L’ex-président de Blizzard propose de donner des pourboires aux développeurs, les microtransactions et DLC ne lui suffisent pas

L’ancien président de Blizzard Entertainment, Mike Ybarra, a fait sensation en suggérant un système de pourboire pour les développeurs de jeux vidéo. Cette proposition, visant à récompenser les créateurs d’expériences solo exceptionnelles, a suscité des réactions contrastées. Entre ferveur et scepticisme, l’idée soulève des questions sur la répartition des revenus et l’avenir de l’industrie du jeu vidéo.

Image 1 : L'ex-président de Blizzard propose de donner des pourboires aux développeurs, les microtransactions et DLC ne lui suffisent pas

L’ancien président de Blizzard Entertainment, Mike Ybarra, a récemment suggéré sur Twitter une option de pourboire à la fin des jeux vidéo. Cette idée vise à permettre aux joueurs de récompenser financièrement les développeurs ayant créé des expériences solo « exceptionnelles », au-delà du prix d’achat initial.

Pourboire aux développeurs de jeux vidéo : idée audacieuse pour soutenir l’industrie ou propos de trop ?

M. Ybarra justifie sa proposition par son propre désir de soutenir davantage les développeurs de titres comme Horizon Zero Dawn (Guerrilla), God of War (Sony Santa Monica), Red Dead Redemption 2 (Rockstar), Baldur’s Gate 3 (Larian Studios) et Elden Ring (FromSoftware). Il nuance son propos en reconnaissant le coût déjà élevé des jeux (autour de 70 € à parfois 80 €), mais souligne son souhait d’exprimer sa gratitude pour des expériences vidéoludiques hors du commun.

Cette suggestion a suscité des réactions contrastées. Si certains joueurs comprennent l’intention de M. Ybarra et partagent son envie de récompenser les développeurs passionnés, d’autres s’inquiètent d’une surcharge financière. Ils rappellent également l’existence de plateformes comme itch.io, où les joueurs peuvent déjà soutenir directement les studios indépendants.

Un point crucial du débat concerne la répartition des sommes versées. Dans le cas des productions AAA, il est probable que les bénéfices reviennent aux éditeurs plutôt qu’aux développeurs eux-mêmes. De plus, l’intégration d’un tel système sur des plateformes comme Steam, le PlayStation Store ou le Xbox Store soulève la question de la commission prélevée par ces distributeurs.

Malgré ces interrogations, des professionnels du secteur soutiennent l’idée. Paul Kilduff-Taylor de Mode 7 Games établit un parallèle avec la plateforme musicale Bandcamp, où les fans rémunèrent directement les artistes.

M. Ybarra est conscient des réserves que peut susciter sa proposition. Il reconnaît que la notion de pourboire, souvent associée à une obligation sociale, peut rebuter. Il insiste sur le caractère optionnel de ce système, qui permettrait aux joueurs de témoigner leur appréciation de manière tangible.

Cette suggestion intervient dans un contexte difficile pour l’industrie du jeu vidéo. Les développeurs font face à de nombreuses restructurations et fermetures de studios. La syndicalisation s’impose comme une solution possible pour protéger les travailleurs face aux coupes budgétaires imposées par les grands groupes.

Le système de pourboire proposé par M. Ybarra est-il la solution idéale ? Le débat reste ouvert.