L’Europe veut que votre smartwatch non-Apple fonctionne avec votre iPhone

Nouvel épisode du Digital Markets Act : forcer Apple à ouvrir un peu son système de manière que des périphériques d’autres marques fonctionnent correctement avec votre iPhone ou votre iPad !

Digital Markets Act contre Apple
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Le DMA, ou Digital Markets Act, est un effort européen pour garantir une concurrence équitable et promouvoir l’innovation dans le marché numérique. Son but est de réguler les grandes plateformes numériques, souvent désignées comme “gatekeepers” (grands gardiens). 

Le DMA impose des obligations strictes à ces entreprises, notamment en matière de transparence, de protection des données et d’interopérabilité des services. Il est notamment interdit aux gatekeepers de favoriser leurs propres services par rapport à ceux de leurs concurrents. Le DAM leur impose aussi de permettre aux utilisateurs de désinstaller des applications installées par défaut

En somme, le DMA vise à créer un environnement numérique plus juste et accessible pour les consommateurs.

Et dans le cadre du DMA, et même aux USA, ce sont souvent Google et Apple qui sont pointés du doigt pour abus de position dominante. Apple reste cependant le sujet principal en Europe, à cause de son écosystème fermé. De nombreuses exigences ont d’ailleurs déjà été listées par le DMA.

Apple et le DMA, les choses se corsent

Ce mardi 18 mars 2025, la commission européenne chargée du DMA a adopté deux décisions importantes (The Verge).

La première décision permettra aux développeurs d’applications et aux fabricants d’appareils d’accéder plus facilement aux principales fonctions de l’iPhone, de sorte qu’il sera plus facile pour les gadgets tiers de s’appairer, de transférer des données ou d’afficher des notifications. 

La seconde demande à Apple d’être plus transparente en matière d’interopérabilité, en donnant aux développeurs accès à la documentation technique sur la manière de faire fonctionner leurs services avec les iPhone et les iPad, et en veillant à ce qu’il y ait un “calendrier plus prévisible” pour l’examen des demandes d’interopérabilité.

Le but ? Permettre aux utilisateurs ayant un iPhone ou un iPad d’acheter des périphériques en provenance de marques autres que celle d’Apple. Vous ne serez donc plus obligé d’avoir des AirPods ou une Apple Watch, vous pourrez prendre des écouteurs d’un autre fabricant et une montre connectée ailleurs que chez Apple.

Teresa Ribera, vice-présidente exécutive de la Commission européenne chargée d’une transition propre, juste et compétitive a déclaré dans un communiqué que les deux décisions “marquent la première fois que la Commission présente des mesures concrètes pour qu’un garde-barrière se conforme à la loi sur les marchés numériques”.

Apple a répondu, via son porte-parole Marni Goldberg que : “Les décisions d’aujourd’hui nous enveloppent de paperasserie, ralentissant la capacité d’Apple à innover pour les utilisateurs en Europe et nous forçant à donner gratuitement nos nouvelles fonctionnalités à des entreprises qui n’ont pas à respecter les mêmes règles. C’est mauvais pour nos produits et pour nos utilisateurs européens. Nous continuerons à travailler avec la Commission européenne pour l’aider à comprendre nos préoccupations au nom de nos utilisateurs.”

Teresa Ribera a déclaré : “Avec ces décisions, nous ne faisons qu’appliquer la loi et apporter une certitude réglementaire à la fois à Apple et aux développeurs. L’interopérabilité effective des appareils connectés tiers est une étape importante vers l’ouverture de l’écosystème d’Apple. Les consommateurs disposeront ainsi d’un meilleur choix sur le marché en pleine expansion des appareils connectés innovants.