La NASA et l’Université de Western Australia travaillent sur un prototype de Rover aquatique pour explorer les planètes océans recouvertes de glace, et y détecter des traces de vie extraterrestre, notamment sur Europe et Encelade. Un défi technologique compte tenu des conditions de pression que le robot autonome devra affronter.
Bien que la pandémie de Covid-19 ait mis en pause la plupart des missions et des programmes de l’agence spatiale américaine, la NASA et l’Université de Western Australia partagent leurs progrès concernant la dernière itération de leur Rover aquatique. Baptisé BRUIE, le petit robot autonome a été conçu pour explorer les planètes océans, et rechercher des traces de vie extraterrestre en conditions extrêmes. Les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory et une équipe universitaire menée par le docteur Dan Arthur ont soumis l’engin à rude épreuve sous la glace en Antarctique.
Sur la base australienne Casey en Antarctique, BRUIE a été testé dans les conditions terriennes qui se rapprochent le plus de celles de planètes océans gelées. Plutôt que de se déplacer comme un sous-marin, le Rover a été conçu pour flotter sous la surface glacée, et s’y mouvoir grâce à deux roues crantées. C’est selon la NASA, le moyen le moins risqué d’avoir un aperçu de ce qu’il se passe en profondeur. Équipé de deux caméras haute définition, et d’instruments pour mesurer notamment la salinité, la température de l’eau, et le taux d’oxygène dans l’eau, BRUIE doit pouvoir nous renseigner sur la présence de vie extraterrestre similaire à celle qu’on trouve sur Terre.
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Un Rover sous marin pour explorer Encelade ou Europe à partir de 2025 ?
En matière de vie extraterrestre, on entend beaucoup parler d’exoplanètes ou de nouvelles méthodes pour détecter des biosignatures à des distances vertigineuses qu’on n’atteindra peut-être jamais. Pourtant, elle pourrait se situer sur des planètes et des satellites bien plus proches de nous. Sur Mars bien sûr, mais aussi sur Encelade et Europe, des lunes de Saturne et de Jupiter qui abritent de l’eau à l’état liquide sous leur surface.
Le docteur Dan Arthur suggère que BRUIE pourrait être envoyé sur Europe :
Europa Clipper pourrait être suivi d’une mission ultérieure qui viserait à se poser sur la surface d’Europe et à déployer une évolution de BRUIE, en commençant la recherche de la vie sur la lune glacée.
Europa Clipper doit en effet envoyer une sonde pour étudier le satellite vers 2025, notamment pour étudier les geysers de vapeur d’eau qui s’échappent de sa surface. Envoyer un robot sous l’épaisse couche de glace qui la recouvre est d’une tout autre nature. Les observations de la lune de Jupiter ont permis d’estimer l’épaisseur de sa croute de glace à plusieurs dizaines de kilomètres. Un défi qui semble insurmontable, et même si un robot parvenait à atteindre l’eau liquide, on imagine mal comment il pourrait résister à des conditions de pression gigantesques.
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Source : University of Western Australia