Netflix a continuellement augmenté ses prix de 2014 à 2022 et mis fin au partage de compte en 2023. Au vu de ces décisions, on ne s’étonnera pas que le dernier rapport de l’EUIPO montre une augmentation du piratage dans l’Union Européenne.
La dernier rapport de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) nous apprend que le piratage reprend du poil de la bête. Les chercheurs ont mesuré le nombre d’accès mensuels par internaute européen à des contenus illégaux. Le phénomène qui avait reculé de 2017 et 2021 repart à la hausse en 2022 : le nombre d’accès a augmenté de 3,3 %.
Ce rapport va dans le même sens que cette étude de 2022 qui affirmait que le piratage reprenait de l’ampleur à cause de Netflix, Disney+ et consorts. Les séries et émissions télévisées sont ainsi le type de contenu le plus piraté dans l’UE, représentant près de la moitié de l’ensemble du piratage (48%). Les autres types de contenus les plus piratés sont les publications (28 %), les films (11 %), les logiciels (7 %) et la musique (6 %).
Selon l’étude, c’est le streaming qui est la méthode la plus populaire pour accéder à des contenus télévisuels illicites : 58 % des actes de piratage dans l’UE sont réalisés par ce biais, 32 % par le téléchargement. Le piratage d’événements sportifs en direct montre également une tendance à la hausse entre 2021 et 2022, avec une augmentation de 30 %.
Pourquoi le piratage est-il reparti à la hausse en 2022 ?
De multiples facteurs sont à prendre en compte, mais Netflix apparaît comme le coupable évident. Comme beaucoup d’autres entreprises technologiques, le service de streaming s’est fait une place sur le marché par une politique de prix agressive. Après avoir réussi à rameuter suffisamment de clients avec des prix alléchants, l’entreprise s’est mise en quête de rentabilité en augmentant les prix sans discontinuer de 2014 à 2022. Cette année-là, on vous avertissait que pour payer Netflix moins cher, il faudrait se coltiner de la publicité.
C’était il y a un an. Depuis, Netflix s’est calmé sur l’augmentation des prix, mais trouve d’autres méthodes pour renflouer ses caisses. Ainsi, l’entreprise qui tweetait en 2017 que “partager un mot de passe c’est l’amour“, a pris des décisions radicale : Netflix a mis fin au partage de compte et a gagné près de 6 millions d’abonnés. Et ce n’est pas fini, puisqu’en 2023, il va probablement falloir payer plus cher pour éviter la publicité sur Netflix.
Mais le service ne peut pas être pris comme seul coupable. Il était un temps où Netflix était le seul acteur d’un secteur du streaming encore balbutiant. Le catalogue de la plateforme était incontournable et rares étaient les société de production télévisuelles à proposer leurs séries ailleurs en streaming.
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Désormais, il faut compter sur une multiplicité de services, qui imposent de payer toujours plus d’abonnements pour avoir accès aux contenus : Disney+, Amazon, Apple TV+, Paramount+… la liste s’allonge chaque année un peu plus. Face à cela, le piratage apparaît comme une évidence pour un public frappé aussi durement par l’inflation.
Source : EUIPO
