Qui n’a jamais pesté en cherchant le chargeur spécifique à son smartphone ou à sa console de jeu, rêvant par la même occasion d’un connecteur de charge universel ? Le problème est bien connu de la Commission Européenne, celle-ci travaillant dessus avec les différents constructeurs depuis plus d’une dizaine d’années. Mais si jusqu’à présent la démarche était volontaire de leur part, ce qui a tout de même déjà permis de réduire drastiquement le nombre de solutions de charges, la Commission a décidé de passer à la vitesse supérieure.
Elle vient ainsi de publier une proposition de révision de la directive sur les équipements radioélectriques, visant à imposer un système de charge universel, avec une connectique USB-C, pour une certaine catégories de produits mobiles : les smartphones et tablettes bien entendu, mais également les appareils photo, les consoles de jeux portables, les haut-parleurs portatifs ou encore les casques-micro. Les autres appareils mobiles comme les écouteurs sans-fil ou les montres connectées ne sont en revanche pas concernés par cette proposition compte tenu de leur faible taille ou de leurs spécificités techniques.
Un connecteur USB-C pour les gouverner tous
En pratique, l’objectif de la Commission Européenne est de réduire la dépense annuelle des consommateurs en matière de chargeurs, avec un objectif de 250 millions d’euros économisés par an, mais également de réduire de près de 1000 tonnes par an les déchets électroniques (et 180 000 tonnes de CO2). Du côté du consommateur, cela devrait mettre fin aux problèmes des chargeurs non compatibles, mais aussi d’optimiser le nombre de chargeurs par foyer en fonction des besoins réels.
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La proposition de la Commission Européenne comprend plusieurs points. Tout d’abord, le port de charge devra obligatoirement être de l’USB-C, connu pour sa fiabilité et sa robustesse. Les rares constructeurs ayant opté pour un autre port (qui a dit “Apple” ?) sur leurs smartphones seraient donc obligés d’abandonner leur solution, ou au moins d’ajouter le support de l’USB-C s’ils veulent conserver leur port propriétaire. On notera au passage que la Commission Européenne n’a pas intégré les solutions de charge sans-fil dans sa proposition. Plus exactement, elle laisse la possibilité aux constructeurs d’intégrer n’importe quelle solution de charge sans-fil, propriétaire ou universelle. La Commission entend également uniformiser les technologies de charge rapide en imposant l’USB-PD (USB Power Delivery). Plus exactement, les appareils devront prendre en charge un protocole “commun”, mais rien n’interdit de supporter des protocoles de charge rapide additionnels.
Des smartphones et consoles vendues sans chargeur
Autre point important, la Commission envisage de découpler la vente du chargeur de celle de l’appareil électronique. Les constructeurs devront donc permettre aux consommateurs d’acheter leurs produits sans chargeur, même si des packs “alternatifs” associant le produit mobile et un chargeur (standard) reste bien entendu autorisé. Les constructeurs pourront en revanche continuer à offrir le câble de charge dans leur packaging, que le produit soit vendu avec ou sans chargeur. Reste à savoir si le prix des packs “avec” et “sans” chargeur sera adapté en conséquence, ou si les constructeurs choisiront plus simplement de proposer exclusivement leurs appareils sans chargeur intégré au pack, comme c’est déjà le cas chez Samsung avec son Galaxy S21 ou Google avec son Pixel 6.
Contacté par nos soins, Oppo n’a pas encore de communication officielle à ce sujet, mais le constructeur étudie la question depuis deux ans déjà. A l’heure actuelle, Oppo a choisi de continuer à proposer le chargeur avec leurs smartphones, la charge rapide étant l’un des points forts de leurs modèles. Un certain nombre d’informations techniques devront par ailleurs accompagner les appareils mobiles, tels que la puissance minimale requise ou le support du protocole de charge rapide standard, ainsi que les possibles protocoles supplémentaires compatibles.
La proposition de révision de la directive sur les équipements radioélectriques doit désormais être adoptée par le Parlement Européen. Une période de transition de 2 ans avant l’application des nouvelles directives permettra ensuite aux constructeurs d’adapter leur offre en conséquence. Enfin, la Commission Européenne devrait également réexaminer d’ici la fin de l’année les exigences d’écoconception des chargeurs eux-même afin d’assurer l’interopérabilité de leur côté.