Les cités de France sont en proie aux flammes toutes les nuits depuis trois jours et il faut trouver un responsable. Emmanuel Macron s’en est pris d’abord aux réseaux sociaux, puis aux jeux vidéo dans une réunion de la cellule de crise de gestion des émeutes. Un grand classique.
Cela fait maintenant trois jours que les nuits sont marquées par des émeutes dans toute la France, et c’est bien reparti pour recommencer ce soir. Le gouvernement a bien tenté d’apaiser la situation en condamnant unanimement le comportement du policier, qui a été placé en garde à vue. En vain, le soir de la marche blanche qui avait lieu à Nanterre, les cités de France s’embrasaient.
Face à cette situation explosive, Emmanuel Macron a écourté son séjour lors d’un sommet européen pour gérer le dossier. Le gouvernement a ouvert une cellule de crise qui se réunit régulièrement depuis hier pour tenter d’éviter de revivre les émeutes de 2005, comme après la mort de deux jeunes à Clichy-sous-Bois. Aujourd’hui avait lieu une énième réunion et voilà que Macron nous ressort un grand classique.
Les réseaux sociaux et les jeux vidéo responsables des violences
Dans le sac à boucs-émissaires d’Emmanuel Macron, les réseaux sociaux favoris des jeunes comme Snapchat ou TikTok (dont l’algorithme pousse les influenceurs au burnout), ainsi que les jeux vidéos. Voici sa déclaration, visible à 2 minutes 40 dans la vidéo ci-dessous :
« Les plateformes et les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans les mouvements des derniers jours. Nous avons vu sur plusieurs d’entre elles, Snapchat, TikTok et plusieurs autres, à la fois l’organisation de rassemblements violents se faire, mais une forme de mimétisme de la violence, ce qui chez les plus jeunes, conduit à une forme de sortie du réel. On a le sentiment parfois que certains d’entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués »
L’analyse d’Emmanuel Macron, un vieux classique
On aurait pu croire qu’en 2023, le président élu le plus jeune de l’histoire de la Vème République pourrait changer la donne, mais non, rien à faire, ce sont les jeux vidéos responsables de la violence qui a cours dans les émeutes. C’est la même chose depuis 1999 et la tuerie de Columbine, lorsque Doom et le metal de Rammstein étaient blâmés pour la fusillade dans un lycée aux États-Unis, la première d’une longue série.
Pourtant, de nombreuses études comme celle-ci publiée en 2018 ont depuis prouvé qu’il n’y a pas de lien entre violence et jeux vidéo, ou du moins que leur influence est minime, comme cette étude de 2015. Les licences de FPS se vendent de nos jours à des millions d’exemplaires sans que l’on constate une épidémie de violence. Il serait temps que les politiques changent de disque.
