Microsoft Outlook est désormais un danger pour vos données personnelles

La nouvelle version d’Outlook déployée en septembre soulève de nombreuses inquiétudes. Dans un article de blog, Proton dénonce Microsoft qui a fait de son application de messagerie un outil de surveillance pour la publicité ciblée.

Microsoft Outlook data données
© Envato

Proton accuse Microsoft d’avoir fait d’Outlook un service de collecte de données personnelles dans une publication à charge. Sur son blog, L’entreprise technologique suisse décrit les différentes façons dont l’application de messagerie collecte les données de ses utilisateurs.

Ce n’est qu’une énième organisation à faire part de ses trouvailles louches sur le service de messagerie. En septembre, Microsoft déployait le nouvel Outlook avec des fonctionnalités dopées à l’IA. Rapidement, le blog allemand heise.de avait fait part de ses inquiétudes quand à la collecte des données des utilisateurs sur cette nouvelle version d’Outlook.

Outlook devient une machine à collecte de données de Microsoft

L’article de Proton qualifie ainsi le nouvel Outlook “d’outil de surveillance pour la publicité ciblée“. Si Microsoft ne se permet d’aller fouiller directement dans les mails pour en tirer des données, l’application de messagerie examine tout de même de nombreux paramètres et informations de chaque compte :

  • Nom et coordonnées
  • Mots de passe
  • Données démographiques
  • Données de paiement
  • Données relatives aux abonnements et aux licences
  • Requêtes de recherche
  • Données relatives aux appareils et à l’utilisation
  • Rapports d’erreur et données de performance
  • Données vocales
  • Données relatives au texte, à l’encrage et à la frappe
  • Images
  • Données de localisation
  • Contenu
  • Commentaires et évaluations
  • Données sur le trafic

L’accord d’utilisation de l’application mentionne que Microsoft partage ces données avec pas moins de 772 tiers. Seuls les ressortissants de l’UE pourront donner leur accord à cet accord d’utilisation, en vertu du règlement général sur la protection des données (RGPD), qui valait récemment un procès à OpenAI. S’ils ne peuvent pas donner leur accord, les utilisateurs ailleurs dans le monde sont sujet à ce partage de leurs données à des centaines d’entreprises.

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Les utilisateurs britanniques peuvent eux consulter une “liste de partenaires publicitaires” de Microsoft. Au lieu d’un bouton permettant de refuser toutes les publicités, l’application leur affiche un bouton pour chaque annonceur, ainsi qu’une politique de confidentialité associée.

Une multiplication des politiques d’utilisation infernale, d’autant plus que Proton affirme qu’elles sont rédigées de manière à dérouter les utilisateurs. Ces accords donnent le droit aux 772 partenaires de Microsoft de vendre les données personnelles des utilisateurs à d’autres entreprises.

Ils leur donnent aussi la possibilité de stocker et d’accéder à des informations sur l’appareil de l’utilisateur, de développer et d’améliorer les produits, de personnaliser les publicités et le contenu, d’évaluer les publicités et le contenu proposé, d’obtenir des informations sur l’audience, d’obtenir des données de géolocalisation précises et d’identifier les utilisateurs en scannant l’appareil.

Bref, c’est la fête aux données personnelles : leur exploitation de quelque manière que ce soit est envisageable dès lors qu’Outlook est ouvert. C’est d’autant plus inquiétant que Microsoft a forcé les utilisateurs à passer au nouvel Outlook, sans leur laisser la possibilité de se protéger en gardant l’ancienne version.

  • Microsoft a déployé une nouvelle version d’Outlook en septembre qui inquiète.
  • Proton dénonce cette application notamment pour son partage généreux des données de ses utilisateurs.
  • Microsoft communique ces nombreuses données avec pas moins de 772 partenaires publicitaires.

Source : Proton

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