Mâcher du chewing-gum libère du microplastique dans votre salive…

Une nouvelle source de microplastique, mais cette fois-ci au lieu de menacer les espèces marines, elle s’adresse directement au corps humain !

Mâcher du chewing-gum libèrerait du microplastique dans votre salive
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On le sait depuis maintenant un moment, le plastique est l’un des polluants les plus présents dans notre environnement. Les bouteilles et autres contenants en plastique s’accumulent dans les océans, mettant en danger les espèces marines.

Heureusement, des avancées technologiques ont eu lieu, comme la création de bioplastiques, la découverte d’enzymes capables de dévorer le PET ou de bactéries mangeuses de microplastiques. De plus, les chaînes de recyclages ne cessent de s’améliorer, notamment grâce à l’arrivée de l’IA.

Au cours des deux dernières années, les scientifiques ont trouvé des microplastiques dans des endroits inquiétants, depuis les glaces de l’Arctique jusqu’au sang humain, aux testicules et même au cerveau.

Le chewing-gum, nouvelle source de plastique ?

Selon une étude présentée à l’American Chemical Society (ACS), il semble que mâcher un seul chewing-gum peut relâcher des centaines, voire des milliers de microplastiques dans la salive. Cela ne fait qu’allonger la déjà longue liste des produits qui exposent l’homme à ces micropolluants.

Notre objectif n’est pas d’alarmer qui que ce soit”, a déclaré Sanjay Mohanty, ingénieur à l’université de Californie à Los Angeles, qui a participé à la recherche, dans un communiqué de l’ACS. “Les scientifiques ne savent pas si les microplastiques sont dangereux pour nous ou non. Il n’existe pas de tests sur l’homme. Mais nous savons que nous sommes exposés aux plastiques dans la vie de tous les jours, et c’est ce que nous voulions examiner ici”.

Cela dit, des études antérieures ont déjà montré une corrélation entre les microplastiques et certains troubles de la santé.

Selon une étude de 2019, publiée, elle aussi, par l’ACS, les scientifiques ont déjà estimé que les gens ingèrent au moins 50 000 microplastiques par an.

C’est cette étude qui a inspiré Sanjay Mohanty et ses collègues à étudier la quantité de microplastiques libérés par les chewing-gums. Ils ont testé 10 marques disponibles dans le commerce : cinq synthétiques et cinq naturelles. 

Pour ne pas avoir à tenir compte des différentes salives et des habitudes de mastication, l’équipe a demandé à un seul participant de mâcher sept morceaux de chaque marque. À chaque mastication, des prélèvements salivaires ont été réalisés à intervalle de temps fixes.

Les échantillons ont ensuite été testés afin de déterminer leur composition, notamment en termes de microplastiques. L’équipe a ainsi constaté que le chewing-gum libérait en moyenne 100 microplastiques par gramme de gomme, et que 94 % du total des microplastiques étaient libérés au cours des huit premières minutes de mastication. La détection a cependant été limitée à des particules de 20 micromètres au plus (limite due aux instruments utilisés).

Notre hypothèse de départ était que les gommes synthétiques contiendraient beaucoup plus de microplastiques parce que la base est justement un type de plastique”, explique Lisa Lowe, étudiante diplômée du laboratoire de Sanjay Mohanty et ayant participé à l’étude. 

Cependant, l’étude a montré, étonnamment, que “les gommes synthétiques et naturelles libéraient des quantités similaires de microplastiques” et elles contenaient par ailleurs les mêmes polymères.

Certains chewing-gums libèrent jusqu’à 600 microplastiques par gramme. Sur la base d’une estimation de 160 à 180 chewing-gums par an (bien que cela puisse être encore supérieur selon les personnes) une personne pourrait avaler environ 30 000 microplastiques par an rien qu’avec les chewing-gums. 

En outre, “le plastique libéré dans la salive ne représente qu’une petite fraction du plastique contenu dans le chewing-gum”, souligne Sanjay Mohanty, ce qui signifie qu’une fois le chewing-gum terminé, il peut encore contribuer à la pollution plastique de l’environnement. “Il faut donc faire attention à l’environnement et ne pas simplement jeter le chewing-gum à l’extérieur” ou le coller n’importe où.

Source : Gizmodo.com