Dans le cadre de la mission Artemis I, le nano-satellite NEA Scout va survoler un astéroïde afin de l’étudier en profondeur. Pour ce faire, il pourra compter sur la lumière du soleil qui fera office de force de propulsion
Le programme Artemis de la NASA sera marqué par l’installation d’une base avancée sur la Lune. Avant cela, il faudra toutefois éprouver les capacités du lanceur Space Launch System et du vaisseau Orion dénué d’équipage. Tel sera l’objectif principal de la mission Artemis I qui débutera au plus tôt en mars prochain. Mais celle-ci embarquera également une charge utile secondaire dans laquelle on retrouvera 10 nano-satellites CubeSat dont le Near-Earth Asteroid Scout.
Pas plus grand qu’une boîte à chaussure, le NEA Scout sera lâché dans le cosmos dans un but bien précis, celui d’étudier 2020 GE, un astéroïde proche de la Terre. “2020 GE appartient à une classe d’astéroïdes dont nous savons actuellement très peu de choses”, souligne Julie Castillo-Rogez, chercheuse en chef de la mission. Notez qu’il s’agira de l’astéroïde le plus petit jamais étudié par un vaisseau spatial (moins de 18 mètres).
Caméra à l’appui, le NEA Scout collectera des données sur la taille, la forme, la rotation et les propriétés de l’objet céleste. Les chercheurs pourront notamment déterminer si l’astéroïde est solide comme un rocher. Il est toutefois possible qu’il soit composé de roches plus petites et de poussière agglomérée à l’image de l’astéroïde Bennu.
NASA : NEA Scout pourra avancer grâce au soleil
“Bien que les gros astéroïdes soient les plus préoccupants en matière de défense planétaire, des objets comme 2020 GE sont beaucoup plus courants et peuvent constituer un danger pour notre planète, malgré leur petite taille”, pointe Castillo-Rogez. En 2013, la chute de météorite survenue dans la ville russe de Tcheliabinsk avait été causée par un astéroïde de 20 mètres de diamètre appartenant à la même classe que 2020 GE. Plus de 1600 personnes avaient été blessées à la suite de l’onde de choc.
Du reste, la mission cherchera à démontrer l’efficience de la voile solaire. “Pour les missions de caractérisation d’astéroïdes, un CubeSat est trop étroit pour accueillir un gros système de propulsion et le carburant qu’il nécessite”, indique le chercheur Les Johnson. D’où l’utilité de cette technologie qui permettra de préparer le terrain en vue des futures missions d’exploration.
Composée d’aluminium et de plastique très fin, la voile provoque une poussée en réfléchissant les photons solaires. Elle permettra ainsi de propulser NEA Scout même si celui-ci bénéficiera également de petits propulseurs à gaz froid. Dans la pratique, le nano-satellite devra incliner sa voile par rapport à la lumière solaire. Cela lui permettra d’affiner sa trajectoire et sa force de propulsion, de la même manière qu’un bateau utilise le vent pour naviguer. .
2020 GE est loin d’être le seul astéroïde qui intéresse l’agence spatiale. La NASA prévoit d’envoyer la sonde Psyché l’été prochain pour explorer l’astéroïde le plus cher du cosmos.
Source : NASA