Nintendo s’attaque sans relâche aux logiciels qui permettent de jouer à ses jeux sur des plateformes non-officielles. Cette semaine, c’est au tour de Suyu, Nuzu, Uzuy, Torzu et Sudachi de tomber sous le couperet de Big N.
Nintendo poursuit sa campagne rigoureuse contre les émulateurs de la Switch, avec des actions récentes contre plusieurs projets populaires sur GitHub. En utilisant une injonction obtenue contre l’émulateur Yuzu, Nintendo a réussi à faire retirer des projets tels que Suyu, Nuzu, Uzuy, Torzu et Sudachi de la plateforme de développement collaboratif.
Si certains de ces projets survivront probablement ailleurs, au moins un est en cours de réécriture complète pour résoudre divers problèmes. Reste à savoir si cela suffira à apaiser Nintendo.
Une stratégie légale bien orchestrée
Le procès intenté par Nintendo contre les développeurs de Yuzu semblait solide dès le départ et aurait pu durer longtemps. Pourtant, seulement quelques semaines après le dépôt de la plainte, un accord a été trouvé. Ce règlement rapide et efficace a permis à Nintendo d’obtenir ce qu’elle souhaitait sans risquer un long procès.
Un jugement en faveur de Nintendo, après un procès complet, aurait pu avoir un effet dissuasif plus fort contre les développeurs d’émulateurs. Cependant, en obtenant un règlement rapide, Nintendo a réussi à protéger sa marque tout en éliminant le risque de ne pas obtenir un verdict favorable. L’injonction et le jugement qui en ont résulté servent désormais de guides pour expliquer pourquoi certaines pratiques liées à l’émulation sont illégales selon Nintendo.
Des mesures juridiques inspirées de Yuzu
Nintendo poursuit ses efforts pour supprimer les émulateurs similaires à Yuzu encore disponibles en ligne. Les avis de retrait incluent désormais des informations détaillées sur Yuzu pour assurer la conformité. Nintendo estime que, puisque le logiciel visé est basé sur le même code que Yuzu, les conclusions juridiques de l’affaire devraient également s’appliquer ici. Pour plus de clarté, des copies du jugement Yuzu (et de l’injonction contre ses développeurs) sont fournies en référence.
Un avis de retrait DMCA envoyé à GitHub le 5 juillet 2024 en est un exemple parfait. Cet avis explique comment Nintendo utilise des mesures de protection technologiques (TPM) pour garantir que la console Nintendo Switch ne joue que des jeux Nintendo légitimes, tout en empêchant la copie et l’utilisation illégales de jeux Switch sur des appareils non autorisés.
À lire : Nintendo se débarrasse d’un émulateur de Switch de plus sans même porter plainte
L’avis liste 14 dépôts d’émulateurs contenant ou basés sur le code de Yuzu. Nintendo souhaite leur suppression en raison de leur capacité à contourner illégalement les mesures de protection de Nintendo et à exécuter des copies illégales de jeux Nintendo Switch.
À l’heure actuelle, les 14 dépôts sont indisponibles pour deux raisons possibles : la majorité affiche un message de page introuvable, ce qui suggère que certains développeurs ont supprimé leurs dépôts après avoir reçu l’avis de retrait. Les six dépôts restants affichent un avis de retrait de GitHub, indiquant qu’ils n’ont pas répondu à temps ou n’ont pas répondu du tout à l’avis.
Sudachi se lance dans la réécriture de son code
Un développeur ne voit pas la suppression de son dépôt comme la fin de son projet. Dans un post sur le réseau X le 5 juillet, le développeur de Sudachi a reconnu que son dépôt avait été ciblé par Nintendo et a indiqué qu’il suivrait un contre-avis, affirmant que son logiciel ne contenait « aucun contenu illégal ». Il a ensuite annoncé qu’il remplacerait une partie du code de Sudachi par une alternative open-source.
Bref, les jugements et les injonctions semblent désormais être les nouveaux garde-fous dans le domaine des émulateurs Switch, rendant l’espace de manœuvre très étroit pour les développeurs. Seuls les plus habiles et les plus audacieux parviendront peut-être à trouver des subterfuges pour déjouer les obstacles érigés par Nintendo.