sa partie. Une poignée de secondes dans les deux cas, les différences étant négligeables.
Shadow of the Colossus offre de meilleures performances sur PS5 au lancement du jeu. Il met presque deux fois moins de temps à démarrer que sur PS4.
Mais la plus grande différence entre les deux consoles avec un jeu PS4 s’établit sur Red Dead Redemption. Gigantesque monde ouvert, il nécessite deux minutes pour commencer à jouer sur PS4. Sur PS5, la Dualsense est opérationnelle en à peine 49 secondes. Un temps plus que divisé par deux.
La PS5 installe plus vite les jeux que la PS4
Si la PS5 écrase à peu près partout la PS4 en termes de vitesses de chargement, il reste un point intéressant sur lequel elle n’est pas aussi performante : l’installation des jeux.
On va évacuer tout de suite les jeux dématérialisés. Là, les deux machines jouent serrées, la vitesse dépendant en grande partie de la connexion Internet. En revanche, avec des jeux physiques, ce n’est pas la même donne. Pour Shadow of the Colossus, la PS4 met un peu moins de 10 minutes à copier les quelques 13 Go du jeu. Côté PS5, ce temps baisse à 7 minutes environ. Un gain significatif en faveur de la nouvelle génération.
Cependant, notons un petit souci erratique. La PS5 peut mettre par moment plusieurs minutes avant d’installer un jeu. Nous avons rencontré ce problème avec Shadow of the Colossus et Red Dead Redemption 2. Tous deux n’ont débuté leur installation qu’au bout de 5 minutes. Avec Mafia 3 ou Far Cry 5, rien de cela, l’installation est immédiate. Et chose étonnante, nous avons désinstallé et réinstallé les deux premiers jeux, et là plus aucun temps d’attente. Autorisation, mise en mémoire, on ne sait d’où cela vient.
Quoi qu’il en soit, on a encore trouvé un point pour la PS5 avec sa vitesse d’installation. En revanche, on ne peut en ajouter un second pour le silence de son lecteur optique. Celui-ci va à la PS4. Si la PS5 est silencieuse en jeu, son lecteur fait un barouf du diable lorsqu’elle installe un jeu depuis un Blu-ray. Idem en jeu lorsque le disque tourne dans le lecteur, cela vient troubler la quiétude d’une chevauchée dans Shadow of the Colossus si l’on joue sans casque.
La PS5 rétrocompatible avec la PS4
En parlant de jeux PS4 sur PS5, on aborde de facto la rétrocompatibilité. Si l’on a longtemps espéré que la PS5 les rassemblerait toutes et qu’elle ferait tourner les copies physiques des PS1, PS2 et PS3, elle se limite finalement à la PS4. Impossible de lancer un jeu d’une génération précédente sur la PS5. Les amateurs de rétrogaming devront aller piocher dans le catalogue du PlayStation Store pour assouvir leur soif de belles vieilleries.
Mais si la PS5 n’est rétrocompatible physiquement qu’avec la PS4, quasiment tout le catalogue de cette console peut être glissé dans la PS5. Une excellente nouvelle qui permet aux joueurs de se débarrasser de leurs PS4 au profit d’une PS5 flambant neuve. De quoi alléger la facture en revendant son exemplaire au passage. De plus, les jeux PS4 s’offrent sur PS5 avec toutes les options de la PS4 Pro, à savoir le choix donné entre qualité et performances sur les jeux compatibles, dont Shadow of the Colossus : image détaillée ou 60 fps.
Côté matériel, comme dit plus haut, la plupart des accessoires officiels PS4 sont compatibles PS5. Seul regret, que la DualShock 4 ne fonctionne qu’avec les jeux PS4. Il faut acquérir une seconde manette pour se lancer en coop dans SackBoy : À Big Adventure, même s’il est aussi disponible sur PS4. Seuls les jeux PS4 indisponibles sur PS5 sont donc éligibles. À côté de cela, de nombreux jeux PS4 bénéficieront de mises à jour prochaines pour les intégrer mieux à la PS5. Ainsi, The Last of Us Part II devrait mettre à profit le retour haptique de la DualSense, de quoi préférer en relancer une partie sur la nouvelle console de Sony.
Presque tous les jeux PS5 sont sur PS4
Le line-up de lancement de la PS5 est assez fourni. On y trouve Demon’s Souls, excellent remake de l’épisode de 2009. Les deux Spider-Man sont aussi de la partie avec le nouveau Miles Morales. SackBoy fait son show dans un style plateforme très bien ficelé. On a même Watch Dogs Legion ou encore Assassin’s Creed : Valhalla.
Mais le point commun entre tous ses jeux, d’un point de vue gameplay, est qu’aucun ne nécessite de PS5 pour y jouer. Tous sont disponibles sur PS4, exception faite de Demon’s Souls, jouable dans sa version originale sur PS3, et Godfall. Mais ce dernier est disponible sur PC.
L’attrait de la PS5 est actuellement principalement graphique avec un accès au ray tracing et à la 4K à 60 images par seconde. Elle grossira son catalogue d’exclusivités début 2021 avec notamment Ratchet & Clank : Rift Apart, God of War Ragnarok ou encore Horizon Forbidden West. En attendant, et surtout en attendant de mettra la main sur un exemplaire, les joueurs peuvent se consoler en continuant d’utiliser leurs PS4. Pour aller plus loin, on rappellera aussi que Sony a affirmé que la communauté PS4 ne sera pas abandonnée sur le bord de la route. Les jeux sortiront sur les deux plateformes au moins jusqu’en 2022.
3D Audio, ou quand Sony travaille l’immersion sonore
La PS5 vient avec la puce audio Tempest Engine. Sony a reconnu que les PS3 et PS4 n’offraient pas une expérience sonore à la hauteur. Le moteur Tempest vient corriger le tir. Cette puce est une unité de calcul du processeur graphique offrant une bande passante équivalente à huit coeurs d’un processeur PS4.
Une puissance de calcul qui lui permet de calculer goutte par goutte le son de la pluie qui tombe, par exemple. L’audio 3D de la PS5 est conçue pour fonctionner avec la plupart des casques compatibles PS5. C’est le cas notamment du Pulse 3D Wireless Headset, casque officiel de la console, mais aussi d’une large gamme de casques gaming, comme l’Artic 9 de SteelSeries.
C’est le modèle que nous avons actuellement, nous avons donc éprouvé l’audio 3D de la console avec. Tout d’abord, il faut idéalement paramétrer cette fonction. Personne n’a les mêmes oreilles. Pour profiter au maximum de l’audio 3D, il faut envoyer un signal personnalisé. Difficile de faire cela pour tous les joueurs de PS5, mais Sony réfléchit à mettre au point un système par photo qui permettrait de reconnaître les différents types d’oreilles, un peu comme sa branche audio le fait déjà pour les casques et écouteurs.
Pour l’instant, la PS5 propose cinq profils à retrouver dans la section audio des réglages. Le neutre conviendra à la plupart. Place à l’expérience. Elle est la plus criante dans Astro’s Playroom. On distingue parfaitement la pluie tomber au-dessus de la tête de notre petit robot. Idem pour une tornade qui passe de gauche à droite, ou encore des voitures volantes à la 5ème élément dans le premier niveau du Circuit SSD. Idem dans Demon’s Souls. Jeu d’ambiance s’il en faut, il détache chaque son, chaque bruit lugubre pour une immersion totale. Enfin, pas complètement. Il manquerait un peu de hauteur pour donner une spatialisation parfaite. On reste encore un peu enfermé avec des effets trop proches.
Un premier contact concluant. Il n’appartient maintenant plus qu’aux développeurs de travailler autour du Tempest Engine.