Mad Max : pourquoi la franchise ne compte que très peu de dialogues ?

Malgré des angles de réalisation bien différents, la version originale de Mad Max et Fury Road partagent un point commun : des dialogues minimalistes. Mais cela n’est en aucun cas le fruit du hasard.

La franchise Mad Max revient sur le devant de la scène, avec un prequel consacré au personnage de Furiosa. Mais pour l’heure, les anciens épisodes de la saga continuent de poser de nombreuses questions aux fans du genre. En effet, si Mad Max Fury Road a brillé par son ultra violence et son imagerie faisant la part belle au bizarre, le film de 1975 reste un thriller ultra classique dans son traitement. Pourtant, ces deux moutures partagent un point commun de taille : des dialogues quasi-minimalistes. Miller, le créateur de la franchise a en effet eu la volonté de focaliser l’attention sur une action visuelle, pour ne jamais perdre le public dans des dialogues trop sinueux.

Mad Max et ses dialogues minimalistes interpellent toujours
Mad Max et ses dialogues minimalistes interpellent toujours – Crédit : Village Roadshow

Miller a toujours eu la volonté de faire des “films muets avec son”, selon ses propres confessions. Cette oxymore vient surtout symboliser l’envie du réalisateur d’utiliser avant tout l’image pour tisser un arc narratif toujours compréhensible.

Quand le visuel prend le pas sur la parole

Miller est un passionné du cinéma d’après guerre, des grands films muets. En adoptant ce style minimaliste, le créateur cherche à retrouver l’essence même du style visuel imposé par Buster Keaton. Le dialogue ne sert qu’à appuyer certains effets. Pour Miller, il faut avant tout que l’histoire reste perpétuellement simple, facile à suivre, et toujours riche en émotions.

Il faut aussi remettre le film original de 1975 dans son contexte. En effet, à l’époque, la prise de son et l’enregistrement des dialogues reste un procédé qui coûte relativement cher. Avec son budget plus que serré, Miller n’avait donc pas d’autre choix que de limiter le temps de parole de chaque interprète. Contre toute attente, cette originalité a fini par faire l’unanimité, chez le public comme parmi les critiques professionnels. Le minimalisme verbal est donc devenu la marque de fabrique de la franchise Mad Max. Ainsi, Miller appliquera le même procédé au second volet de 1981 puis dans la version Fury Road.

Fury Road marque les esprits par son graphisme ultra appuyé, ses cascades maîtrisées. Mais ce sont les interprètes qui restent dans tous les esprits, réussissant à faire passer de nombreuses émotions par de simples regards ou des cris déchirants. Ce mode de traitement aura carrément inspiré de nombreux autres films. On ne peut que penser au film Parasite, qui joue constamment sur le non-dit et l’action visuelle. Reste à savoir si le film centré sur Furiosa s’appuiera ou non sur ce procédé simpliste.

Malgré le poids des années et une saga en dents de scie, Mad Max continue d’intriguer les fans du genre. Et Miller ne semble pas avoir livré tous ses secrets de fabrication.

Source : Screenrant