L’ESA envisage de faire hiberner les astronautes pour les très longs trajets

Parmi les technologies clés pour effectuer des voyages de longue durée dans l’espace, l’ESA a identifié l’hibernation. Une équipe de scientifique a donc été chargée d’étudier ses impacts sur l’homme, mais aussi sur les systèmes embarqués ou l’architecture des navettes.

Mettre en hibernation les astronautes n’est pas vraiment une idée révolutionnaire en soi. Tous les films de science-fiction dans l’espace font référence à un processus qui permet aux astronautes de voyager sur de longues distances. D’un point de vue médical, la technologie n’en est encore qu’à ses débuts. Les scientifiques commencent seulement à expérimenter la biostase sur l’homme, et seulement pour une durée maximale de deux heures. Néanmoins, l’agence spatiale européenne (ESA) réfléchit déjà aux implications de l’hibernation sur les voyages spatiaux.

Image 1 : L’ESA envisage de faire hiberner les astronautes pour les très longs trajets

Pour préparer les voyages spatiaux de longue durée, l’agence spatiale internationale a élaboré une liste des technologies qui doivent être étudiées au préalable. Parmi elles, l’hibernation est naturellement apparue comme un élément clé qu’une équipe de l’ESA est chargée d’explorer. Pour leur étude, les scientifiques se sont basés sur un voyage de six astronautes pendant cinq ans pour se rendre sur Mars et en revenir. L’équipe a analysé tous les impacts de l’hibernation aussi bien sur l’homme, que sur les systèmes embarqués, ou l’architecture de la navette.

L’étude révèle que ce procédé permet d’obtenir un gain de poids considérable. L’utilisation de capsule pour l’hiberner présente de nombreux avantages. Elles occupent moins d’espace qu’une cabine, et protègent efficacement les astronautes des radiations, tout en diminuant considérablement la consommation de ressources. L’économie en termes de poids a été évaluée à plusieurs tonnes. 

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En ce qui concerne l’hibernation, le scénario imaginé est beaucoup plus contraignant qu’au cinéma. Les scientifiques prévoient d’utiliser une méthode similaire à celle des ours. Les astronautes devront accumuler de la masse graisseuse avant qu’une drogue ne ralentisse leur métabolisme jusqu’à 75 %, et la phase de sommeil se terminera par une période de 21 jours de récupération. Avec d’aussi longues périodes d’inactivité, la navette devra être largement automatisée, et sera probablement dotée d’un système intelligent, notamment en cas de problème en attendant que l’équipage soit réanimé. La procédure peut paraitre surprenante, mais c’est celle que les scientifiques ont retenue. Ils estiment que l’étude du cerveau des animaux au moment où ils entrent en hibernation permettra de reproduire le même phénomène chez l’homme.

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Source : Phys.org