Lune : les échantillons du programme Apollo en révèlent davantage sur son histoire

La formation de la Lune et les débuts de son histoire deviennent de moins en moins mystérieux. Une nouvelle étude permet de mieux comprendre la composition isotopique de l’intérieur de la Lune grâce aux échantillons ramenés par le programme Apollo.

Comment s’est formée la Lune et à quoi ressemblaient ses débuts ? Ce sont les questions que les scientifiques se posent afin de mieux comprendre l’histoire de notre satellite naturel. Nous avons d’ailleurs récemment découvert plus de 109 000 cratères inconnus de la Lune grâce à l’intelligence artificielle.

Image 1 : Lune : les échantillons du programme Apollo en révèlent davantage sur son histoire
Le module lunaire et le rover d’Apollo 15 avec l’astronaute Jim Irwin – Crédit : NASA

Plusieurs décennies plus tard, le programme Apollo continue à nous apporter des informations clés. Les astronautes des missions Apollo 15 (1971) et Apollo 17 (1972) ont ramené des échantillons lunaires qui continuent à révéler leurs secrets grâce à la modernisation de la technologie utilisée pour les étudier.

La lave lunaire provient de différents réservoirs à l’intérieur du satellite naturel

Une étude menée par Alberto Saal et Erik Hauri vient d’être publiée dans la revue scientifique Science Advances. Elle s’intitule : « Le fractionnement des grands isotopes du soufre dans les verres volcaniques lunaires révèle la différenciation magmatique et le dégazage de la Lune ». Les scientifiques ont examiné 67 échantillons lunaires qui contiennent du verre volcanique avec des isotopes de soufre. Cela leur a permis de comprendre comment le noyau de la Lune s’est formé et comment la lave lunaire des tunnels souterrains était projetée dans l’espace à la naissance du satellite. D’ailleurs, des ingénieurs cherchent actuellement à transformer la poussière de la Lune en oxygène afin de faciliter l’exploration et la construction sur la Lune.

Le géologue Alberto Saal a expliqué à nos confrères de SYFY WIRE que : « les verres volcaniques lunaires ont été générés par la fusion de différents réservoirs de composition à l’intérieur de la Lune. Les différents isotopes du soufre de ces réservoirs donnent des indices sur les processus responsables de la génération de ces différents réservoirs dans la Lune ». À ses débuts, la Lune a effectivement connu une activité tellurique intense résultant en de nombreuses éruptions volcaniques.

Les isotopes 34S et 32S confirment la ségrégation du noyau lunaire

De plus, l’étude a permis de renforcer les preuves de la ségrégation du noyau de la Lune au début de son histoire. Pour cela, les scientifiques ont étudié le rapport entre 34s et 32S, deux isotopes stables du soufre naturel. Quand le noyau de fer d’une planète se sépare, il emporte avec lui du soufre. Dans le cas de la Lune, le magma qui contient plus d’isotopes 32S est la conséquence directe de la dérive du noyau qui a emporté l’isotope 34s plus lourd avec lui.

Enfin, Alberto Saal a ajouté que : « nos résultats suggèrent que ces échantillons enregistrent ces évènements critiques dans l’histoire lunaire. Alors que nous continuons à les examiner avec de nouvelles et meilleures techniques, nous continuions à apprendre de nouvelles choses ». En effet, nous n’avons pas encore totalement percé tous les secrets de la Lune. Le programme Artemis qui prévoit le retour de l’Homme sur la Lune en 2024 ramènera des échantillons qui nous permettront d’en apprendre encore plus.

Source : SYFY WIRE