L’Ukraine récupère un élément crucial du système de défense russe, le RTU 518-PSM

L’Ukraine vient d’intercepter une nacelle de brouillage sur un avion russe tombé au sol. Une belle trouvaille qui va lui permettre de mieux appréhender la stratégie de défense de Moscou.

Image 1 : L'Ukraine récupère un élément crucial du système de défense russe, le RTU 518-PSM
Le pod 518-PSM – Crédit : Twitter @oryxspioenkop

C’est une nouvelle déconvenue pour Moscou déjà confronté à des “bugs” sur ses drones. De nombreux engins russes se retrouvent entre les mains des forces ukrainiennes en pleine contre-offensive dans l’Est. Un véritable butin de guerre qui vient de s’agrémenter d’une sacrée prise. Le 12 septembre, l’armée ukrainienne a récupéré un pod de brouillage RTU 518-PSM. Soit une composante du Khibiny-U, le système de défense électronique déployé sur les avions militaires de Moscou.

Cette nacelle a été extraite le 12 septembre de l’épave d’un Su-30SM russe qui avait été abattu près de la ville d’Izium dans la région de Kharkiv. “Il s’agit probablement d’un pod émetteur (c’est-à-dire brouilleur), tandis que le pod de bout d’aile bâbord (désigné 518-LSM1) est probablement un pod récepteur”, détaille sur Twitter l’analyste Guy Plopsky, illustration d’archive à l’appui.

Une grosse prise pour les services de renseignement

Comme l’explique The Drive, le RTU 518-PSM embarque un système de brouillage actif. De son coté, le RTU 518-LSM1 est quant à lui un récepteur passif qui détecte les émissions menaçantes du spectre électromagnétique à l’instar de celles des radars hostiles. Du reste, le sous-système SAP 518-SM serait capable de repérer puis de bloquer les radars de l’ennemi.

Grâce à cette prise de choix, l’Ukraine va pouvoir mieux percer les mystères du brouilleur et des autres éléments potentiels du système Khibiny-U. L’objectif étant d’identifier leurs capacités mais aussi leurs limites. Il est vrai que des éléments des trois versions connues du Khibiny ont déjà été récupérés par le passé, notamment sur les restes d’un Su-35. Celui-ci était tombé dans les environs d’Izium en avril, avant que la Russie n’avance ses pions dans la zone. Cela étant dit, le pod RTU 518-PSM fraîchement capturé semble être encore en bon état, ce qui facilitera évidemment le travail d’enquête.

Après avoir capturé l’unité de contrôle Krasuha 4, les services de renseignement vont donc s’atteler à la tâche. Tout dépendra également de l’état des autres composants du système Khibiny-U embarqués potentiellement sur l’avion. Les renseignements ukrainiens et leurs partenaires étrangers comme les États-Unis s’intéresseront tout particulièrement aux systèmes de stockage de données ayant survécu.

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Les sous-composants – comme les puces – utilisés dans le RTU 518-PSM et tout autre élément du complexe pourraient également fournir des renseignements industriels précieux. Étonnamment, la Russie n’a pas pris le temps de détruire les restes de l’épave afin d’éviter que de telles informations finissent entre les mains de l’ennemi.

Source : The Drive