NASA : la simulation de collision avec un astéroïde vire au scénario catastrophe

Régulièrement, les agences spatiales participent à un exercice impliquant la rencontre d’un astéroïde avec la Terre. Lors du dernier exercice, ils n’ont pas pu empêcher la collision avec 2021PDC.

New York détruite en 2019, Tokyo sauvée en 2017, mais Dacca et la Côte d’Azur ravagés en 2015 et 2013. Tous les 2 ans, les agences spatiales se réunissent pour se coordonner et trouver des solutions en cas d’impact possible d’un astéroïde sur la Terre.

Image 1 : NASA : la simulation de collision avec un astéroïde vire au scénario catastrophe
Crédit : Pixabay

Cette année, 2021 PDC est apparu sur les radars avec 1 chance 20 de s’écraser sur la Terre. Au-delà de 1 %, l’alerte générale est déclenchée et les ressources mises en commun pour tenter de sauver notre planète. L’objet détecté tardivement, 6 mois avant l’impact, n’a laissé aucune chance aux agences qui n’ont pas eu suffisamment de temps pour l’éviter.

Un manque de temps flagrant

Découvert le 19 avril 2021, un astéroïde dont la taille serait comprise entre 35 et 700 mètres a été détecté avec une faible probabilité d’impact. Le 1er jour de la simulation, la probabilité atteint les 5 % et de ce fait l’alerte générale est déclenchée.

Le second jour, la trajectoire est confirmée, l’astéroïde frappera la Terre le 20 octobre 2021. Malgré la mobilisation générale, il est évident pour les scientifiques qu’un délai aussi court ne permettra pas l’envoi d’une mission pour le détourner.

Les jours suivants ont permis de déterminer plus précisément le lieu de l’impact. Celui-ci aura lieu à la frontière entre l’Autriche, la République Tchèque et l’Allemagne. Dans le pire des scénarios, c’est 6,6 millions de personnes dans un rayon de 250 km qui pourraient être touchées.

La frappe nucléaire, une option compliquée

Dans le but de limiter l’impact ou simplement détruire l’astéroïde, les scientifiques tentent de préparer, en dernier recours, une frappe nucléaire à la surface de l’objet. Si dans le cadre de l’exercice de Tokyo 2017, cela avait pu sauver la ville, des désaccords politiques avaient stoppé le projet en 2019.

Pour 2021 PDC, le problème de l’utilisation des charges nucléaires serait également politique. Les scientifiques estiment que le délai serait trop court pour permettre un accord surpassant les lois internationales en vigueur sur l’utilisation d’une arme nucléaire dans l’espace.

De plus, cette solution risquerait de fractionner l’astéroïde. Cela permettrait, en effet, de réduire la puissance de l’impact au point de chute, mais pourrait causer plusieurs impacts secondaires. Une solution de dernier recours peu fiable en termes de résultat et de possibilité de mise en œuvre dans un délai court.

Une solution bientôt à l’essai

Afin d’éviter la catastrophe, le plus simple serait de détourner simplement l’astéroïde. Pour cela, la NASA expérimente plusieurs solutions. La stratégie la plus réaliste, selon la NASA, est d’envoyer un vaisseau à haute vitesse pour percuter l’objet et ainsi le dévier.

Un peu plus tard cette année, la NASA devrait lancer le vaisseau DART (Double Asteroid Redirection Test) sur Dimorphos et mesurer sa capacité à modifier l’orbite de l’astéroïde. Dimorphos, comme l’ensemble des objets détectés, ne présente pas de risque de collision avec la Terre dans le siècle à venir.

Néanmoins, l’Humanité n’a pas les moyens de détecter l’ensemble des menaces à temps. En 2013, un météore avait explosé en Russie provoquant de gros dommages et faisant plus de 1400 blessés. En juillet 2020, une comète de 4,8 km de large est passée à proximité de la Terre alors qu’elle n’avait pu être détectée que 4 mois plus tôt.

S’il est peu probable qu’une menace d’extinction semblable à celle des dinosaures échappe à la surveillance des agences spatiales, les simulations effectuées régulièrement montrent l’importance d’une coordination à l’échelle planétaire en cas de menace imminente. Il ne reste plus qu’à espérer que les différents politiques pourraient être mis de côté en cas de menace réelle.

Source : bgr