Le rover Perseverance vient de permettre à la conquête spatiale de faire un grand pas en avant en créant de l’oxygène sur une autre planète à partir des éléments présents sur place.
Une atmosphère idéale, de l’eau en abondance, une température clémente, la Terre est vraiment un paradis pour la vie. Trouver des conditions aussi propices ailleurs est extrêmement difficile et freine la conquête spatiale. Et si, au lieu de tout emporter avec lui, l’Homme était capable de fabriquer les ressources nécessaires à sa survie sur place ?
Une expérience nommée MOXIE (Mars Oxygen In-Situ Resource Utilization Experiment) a été réalisée par le rover de la NASA sur la planète rouge. Le but consiste à séparer l’oxygène du dioxyde de carbone présent en abondance sur Mars afin de pouvoir l’utiliser de différentes façons.
Le premier essai mené mardi 20 avril a permis au rover de créer suffisamment d’oxygène pour permettre à un astronaute de respirer pendant environ 10 minutes. Un grand pas en avant pour la science et une expérience prometteuse pour l’avenir de la conquête spatiale.
L’oxygène, un élément central pour le voyage dans l’espace
Créer de l’oxygène en dehors de la Terre n’est pas un projet propre à la NASA. De son côté, l’agence spatiale européenne cherche à transformer la poussière lunaire en oxygène. Il s’agit dans ce projet de l’extraire non pas du CO2 de l’atmosphère, mais directement de la régolithe qui en contient énormément. Mais pourquoi cette fixation sur l’oxygène ?
Lorsque l’on pense oxygène, on pense nécessairement à la respiration. En effet, l’être humain a besoin de dioxygène pour assurer ces fonctions vitales et l’atmosphère de notre planète en contient 20 % à contrario de Mars qui n’en contient que 0,1 %. Afin de survivre dans une colonie martienne, un être humain consommerait environ une tonne d’oxygène par an.
Ce que l’on oublie le plus souvent est que les fusée utilisent également de l’oxygène. En effet, l’oxygène est un excellent comburant et permet, associé à un carburant, de fournir l’énergie nécessaire au décollage d’une fusée. Selon la NASA, faire décoller une fusée depuis la surface de Mars et la faire revenir sur Terre demanderait environ 25 tonnes d’oxygène et 7 tonnes de carburant.
Se débarrasser d’un besoin
Pouvoir produire une ressource sur place permet donc à une fusée de devoir embarquer moins de poids au décollage. Et pour envisager de grands voyages dans l’espace, l’un des enjeux majeurs est d’optimiser la charge utile que le vaisseau emporte.
La durée d’une mission est globalement limitée par quelques facteurs simples : l’eau, l’air, la nourriture et le carburant. Produire l’air nécessaire permet donc de limiter la quantité que le vaisseau doit emporter. Pour ce qui est de l’eau, Mars semble cacher des océans sous sa surface. Si l’extraire n’est pas encore à l’ordre du jour, elle est néanmoins bien présente sur la planète rouge.
Avec ces deux éléments potentiellement récupérables sur place, le vaisseau pourrait transporter une plus grande quantité de nourriture et de carburant afin de rendre envisageable des missions de plus longue durée et pourquoi par rendre le rêve de colonisation d’Elon Musk possible dans un avenir plus ou moins proche.
Source : BGR