Un recours collectif a été déposé contre Midjourney, Stability AI et DeviantArt. Leurs IA génératrices d’images sont accusées de violer les droits d’auteur de millions d’artistes en exploitant leur travail par l’entremise de l’apprentissage automatique.
En septembre dernier, l’IA Midjourney avait suscité la controverse, une oeuvre d’art générée par ses soins ayant remporté un concours. Les artistes sont de plus inquiets par la concurrence des intelligences artificielles génératrices d’images. Et certains ne comptent pas se laisser faire. Trois artistes viennent d’intenter une action collective contre Midjourney, DeviantArt et Stability AI, l’entreprise derrière l’IA Stable Diffusion.
La poursuite allègue que ces entreprises “ont violé les droits de millions d’artistes” en utilisant des milliards d’images Internet pour former leurs générateurs d’art basés sur IA sans avoir obtenu le “consentement des artistes et sans les indemniser”.
Pour rappel, ces générateurs fonctionnent grâce à l’apprentissage automatique. Ils s’inspirent d’une immense base de données d’œuvres d’art pour générer leurs propres images. D’où l’irritation des artistes qui veulent être rétribués pour avoir “entraîné” les IA avec leurs oeuvres.
Les IA accusées de piquer le travail des artistes
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“Le préjudice subi par les artistes n’est pas hypothétique”, indique la poursuite, précisant que les œuvres créées par les outils d’IA générative sont “déjà vendues sur Internet, siphonnant les commissions des artistes”. Les trois plaignants sont des artistes dont le travail a été utilisé pour entraîner ces outils d’IA générative. Ils demandent un procès devant jury et des dommages-intérêts non spécifiés.
La justice devra déterminer si ces outils violent ou non la loi sur le droit d’auteur. Une évaluation pour le moins complexe. Il est en effet compliqué d’évaluer à la fois les “entrées” (les images extraites de ces bases de données) et les “sorties” (les images créées par les générateurs).
Interrogé par Polygon, un porte-parole de Stability AI ne s’en inquiète pas outre-mesure : “Nous prenons ces questions au sérieux. Quiconque pense qu’il ne s’agit pas d’une utilisation équitable ne comprend pas la technologie et comprend mal la loi”.