Une étude de la Nasa révèle que des océans d’eau pourraient être enfouis dans la croûte de Mars, et non pas perdus dans l’espace comme on l’a longtemps pensé. Une hypothèse qui pourrait confirmer que la planète rouge a un jour abrité la vie – et peut encore l’abriter.
Alors qu’Elon Musk semble confiant à l’idée de lancer une mission habitée sur Mars dès 2026, ce serait oublier que notre voisine est une planète froide et sèche. La quantité d’eau combinée de son atmosphère et sa glace ne la recouvrirait aujourd’hui que sur 20 à 40 mètres d’épaisseur, alors qu’elle était autrefois assez humide pour héberger des océans de 100 à 1 500 mètres de profondeur, pour un volume équivalent à la moitié de l’Océan Atlantique sur Terre.
Perte du champ magnétique, rayonnement solaire ou encore vent solaire… Beaucoup d’hypothèses ont tenté d’expliquer comment Mars a perdu son eau. Mais de récentes découvertes suggèrent que tout n’a pas été perdu dans l’Espace, indique la Nasa dans un communiqué. La planète rouge n’a pu perdre de cette façon que 3 à 25 mètres d’épaisseur d’eau en 4,5 milliards d’années, d’après les données récemment rapportées par la mission MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile EvolutioN) de l’agence spatiale américaine et de l’orbiteur Mars Express de l’ESA.
De 30 à 99 % de l’eau martienne serait toujours sous sa surface
Où est cette eau aujourd’hui ? Elle pourrait être toujours cachée dans la croûte de Mars, selon les équipes de chercheurs qui ont publié leurs conclusions le 16 mars dans la revue Science. Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont découvert qu’un minimum de 30 % (et jusqu’à 99 %) de l’eau initialement présente sur Mars serait en réalité enfouie dans la croûte de la planète. L’eau restante a ensuite été perdue dans l’Espace, d’après l’analyse des pertes d’atomes d’hydrogène (composant essentiel de l’eau) qui ont été observées.
« Mars est devenue la planète sèche et aride que nous connaissons aujourd’hui il y a 3 milliards d’années », explique Eva Scheller, auteur principal de l’étude et spécialiste des sciences planétaires au California Institute of Technology de Pasadena.
Une eau introuvable et inexploitable à court terme
Ces estimations restent cependant incertaines, car on ne sait pas exactement à quelle vitesse Mars a perdu son eau dans l’Espace dans ce passé lointain. Le rover Perseverance de la NASA, qui s’est posé sur la planète rouge le mois dernier, va grandement contribuer à affiner ces estimations, « car il se rend dans l’une des parties les plus anciennes de la croûte martienne », se félicite Eva Scheller.
Puisque la vie existe sur Terre presque partout où il y a de l’eau, serait-il possible que Mars ait un jour abrité la vie ? Et pourrait-elle encore l’abriter ? Répondre à cette question n’est pas pour demain, car les auteurs de l’étude précisent « qu’il faudrait chauffer beaucoup de roches pour obtenir une quantité appréciable d’eau » sur Mars. Il ne sera donc pas facile d’y faire pousser un potager, comme l’espérait en janvier une autre équipe de chercheurs.
Ainsi, « rien n’indique que les futurs astronautes qui se rendront sur la planète rouge trouveront facile d’extraire cette eau pour les aider à vivre sur place ». Un autre défi qui s’ajoute à la longue liste de ceux qui restent à relever pour permettre l’aller-retour en toute sécurité d’un vol habité vers notre planète voisine.
Source : Nasa