En analysant le séquençage du génome du coronavirus SARS-CoV-2, les scientifiques ont définitivement exclu toute création d’origine humaine, prouvant au contraire une évolution naturelle depuis des virus animaux.
En ce moment, une vidéo fait beaucoup parlé d’elle ayant été vue 3 millions de fois sur Facebook, bien que le réseau social ait mis en place des mesures contre les fake news. Son auteur cherche à montrer que le virus ayant causé la pandémie Covid-19 aurait été mis au point par l’Institut Pasteur. Cela est absolument faux, les scientifiques viennent de démontrer qu’il n’est pas d’origine humaine.
Des preuves concluantes d’une origine animale
À l’époque où Facebook, Twitter, Google et autres géants de la Tech s’associent pour lutter contre la désinformation et les fake-news au sujet de la pandémie Covid-19, il est primordial d’écouter les scientifiques pour trouver une source d’information fiable. Il y a 2 jours, l’équipe du Dr Kristian Andersena, professeur en immunologie et microbiologie à l’institut de recherche Scripps aux États-Unis, a publié dans le journal Nature Medecine les conclusions de sa longue enquête sur les origines du coronavirus SARS-CoV-2.
En comparant les données de séquencement du génome du virus, rendues disponibles à la communauté scientifique par les scientifiques chinois au début de l’épidémie à celles des autres coronavirus connus, l’équipe a « fermement déterminé que le SARS-CoV-2 est d’origine naturelle ». Pour tirer une telle conclusion, ils ont analysé les protéines spiculaires du virus. Ils se sont plus particulièrement intéressés aux domaines de liaisons aux récepteurs (RBD) qui permettent au virus de se fixer sur les cellules humaines et au site de clivage qui lui permet d’ouvrir ces cellules et d’y pénétrer. Selon les scientifiques, l’efficacité redoutable de ces protéines spiculaires à viser ACE2, un récepteur permettant la régulation de la pression sanguine, ne peut que provenir que d’une sélection naturelle, aucun virus produit génétiquement ne pouvant obtenir de tels résultats. Des simulations sur les liaisons avaient été faites par l’ordinateur le plus puissant du monde.
Un virus issu de la chauve-souris ou du pangolin
Ils ont également observé la structure moléculaire du SARS-CoV-2. Si quelqu’un avait cherché à produire un coronavirus par génie génétique, il se serait appuyé sur un virus existant. Or, les scientifiques ont observé que son squelette diffère de manière substantielle des coronavirus connus et se rapproche davantage des virus présents chez la chauve-souris ou le pangolin. Il reste donc à déterminer comment le virus a pu passer de l’animal à l’Homme.
Deux scénarios sont envisagés. Le premier est similaire aux épidémies précédentes, dont celle du SRAS, dans lesquelles la transmission s’était faite directement de l’animal (civette et chameau) à l’homme avec un virus déjà pathogène. L’autre hypothèse est celle de la transmission d’un virus non pathogène qui a pu muter au contact des premières populations touchées. Malheureusement, il est difficile, voire impossible, de déterminer aujourd’hui lequel de ces scénarios s’est réellement produit. Dans le premier cas, un retour du virus serait simple puisqu’il est toujours présent et actif dans la population animale.
Source : Nature Medecine