L’intelligence artificielle menace particulièrement les emplois des femmes

Depuis que ChatGPT fait les gros titres, c’est la question sur toutes les lèvres : mon emploi est-il menacé par l’intelligence artificielle ? Plusieurs études sont déjà venues répondre à la question, du moins partiellement. L’entreprise derrière le célèbre chatbot, OpenAI, avait elle-même établi un classement des métiers menacés par ChatGPT. Elle se montrait néanmoins assez imprécise, tout comme un rapport de Goldman Sachs, selon lequel l’intelligence artificielle menace 300 millions d’emplois dans le monde.

L’Organisation internationale du Travail s’est penché plus sérieusement sur la question, en prenant le temps d’étudier des données officielles de nombreux pays. Les chercheurs de l’ONU présentent ainsi une analyse globale de l’exposition potentielle des professions et des tâches à l’IA générative. Par la même occasion, ils livrent leur vision des conséquences de l’avènement de l’intelligence artificielle sur la quantité et la qualité de l’emploi.

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Quels emplois sont exposés à l’intelligence artificielle ?

Bonne nouvelle, cette étude montre que la plupart des emplois ne sont que partiellement exposés à l’automatisation et sont plus susceptibles d’être améliorés, plutôt que remplacés par l’IA. Par conséquent, l’impact le plus important de cette technologie ne sera probablement pas la destruction d’emplois, mais plutôt les changements potentiels de la qualité des emplois, notamment via une baisse d’intensité.

Les emplois de bureau sont la catégorie la plus exposée à la technologie, avec près d’un quart des tâches considérées comme très exposées et plus de la moitié des tâches moyennement exposées. Pour d’autres catégories professionnelles comme les cadres et les techniciens, seule une petite partie des tâches est considérée comme très exposée. Pour les autres groupes professionnels, la part la plus importante des tâches fortement exposées oscille entre 1 et 4 %.

La France davantage concernée que les pays en développement

L’étude, de portée mondiale, met en évidence des différences notables d’effet sur les pays selon leur niveau de développement, liées à la division internationale du travail et aux écarts technologiques. La France rentre dans la catégorie des pays à revenus élevés, où 5,5 % de l’emploi total est potentiellement exposé à l’automatisation par IA.

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Dans les pays à faibles revenus, le risque d’automatisation ne concerne qu’environ 0,4 % des emplois. Les chanceux. D’autre part, le potentiel d’amélioration de la productivité grâce à l’IA est le même dans tous les pays. Cela implique qu’avec la mise en place de politiques appropriées, l’IA pourrait offrir un moyen de rattrapage important aux pays en développement. Toutefois, l’étude ne tient pas compte des problèmes d’infrastructures comme l’accès à internet, qui entraveront l’utilisation de l’IA dans les pays à faibles revenus.

En d’autres termes, les pays les plus riches sont susceptibles d’être confrontés à la fois à des effets perturbateurs plus importants lors de la transition technologique et à des gains de productivité plus élevés. Ces derniers se traduiront par l’automatisation de certaines tâches rébarbatives, tout en laissant du temps pour d’autres tâches plus importantes. Le personnel humain ne sera ainsi pas remplacé selon l’OIT.

Les femmes davantage exposées que les hommes à ChatGPT

Outre des effets différenciés selon le niveau de développement des pays, l’OIT affirme que les effets de l’automatisation seront très différenciés selon le sexe. En proportions, c’est plus du double des femmes que des hommes qui sont potentiellement touchées par l’automatisation dans les pays comme la France. L’intelligence artificielle serait-elle sexiste ?

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C’est surtout la faute à pas de chance. En effet, les femmes occupent davantage des métiers exposés à un replacement par l’IA, selon les données de l’OIT. Dans le même temps, cette exposition à l’intelligence artificielle des emplois féminins se traduit par un fort potentiel d’amélioration de l’emploi en qualité.

Dans les pays développés, cela implique une transition technologique aux conséquences incertaines sur l’emploi féminin. Un processus mal géré pourrait nuire de manière disproportionnée aux femmes, tandis qu’une transition bien gérée pourrait créer d’importantes opportunités en termes d’autonomisation des femmes.

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Par exemple, la santé est un secteur qui emploie traditionnellement en grande partie des femmes, mais qui souffre de sous-investissement chronique. Répondre à la demande de travailleurs dans ce secteur et en augmenter les moyens permettrait non seulement de répondre aux besoins de la société, mais aussi de reconvertir les travailleurs mis à mal par l’avènement de l’IA.

Source : OIT